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Œuvres d'Hippocrate

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Message par Iannis Rastapopoulos Lun 21 Sep - 16:42

Hippocrate (le Serment d')

Le Serment est, par la beauté de la forme et par l'élévation des idées; c'est la pièce la plus ancienne et la plus vénérable des archives de la famille des Asclépiades. II est probable que la formule s'en était perpétuée par tradition depuis longues années, quand Hippocrate l'a définitivement rédigée telle que nous la possédons. Les autorités les plus imposantes, les preuves les plus irrécusables s'élèvent en faveur de son authenticité. D'ailleurs Platon confirme ce qui est dit dans le Serment sur la transmission de la science aux enfants par les pères, transmission qui a fait-la gloire des Asclépiades et en particulier de ceux de Cos. II nous apprend, en effet, qu'il y avait deux espèces de gens traitant les malades : les serviteurs des médecins, appelés aussi médecins et qui n'apprenaient que par routine ; les médecins proprement dits, formés par une vocation naturelle et par les préceptes de leurs'pères. J'apporte une preuve nouvelle de l'authenticité du Serment en établissant dans la note 5 que la double forme d'enseignement admise dans ce petit traité se place à peu près certainement à l'époque de Platon, contemporain d'Hippocrate. - Le Serment, qui imprimait quelque chose de si solennel et de si sacré à l'exercice de l'art, était prononcé par les médecins au moment où ils allaient entrer en fonctions.
Cette petite pièce se divise en trois parties : la première comprend l'invocation ; la deuxième l'exposition des devoirs que le médecin s'engage à remplir envers son précepteur, ses propres élèves, ses malades et envers lui-même ; la troisième contient l'imprécation.

LE SERMENT.

Je jure par Apollon médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, je prends à témoin tous les dieux et toutes les déesses d'accomplir fidèlement, autant qu'il dépendra de mon pouvoir et de mon intelligence, ce serment et cet engagement écrit ; de regarder comme mon père celui qui m'a enseigné cet art, de veiller à sa subsistance, de pourvoir libéralement à ses besoins, de considérer ses enfants comme mes propres frères, de leur apprendre cet art sans salaire et sans aucune stipulation  s'ils veulent l'étudier ; de communiquer les préceptes vulgaires, les connaissances secrètes et tout le reste de la doctrine  à mes enfants, à ceux de mon maître et aux adeptes qui se seront enrôlés et que' l'on aura fait jurer selon la loi médicale, mais à aucun autre. Je ferai servir suivant mon pouvoir et mon discernement le régime diététique au soulagement des malades ; j'éloignerai d'eux tout ce qui pourrait leur être nuisible et toute espèce de maléfice ; jamais je n'administrerai un médicament mortel à qui que ce soit, quelques sollicitations qu'on me fasse ; jamais je ne serai l'auteur d'un semblable conseil ; je ne mettrai pas aux femmes de pessaire abortif. Je conserverai ma vie pure et sainte aussi bien que mon art. Je ne taillerai jamais les calculeux, mais je les adresserai à ceux qui s'occupent spécialement de cette opération . Dans toutes les maisons où j'entrerai, ce sera pour le soulagement des malades, me conservant pur de toute iniquité volontaire, m'abstenant de toute espèce de débauche, m'interdisant tout commerce honteux, soit avec les femmes, soit avec les hommes, libres ou esclaves. Les choses que je verrai ou que j'entendrai dire dans l'exercice de mon art, ou hors de mes fonctions dans le commerce des hommes, et qui ne devront pas être divulguées, je les tairai, les regardant comme des secrets inviolables.
Si j'accomplis fidèlement mon serment, si je ne faillis point, puissé-je passer des jours heureux, recueillir les fruits de mon art et vivre honoré de tous les hommes et de la postérité la plus reculée ; mais si je viole mon serment, si je me parjure, que tout le contraire m'arrive !


Dernière édition par Iannis Rastapopoulos le Lun 21 Sep - 16:47, édité 1 fois
Iannis Rastapopoulos
Iannis Rastapopoulos

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Message par Iannis Rastapopoulos Lun 21 Sep - 16:43

DES AIRS, DES EAUX ET DES LIEUX.


CELUI qui veut s'appliquer convenablement à la médecine doit faire ce qui suit : considérer, premièrement, par rapport aux saisons de l'année les effets que chacune d'elles peut produire, car elles ne se ressemblent pas, mais elles diffèrent les unes des autres, et [chacune en particulier diffère beaucoup d'elle-même] dans ses vicissitudes ; en second lieu, les vents chauds et les vents froids, surtout ceux qui sont communs à tous les pays ; ensuite ceux qui sont propres à chaque contrée. Il doit également considérer les qualités des eaux, car, autant elles diffèrent parleur saveur et par leur poids, autant elles diffèrent par leurs propriétés. Ainsi, lorsqu'un médecin arrive dans une ville dont il n'a pas encore l'expérience, il doit examiner sa position et ses rapports avec les vents et avec le lever du soleil ; car celle qui est exposée au nord, celle qui l'est au midi, celle qui l'est au levant, celle qui l'est au couchant, n'exercent pas la même influence. II considérera très bien toutes ces choses, s'enquerra de la nature des eaux, saura si celles dont on fait usage sont marécageuses et molles, ou dures et sortant de l'intérieur des terres et de rochers, ou si elles sont salines et réfractaires. Il examinera si le sol est nu et sec, ou boisé et humide ; s'il est enfoncé et brûlé par des chaleurs étouffantes, ou s'il est élevé et froid. Enfin il connaîtra le genre de vie auquel les habitants se plaisent davantage, et saura s'ils sont amis du vin, grands mangeurs et paresseux, ou s'ils sont amis de la fatigue et des exercices gymnastiques, mangeant beaucoup et buvant peu.

C'est de semblables observations qu'il faut partir pour juger chaque chose. En effet, un médecin qui sera bien éclairé sur ces circonstances, et principalement celui qui le sera sur toutes, ou du moins sur la plupart, en arrivant dans une ville dont il n'a pas encore l'expérience, ne méconnaîtra ni les maladies particulières à la localité (maladies endémiques), ni la nature de celles qui sont communes à tous, ne sera point embarrassé dans leur traitement, et ne tombera point dans les fautes qu'on doit vraisemblablement commettre si l'on n'a pas d'avance approfondi tous ces points. Pour chaque saison qui s'avance et pour l'année, il pourra prédire et les maladies communes à tous (générales) qui doivent affliger la ville en été ou en hiver, et celles dont chacun en particulier est menacé s'il fait des écarts de régime. Connaissant les vicissitudes des saisons, le lever et le coucher des astres, et la manière dont tous ces phénomènes se passent, il pourra prévoir ce que sera l'année. Après de telles investigations et avec la prévision des temps, il sera bien préparé pour chaque cas particulier, connaîtra les moyens les plus propres à rétablir la santé, et n'obtiendra pas un médiocre succès dans l'exercice de son art. Si quelqu'un regardait ces connaissances comme appartenant à la météorologie, pour peu qu'il veuille suspendre son opinion, il se convaincra que l'astronomie n'est pas d'une très mince utilité pour la médecine, mais qu'elle lui est au contraire d'un très grand secours. En effet, chez les hommes, l'état des cavités change avec les saisons.

Je vais exposer clairement la manière d'observer et de vérifier chacune des choses dont je viens de parler. Supposons une ville exposée aux vents chauds (ceux qui soufflent entre le lever d'hiver du soleil et le coucher d'hiver), ouverte à ces vents et abritée contre ceux du nord ; les eaux y sont abondantes, mais salines, peu profondes et nécessairement chaudes en été, et froides en hiver. [Ces eaux étant nuisibles à l'homme, elles causent un grand nombre de maladies.] Les habitants ont la tête humide et phlegmatique, et le ventre souvent troublé par le phlegme qui descend de la tête. Chez la plupart, les formes extérieures ont une apparence d'atonie. Ils ne sont capables ni de bien manger ni de bien boire. Tout homme qui a la tête faible ne saurait supporter le vin, car il est plus que d'autres exposé aux accidents que l'ivresse développe du côté de la tête. [Les habitants d'une telle ville ne sauraient vivre longtemps.] Voici maintenant quelles sont les maladies endémiques : les femmes sont valétudinaires et sujettes aux écoulements ; beaucoup sont stériles par mauvaise santé plutôt que par nature ; elles avortent fréquemment. Les enfants sont attaqués de convulsions, d'asthmes auxquels on attribue la production du mal des enfants (de l'épilepsie), qui passe pour une maladie sacrée. Les hommes sont sujets aux dysenteries, aux diarrhées, aux épiales, à de longues fièvres hibernales, aux épinyctides, aux hémorroïdes. Les pleurésies, les péripneumonies, les causas et toutes les maladies réputées aiguës ne sont pas fréquentes, car il n'est pas possible que ces maladies sévissent là où les cavités sont humides. Il y a des ophtalmies humides qui ne sont ni longues ni dangereuses, à moins qu'il ne règne quelque maladie générale, par suite de vicissitudes des saisons. Lorsque les hommes ont passé cinquante ans, ils sont sujets à des catarrhes qui viennent de l'encéphale et qui les rendent paraplectiques, lorsqu'ils ont été subitement frappés sur la tête par un soleil ardent ou par un froid rigoureux. Telles sont les maladies endémiques pour les habitants de ces localités ; et s'il règne en outre quelque maladie générale dépendante des vicissitudes des saisons, ils y participent également.

Quant aux villes exposées, au contraire, aux vents froids (ceux qui soufflent entre le coucher d'été du soleil et le lever d'été), qui les reçoivent habituellement et qui sont à l'abri du notus et des [autres] vents chauds, voici ce qui en est : d'abord les eaux y sont généralement dures et froides. Les hommes sont nécessairement nerveux et secs ; la plupart ont les cavités inférieures sèches et réfractaires ; les supérieures, au contraire, plus faciles à émouvoir. Ils sont plutôt bilieux que phlegmatiques ; ils ont la tête saine et sèche, et sont en général sujets aux ruptures internes. Les maladies qui règnent dans ces localités sont les pleurésies en grand nombre, et toutes les maladies réputées aiguës. Il doit nécessairement en être ainsi quand les cavités sont sèches. Beaucoup deviennent empyématiques sans cause apparente ; mais la véritable, c'est la rigidité du corps et la sécheresse de la cavité [pectorale], car la sécheresse et l'usage de l'eau froide [par qualité] expose aux ruptures internes. Nécessairement, les hommes d'une telle constitution mangent beaucoup et boivent peu (car on ne saurait être à la fois grand buveur et grand mangeur) ; les ophtalmies sont rares chez eux, mais il en survient de sèches et violentes qui opèrent promptement la fonte de l'oeil. Chez les sujets au-dessus de trente ans, il arrive pendant l'été de violentes hémorragies nasales. Les maladies qu'on appelle sacrées sont rares, mais violentes. Il est naturel que ces hommes vivent plus longtemps que les autres ; que leurs plaies ne deviennent ni phlegmatiques, ni rebelles ; que leurs moeurs soient plus sauvages que douces. Telles sont pour les hommes les maladies endémiques, et s'il règne en outre quelque maladie générale dépendante de la révolution des saisons [ils y participent]. Quant aux femmes, d'abord il y en a beaucoup de stériles, parce que les eaux sont crues, réfractaires et froides ; leurs purgations menstruelles ne sont pas convenables, elles sont peu abondantes et de mauvaise qualité ; en second lieu, leurs accouchements sont laborieux, mais elles avortent rarement. Lorsqu'elles sont accouchées, elles ne peuvent nourrir leurs enfants, parce que leur lait est tari par la dureté et la crudité des eaux. Chez elles, les phtisies sont très fréquentes à la suite des couches ; car les efforts [de l'accouchement] produisent des tiraillements et des déchirures [internes]. Les enfants, tant qu'ils sont petits, sont sujets aux hydropisies (infiltrations séreuses) du scrotum ; mais elles se dissipent à mesure qu'ils avancent en âge. La puberté est tardive dans une telle ville. Voilà, comme je viens de le montrer, ce qui concerne les vents chauds, les vents froids, et les villes qui y sont exposées.

Quant aux villes ouvertes aux vents qui soufflent entre le lever d'été du soleil et celui d'hiver, et à celles qui ont une exposition contraire, voici ce qui en est : les villes exposées au levant sont naturellement plus salubres que celles qui sont tournées du côté du nord ou du midi, quand il n'y aurait entre elles qu'un stade de distance (94 toises et demie). D'abord la chaleur et le froid y sont plus modérés ; ensuite les eaux dont la source regarde l'orient sont nécessairement limpides, de bonne odeur, molles et agréables, car le soleil à son lever dissipe [les vapeurs] en les pénétrant de ses rayons. En effet, dans la matinée, des vapeurs sont ordinairement suspendues sur les eaux. Les hommes ont une coloration plus vermeille et plus fleurie, à moins que quelque maladie ne s'y oppose. Leur voix est claire, ils ont un meilleur caractère, un esprit plus pénétrant que les habitants du nord ; de même toutes les autres productions naturelles sont meilleures. Une ville dans une telle position offre l'image du printemps, parce que le chaud et le froid y sont tempérés. Les maladies y sont moins fréquentes et moins fortes qu'ailleurs, mais elles ressemblent à celles qui règnent dans les villes exposées aux vents chauds. Les femmes y sont extrêmement fécondes et accouchent facilement. Il en est ainsi de ces localités.

Les villes tournées vers le couchant, abritées contre les vents de l'orient et sur lesquelles les vents du nord et du midi ne font que glisser, sont dans une exposition nécessairement très insalubre ; car premièrement, les eaux ne sont point limpides, parce que le brouillard, qui le plus souvent occupe l'atmosphère dans la matinée, se mêle avec elles et en altère la limpidité ; en effet, le soleil n'éclaire pas ces régions avant d'être déjà fort élevé. En second lieu, il y souffle pendant les matinées d'été des brises fraîches, il y tombe des rosées, et le reste de la journée le soleil, en s'avançant vers l'occident, brûle considérablement les habitants : d'où il résulte évidemment qu'ils sont décolorés et faibles de complexion, et qu'ils participent à toutes les maladies dont il a été parlé, sans qu'aucune leur soit exclusivement affectée. Ils ont la voix grave et rauque à cause de l'air qui est ordinairement impur et malfaisant. Les vents du nord ne le corrigent guère, parce qu'ils séjournent peu dans ces contrées, et ceux qui y soufflent habituellement sont très humides, car tels sont les vents du couchant. Dans une telle position, une ville offre l'image de l'automne, par les alternatives [de chaud et de froid qui se font sentir] dans la même journée, d'où résulte une grande différence entre le soir et le matin. Voilà ce qui concerne les vents salubres et ceux qui ne le sont pas.

Pour ce qui reste à dire sur les eaux, je veux exposer lesquelles sont malfaisantes, lesquelles sont très salubres, quel bien, quel mal résulte vraisemblablement de leur usage, car elles ont une grande influence sur la santé. Les eaux de marais, de réservoirs et d'étangs, sont nécessairement chaudes en été, épaisses et de mauvaise odeur. Comme elles ne sont point courantes, mais qu'elles sont sans cesse alimentées par de nouvelles pluies, et échauffées par le soleil, elles sont nécessairement louches, malsaines et propres à augmenter la bile. En hiver, au contraire, glacées et froides, troublées par la neige et la glace, elles augmentent la pituite et les enrouements. Ceux qui eu font usage ont toujours la rate très volumineuse et obstruée ; le ventre resserré, émacié et chaud ; les épaules, les clavicules et la face également émaciées. Les chairs se fondent pour aller grossir la rate, voilà pourquoi ces hommes maigrissent. Ils mangent beaucoup et sont toujours altérés. Ils ont les cavités [abdominales] inférieures et supérieures très sèches, en sorte qu'il leur faut des remèdes énergiques. Cette maladie leur est familière en été aussi bien qu'en hiver. En outre, les hydropisies sont fréquentes et très mortelles, car il règne en été beaucoup de dysenteries, de diarrhées et de fièvres quartes très longues ; ces maladies traînant en longueur, font tomber des sujets ainsi constitués en hydropisie et les font mourir. Telles sont les maladies qui viennent en été. En hiver, chez les jeunes gens, les pneumonies, les affections maniaques ; chez les individus plus âgés, les causus, à cause de la sécheresse du ventre ; chez les femmes, les oedèmes et les leucophlegmasies ; elles conçoivent difficilement et accouchent laborieusement. Les enfants qu'elles mettent au monde, d'abord gros et boursouflés, s'étiolent et deviennent chétifs pendant qu'on les allaite. Chez les femmes la purgation qui suit les couches ne se fait point d'une manière avantageuse. Les hernies sont très communes dans l'enfance ; dans l’âge viril, les varices et les ulcères aux jambes. Avec une telle constitution, les hommes ne sauraient vivre longtemps ; aussi sont-ils vieux avant que le temps soit arrivé. De plus, les femmes paraissent enceintes, et quand le terme de l'accouchement est arrivé, le volume du ventre disparaît ; cela vient de ce qu'il se forme une hydropisie dans la matrice. Je regarde donc ces eaux comme nuisibles pour toute espèce d'usage. Viennent ensuite les eaux qui sortent des rochers (car elles sont nécessairement dures) ; ou celles qui sourdent des terres recélant des eaux thermales, ou du fer, ou du cuivre, ou de l'argent, ou de l'or, ou du soufre, ou du bitume, ou de l'alun, ou du natrou ; car toutes ces matières sont produites par la force de la chaleur. Il n'est pas possible que les eaux sortant d'un pareil sol soient bonnes ; mais elles sont dures et brûlantes, elles passent difficilement par les urines et sont contraires à la liberté du ventre. Mais elles sont très bonnes les eaux qui coulent de lieux élevés et de collines de terre, car elles sont agréables, ténues, et telles qu'il faut une petite quantité de vin [pour les altérer]. De plus, elles sont chaudes en hiver, froides en été, et il en est ainsi à cause de la grande profondeur de leurs sources. Mais il faut particulièrement recommander celles dont les sources s'ouvrent au levant, parce qu'elles sont nécessairement plus limpides, de bonne odeur et légères. Toute eau salée, et par conséquent réfractaire et dure, n'est pas bonne à boire. Il est cependant certaines constitutions, certaines maladies auxquelles l'usage de pareilles eaux convient ; j'en parlerai bientôt. Quant à [l'exposition] des eaux, voici ce qui en est : Celles dont les sources s'ouvrent au levant sont les meilleures ; au second rang sont les eaux qui coulent entre le lever et le coucher d'été du soleil, surtout celles qui se rapprochent le plus du lever ; au troisième rang, celles qui coulent entre le coucher d'été et celui d'hiver ; sont très mauvaises celles qui coulent vers le midi et entre le lever et le coucher d'hiver ; par les vents du midi, elles sont tout à fait funestes ; par les vents du nord, elles sont meilleures. Il convient de régler l'usage de ces eaux de la manière suivante : un homme bien portant et vigoureux ne doit pas choisir, mais boire celles qui sont à sa portée ; au contraire, celui qui, pour une maladie, veut boire l'eau la plus convenable [à son état], recouvrera la santé en se conformant à ce qui suit : pour ceux dont le ventre est dur et s'échauffe facilement, les eaux très douces, très légères et très limpides sont avantageuses ; pour ceux au contraire qui ont le ventre mou, humide et plein de phlegme, ce sont les eaux très dures, très réfractaires et légèrement salées, car elles dessèchent très bien [le superflu des humeurs]. Les eaux très propres pour la cuisson et qui bouillent facilement sont propres à humecter le ventre et à le relâcher, tandis que les eaux dures, réfractaires, et très mauvaises pour la cuisson, sont très propres à le dessécher et le resserrent. En effet, c'est par défaut d'expérience que l'on se trompe sur les eaux salines et qu'on les regarde comme purgatives ; elles sont contraires aux évacuations alvines : car, réfractaires et impropres à la cuisson, elles resserrent plutôt qu'elles ne lâchent le ventre. Voilà ce qui concerne les eaux de source.

Quant aux eaux de pluie et de neige, je vais dire comment elles se comportent. Celles de pluie sont très légères, très douces, très ténues et très limpides ; car, la première action que le soleil exerce sur l'eau, c'est d'en attirer et d'en enlever les parties les plus subtiles et les plus légères. La formation des sels rend cela évident. En effet, la partie saine se dépose à cause de son poids et de sa densité, et constitue le sel, tandis que la partie la plus ténue est enlevée par le soleil, à cause de sa légèreté. Cette évaporation ne s'opère pas seulement sur la mer, mais encore sur les eaux stagnantes et sur tout ce qui renferme quelque humidité, et il en existe dans toute chose. Le soleil attire du corps même de l'homme ce qu'il y a de plus subtil et de plus léger dans ses humeurs. En voici une très grande preuve : quand un homme couvert d'un manteau marche ou s'assied au soleil, la surface du corps immédiatement exposée à l'ardeur de ses rayons ne sue pas ; car le soleil évapore la sueur à mesure qu'elle se forme, mais toutes les parties recouvertes parle manteau ou par quelqu'autre vêtement se couvrent de sueur, car elle est attirée par le soleil et forcée d'apparaître au dehors ; mais elle est protégée parles habits, en sorte qu'elle ne peut être évaporée par le soleil : au contraire quand on se met à l'ombre, tout le corps est également mouillé par la sueur, car les rayons du soleil ne frappent pas sur lui. En conséquence l'eau de pluie est de toutes les eaux celle qui se corrompt et qui acquiert le plus promptement une mauvaise odeur, parce qu'elle est composée et mélangée, de sorte qu'elle se corrompt très vite. Il faut ajouter que, l'eau une fois attirée et élevée, se mêle avec l'air et se porte de tous côtés avec lui ; alors sa partie la plus trouble et la plus opaque se dépose, se condense ,et forme des vapeurs et des brouillards, tandis que le reste plus subtil et plus léger demeure et s'adoucit, étant brûlé et cuit par le soleil. Toutes les autres substances s'adoucissent également par la coction ; cependant, tant que cette partie [subtile et légère] est dispersée et n'est pas condensée, elle se porte vers les régions supérieures, mais lorsqu'elle est rassemblée dans un même lieu et condensée par des vents qui soufflent tout à coup dans des directions opposées, elle se précipite du point où la condensation se trouve être plus considérable. Il est naturel que cela arrive, surtout quand des nuages ébranlés et chassés par un vent qui ne cesse de souffler, sont tout à coup repoussés par un vent contraire et par d'autres nuages. La condensation s'opère au premier point de rencontre, puis d'autres nuages s'amoncelant, leur amas s'épaissit, devient plus noir, se condense de plus en plus, crève par son propre poids et tombe en pluie : voilà pourquoi l'eau pluviale est naturellement la meilleure, mais elle a besoin d'être bouillie et d'avoir déposé ,autrement elle acquiert une mauvaise odeur, rend la voix rauque et enroue ceux qui en font usage. -Les eaux de neige et de glace sont toutes mauvaises. L'eau une fois entièrement glacée ne revient plus à son ancienne nature, mais toute la partie limpide, légère et douce est enlevée ; la partie la plus trouble et la plus pesante demeure ; vous pouvez vous en convaincre de la manière suivante : pendant l'hiver, versez dans un vase une quantité déterminée d'eau, exposez ce vase le matin à l'air libre afin que la congélation soit aussi complète que possible, transportez-le ensuite dans un endroit chaud où la glace puisse se fondre entièrement ; quand elle le sera, mesurez l'eau de nouveau, vous la trouverez de beaucoup diminuée ; c'est une preuve que la congélation a enlevé et évaporé ce que l'eau avait de plus subtil et de plus léger, et non les parties les plus pesantes et les plus grossières, ce qui serait impossible. Je regarde donc ces eaux de neige et de glace, et celles qui s'en rapprochent, comme très mauvaises pour tous les usages. Voilà ce qui concerne les eaux de pluie, de neige et de glace.

Les hommes sont particulièrement exposés à la pierre, aux affections néphrétiques, à la strangurie, à la sciatique et aux hernies, quand ils boivent les eaux dont les éléments sont très divers ; telles sont les eaux des grands fleuves dans lesquels d'autres fleuves se déchargent, et celles des lacs qui reçoivent quantité de ruisseaux de toute espèce, et les eaux étrangères qui n'ont pas leurs sources dans le voisinage, mais qui arrivent de lieux éloignés ; car une eau ne saurait être identique à une autre eau, mais les unes sont douces, les autres salées, quelques-unes alumineuses, d'autres viennent de sources chaudes ; ainsi mélangées, elles se combattent mutuellement, et la plus forte l'emporte toujours ; or ce n'est pas toujours la même qui est la plus forte, mais tantôt l'une, tantôt l'autre, suivant la prédominance des vents. A celles-ci le vent du nord donne de la force, à celles-là le vent du midi, et ainsi des autres. De pareilles eaux déposent nécessairement au fond des vases un sédiment de sable et de limon, qui occasionne les maladies mentionnées plus haut. Je dois ajouter immédiatement que ces effets ne se produisent pas chez tous les individus ; en effet, ceux qui ont le ventre libre et sain, dont la vessie n'est pas brûlante, ni son col trop rétréci, urinent facilement sans qu'il se forme des concrétions dans cet organe. Ceux au contraire dont le ventre est brûlant, ont nécessairement la vessie affectée de même, et quand celle-ci est échauffée au delà des limites naturelles, son col s'enflamme et retient l'urine qu'elle cuit et brûle dans son intérieur ; alors la partie la plus limpide se sépare et s'échappe, mais la plus trouble et la plus épaisse demeure et s'agglomère. D'abord petite, la concrétion devient ensuite plus volumineuse ; ballottée par l'urine, elle s'attache tout ce qui se dépose de matières épaisses : c'est ainsi qu'elle grossit et se durcit. Lorsqu'on veut uriner, la pierre, chassée par l'urine, tombe sur le col de la vessie, en ferme l'ouverture et cause de fortes douleurs. Voilà pourquoi les enfants calculeux se tiraillent et se frottent la verge, car il leur semble que dans cette partie réside la cause qui les empêche d'uriner. La preuve qu'il en est ainsi, c'est que les calculeux rendent une urine très claire, parce que la partie la plus trouble et la plus épaisse demeure dans la vessie et s'y agglomère : c'est ainsi que les calculs se forment pour l'ordinaire. Chez les enfants, ils peuvent encore provenir du lait, quand il n'est pas sain, mais échauffé et bilieux ; ce lait échauffe le ventre et la vessie, et par suite, l'urine, devenue ardente, se modifie comme il vient d'être dit. Aussi je soutiens qu'il faut donner de préférence aux enfants du vin aussi coupé d'eau que possible ; cette boisson ne brûle et ne dessèche pas du tout les vaisseaux. La pierre ne se forme pas aussi fréquemment chez les jeunes filles [que chez les garçons] ; chez elles en effet l'urètre est court et large, en sorte que l'urine jaillit facilement ; elles ne se tiraillent pas, comme les garçons, les parties génitales, elles ne portent pas là main à l'extrémité de l'urètre, car il s'ouvre dans l'intérieur des parties génitales. (Chez les hommes au contraire, il n'est pas percé droit, aussi n'est-il pas large). Ajoutez que les femmes boivent plus que les garçons. Il en est ainsi de ces choses ou à peu près.

Pour ce qui est des saisons, en faisant les observations suivantes on reconnaîtra ce que doit être l'année, malsaine ou salubre ; si les signes qui accompagnent le lever et le coucher des astres arrivent régulièrement, si, pendant l'automne, il tombe des pluies, si l'hiver est tempéré, c'est-à-dire s'il n'est pas trop doux, et si le froid ne dépasse pas la mesure ordinaire ; si pendant le printemps et l'été la quantité de pluie est en rapport avec les saisons, une telle année est vraisemblablement fort saine ; si, au contraire, l'hiver est sec et boréal, le printemps pluvieux et austral, l'été sera nécessairement fiévreux et produira des ophtalmies et des dysenteries ; car toutes les fois qu'une chaleur étouffante arrive tout à coup, la terre étant encore humectée par les pluies du printemps et par le vent du midi, la chaleur est nécessairement doublée par la terre chaude et humide, et par l'ardeur du soleil. Le ventre n'ayant pas eu le temps de se resserrer, ni le cerveau de se débarrasser de ses humeurs (car dans un pareil printemps il n'est pas possible que les chairs et le corps ne soient abreuvés d'humidité), il y aura nécessairement des fièvres très aiguës chez tous les hommes, surtout chez ceux qui sont phlegmatiques. Il surviendra vraisemblablement des dysenteries chez les femmes et chez les sujets d'une complexion très humide. Si au lever de la Canicule il survient des pluies et des orages, si les vents étésiens soufflent, il y a lieu d'espérer que ces maladies cesseront et que l'automne sera salubre ; sinon, il est à craindre que la mort ne sévisse sur les femmes et sur les enfants, et un peu moins sur les sujets âgés, et que ceux qui réchappent ne tombent dans la fièvre quarte, et de la fièvre quarte dans l'hydropisie. Si l'hiver est pluvieux, austral et chaud, le printemps boréal, sec et froid, les femmes qui se trouvent enceintes et qui doivent accoucher à la fin du printemps, accoucheront prématurément ; celles qui arrivent à terme mettent au monde des enfants infirmes ; maladifs, qui périssent immédiatement [après leur naissance], ou qui vivent maigres, débiles et maladifs. Voilà pour les femmes. Les hommes seront pris de dysenteries, d'ophtalmies sèches ; chez quelques uns il se forme des fluxions de la tête aux poumons. Vraisemblablement il surviendra des dysenteries chez les individus phlegmatiques et chez les femmes, les humeurs pituiteuses descendant de la tête à cause de l'humidité de la constitution ; des ophtalmies sèches chez les sujets bilieux à cause de la chaleur et de la sécheresse de leur corps ; des catarrhes chez les vieillards, à cause de la laxité et de la vacuité de leurs vaisseaux, ce qui fait périr les uns de mort subite, et qui rend les autres paraplectiques de la partie gauche ou droite du corps ; en effet, lorsqu'à un hiver austral et chaud, pendant lequel ni le corps ni les vaisseaux n'ont pu se resserrer, succède un printemps boréal, sec et froid, le cerveau qui doit pendant cette saison se détendre et se purger par les coryzas et les enrouements, se resserre au contraire et se condense ; en sorte que l'été arrivant avec la chaleur, ce brusque changement produit les maladies mentionnées plus haut. Les villes qui sont dans une belle exposition par rapport aux vents et au soleil, et qui ont de bonnes eaux, se ressentent moins de ces intempéries. Celles au contraire qui sont mal situées par rapport au soleil et aux vents, et qui se servent d'eau de marais et d'étang, doivent s'en ressentir davantage. Quand l'été est sec, les maladies cessent plus vite ; s'il est pluvieux, elles deviennent chroniques ; et quand elles touchent à leur fin, elles se compliquent de lienteries et d'hydropisies, car le ventre ne peut se dessécher facilement. S'il survient une plaie, il est à craindre qu'elle ne se change, par toute espèce de cause, en ulcère phagédénique. - Si l'été est austral et pluvieux, et si l'automne est semblable, l'hiver sera nécessairement malsain. Il surviendra vraisemblablement des causus chez les sujets phlegmatiques et chez ceux qui ont passé quarante ans ; et des pleurésies, des péripneumonies chez les individus bilieux. Si l'été est sec et boréal, si l'automne est pluvieux et austral, il y aura vraisemblablement, pendant l'hiver, des maux de tête, des sphacèles du cerveau, et aussi des enrouements, des coryzas, des toux, et chez quelques individus des phtisies ; mais si l'automne est sec et boréal, et s'il n'y a pas de pluie ni au lever de la Canicule , ni à celui d'Arcturus, il sera très favorable aux constitutions phlegmatiques et humides ainsi qu'aux femmes, mais il sera très funeste aux sujets bilieux ; en effet ils sont trop desséchés et il leur survient des ophtalmies sèches, des fièvres aiguës et chroniques, et chez quelques uns des mélancolies ; car la partie la plus aqueuse et la plus ténue de la bile se consume, la partie la plus épaisse et la plus âcre reste. Le sang se comporte de la même manière ; voilà ce qui produit ces maladies chez les bilieux. Cette constitution est au contraire favorable aux phlegmatiques, leur corps se dessèche, et ils arrivent à l'hiver n'étant pas saturés d'humeurs, mais desséchés. [Si l'hiver est boréal et sec, et le printemps austral et pluvieux, il survient pendant l'été des ophtalmies sèches, et des fièvres chez les enfants et chez les femmes].

En réfléchissant, en examinant ainsi, on préviendra la plupart des effets qui doivent résulter des vicissitudes [des saisons]. Mais il faut surtout prendre garde aux grandes vicissitudes, et alors ne pas administrer de purgatifs sans nécessité, ne pas brûler, ne pas inciser la région du ventre, avant que dix jours et même plus ne soient passés. Les plus grandes et les plus dangereuses vicissitudes sont les deux solstices, surtout celui d'été, et ce qu'on regarde comme les deux équinoxes surtout celui d'automne. Il faut également prendre garde au lever des astres, surtout à celui de la Canicule, ensuite à celui d'Arcturus, et au coucher des Pléiades. C'est principalement à ces époques que les maladies éprouvent des crises, que les unes deviennent mortelles, que les autres cessent ou se changent en maladies d'une espèce et d'une constitution différentes ; il en est ainsi de ces choses.

Je veux, pour ce qui est de l'Asie à l'Europe, établir combien elles diffèrent en tout, et, pour ce qui est de la forme extérieure des nations [qui les habitent], démontrer qu'elles diffèrent entre elles et qu'elles ne se ressemblent aucunement. Mon discours serait beaucoup trop étendu si je parlais de toutes ; j'exposerai mon sentiment sur celles qui diffèrent de la manière la plus importante et la plus sensible. Je dis que l'Asie diffère de l'Europe par la nature de toutes choses, et par celle des productions de la terre, et par celle des hommes. Tout vient beaucoup plus beau et plus grand en Asie [qu'en Europe]. Le climat y est plus tempéré, les moeurs des habitants y sont plus douces et plus faciles. La cause de ces avantages c'est le tempérament exact des saisons. Située entre les [deux] levers du soleil, l'Asie se rapproche de l'orient et s'éloigne un peu du froid : or, le climat qui contribue le plus à l'accroissement et à la bonté de toutes choses, est celui où rien ne domine avec excès, mais où tout s'équilibre parfaitement. Ce n'est cependant pas que l'Asie soit partout la même ; la partie de son territoire placée à une égale distance de la chaleur et du froid, est très riche en fruits, très peuplée de beaux arbres, jouit d'un air très pur, offre les eaux les plus excellentes, aussi bien celles qui tombent du ciel que celles qui sortent de la terre. Le sol n'y est ni brûlé par des chaleurs excessives ni desséché par le hâle et le manque d'eau, ni maltraité par le froid, ni détrempé par des pluies abondantes et par des neiges. Il est naturel que sur un tel sol naissent abondamment les plantes propres à chaque saison, aussi bien celles qui viennent de semences que celles que la terre engendre d'elle-même. Les habitants emploient les fruits des [plantes venues spontanément], en adoucissant leurs qualités sauvages par une transplantation dans un terrain convenable. Le bétail y réussit parfaitement, il est surtout très fécond et s'élève très beau ; les hommes y ont de l'embonpoint, de belles formes et une taille élevée ; ils ne diffèrent guère entre eux par les formes et la stature. Une telle contrée ressemble beaucoup au printemps, et par la constitution, et par l'égale température des saisons ; mais ni le courage viril, ni la constance dans les travaux, ni la patience dans la fatigue, ni l'énergie morale ne sauraient exister avec une pareille nature, que les habitants soient de race indigène ou étrangère : l'attrait du plaisir triomphe nécessairement de tout ; c'est pour cela que la forme des animaux est si variée. Voilà donc, suivant moi, ce qui concerne les Égyptiens et les Libyens.

Quant aux peuples situés à la droite du lever d'été [et qui s'étendent] jusqu'aux Palus Méotides, limite de l'Eürope et de l'Asie, voici ce qu'il en est : tous ces peuples diffèrent plus les uns des autres que ceux dont je viens de parler ; ce qui tient aux vicissitudes des saisons et à la nature du sol. En effet, il en est de même pour le sol comme pour les hommes ; or les saisons éprouvent des vicissitudes fréquentes et considérables, le sol est très sauvage et très inégal : on y trouve des montagnes la plupart boisées, des plaines, des prairies où les saisons sont régulières, le sol est très uniforme. Le même rapport s'observe chez les hommes pour qui veut y faire attention. Il y a des naturels analogues à des pays montueux, couverts de bois et humides ; d'autres à des terres sèches et légères ; ceux-ci [ressemblent] à des sols marécageux et couverts de prairies ; ceux-là à des plaines nues et arides ; car les saisons qui modifient la nature de la forme diffèrent d'elles-mêmes, et plus elles en diffèrent, plus il y a de modification dans l'apparence extérieure.

Je passerai sous silence tous les peuples qui ne diffèrent pas sensiblement [entre eux], et je vais parler de ceux qui présentent de notables différences, qu'elles tiennent à la nature ou à la coutume. Je commence parles Macrocéphales ; il n'est point de peuple qui ait la tête semblable à la leur. Dans le principe, l'allongement de la tête était l'effet d'une coutume, maintenant la nature prête secours à cette coutume, fondée sur la croyance que les plus nobles étaient ceux qui avaient la tête la plus longue ; voici quelle est cette coutume : aussitôt qu'un enfant est mis au monde, pendant que son corps est souple et que sa tête conserve encore sa mollesse, on la façonne avec les mains, on la force à s'allonger en se servant de bandages et d'appareils convenables qui lui font perdre sa forme sphérique et la font croître en longueur. Ainsi dans le principe, grâce à cette coutume, le changement de forme était dû à ces violentes manoeuvres mais avec le temps cette forme s'identifia si bien avec la nature, que celle-ci n'eût plus besoin d'être contrainte par la coutume, et que la puissance de l'art devint inutile. En effet, la liqueur séminale émanant de toutes les parties du corps, est saine quand les parties sont saines, altérée quand elles sont malsaines ; or, si le plus ordinairement on naît chauve de parents chauves ; avec des yeux bleus, de parents qui ont les yeux bleus ; louche de parents louches, et ainsi du reste, qu'est-ce qui empêche qu'on naisse avec une longue tête de parents qui ont une longue tête ? Aujourd'hui cette forme n'existe plus chez ce peuple comme autrefois, parce que la coutume est tombée en désuétude par la fréquentation des autres nations. Voilà, ce me semble, ce qui concerne les Macrocéphales.

Quant aux peuples qui habitent sur le Phase, leur pays est marécageux, chaud, humide, couvert de bois ; il y tombe, dans toutes les saisons, des pluies abondantes et fortes. Ces hommes passent leur vie dans les marais. Ils bâtissent au milieu des eaux leurs habitations de bois ou de joncs. Ils ne marchent guère que pour aller à la ville ou au marché ; mais ils parcourent leur pays, montant et descendant les canaux qui y sont en grand nombre, dans des nacelles faites d'un seul tronc d'arbre. Ils font usage d'eaux chaudes, stagnantes, putréfiées par l'ardeur du soleil, et alimentées par les pluies. Le Phase lui-même est, de tous les fleuves, le plus stagnant et le plus lent dans son cours. Les fruits qui viennent dans cette localité sont chétifs, de mauvaise qualité et sans saveur, à cause de la surabondance des eaux ; aussi ne parviennent-ils jamais à maturité. Un brouillard épais produit par les eaux couvre toujours la contrée. C'est à ces conditions extérieures que les Phasiens doivent des formes si différentes de celles des autres hommes ; ils sont d'une stature élevée, mais si chargés d'embonpoint qu'ils n'ont ni les articulations ni les vaisseaux apparents. Leur teint est jaune-verdâtre comme celui des ictériques. Le timbre de leur voix est plus grave que partout ailleurs, parce qu'ils respirent un air qui n'est pas pur, mais humide et épais, comme du duvet. Ils sont naturellement enclins à éviter tout ce qui peut les fatiguer. Dans leur pays, les saisons n'éprouvent de grandes variations ni de chaud ni de froid. A l’exception d'un seul vent local, les vents du midi y dominent ; ce vent souille parfois avec impétuosité, il est chaud et incommode ; on le nomme Cenchron. Quant au vent du nord, il n'y parvient que rarement, encore y souffle-t-il sans force et sans vigueur. Il en est ainsi de la différence de nature et de forme entre les nations de l'Asie.

Quant à la pusillanimité, à l'absence de courage viril, si les Asiatiques sont moins belliqueux et plus doux que les Européens, la principale cause en est dans les saisons, qui n'éprouvent pas de grandes variations ni de chaud ni de froid, mais qui sont à peu près uniformes. En effet, l'esprit n'y ressent point ces commotions et le corps n'y subit pas ces changements intenses, qui rendent naturellement le caractère plus farouche et qui lui donnent plus d'indocilité et de fougue qu'un état de choses toujours le même ; car ce sont les changements du tout en tout qui éveillent l'esprit de l'homme, et ne le laissent pas dans l'inertie. C'est, je pense, à ces causés extérieures qu'il faut rapporter la pusillanimité des Asiatiques, et aussi à leurs institutions ; en effet, la plus grande partie de l'Asie est soumise à des rois ; et toutes les fois que les hommes ne sont ni maîtres de leurs personnes, ni gouvernés par les lois qu'ils se sont faites, mais par la puissance despotique, ils n'ont pas de motif raisonnable pour se former au métier des armes, mais au contraire pour ne pas paraître guerriers, car les dangers ne sont pas également partagés. C'est contraints par la force, qu'ils vont à la guerre, qu'ils en supportent les fatigues, et qu'ils meurent pour leurs despotes, loin de leurs enfants, de leurs femmes et de leurs amis. Tous leurs exploits et leur valeur guerrière ne servent qu'à augmenter et à propager la puissance de leurs despotes ; pour eux, ils ne recueillent d'autres fruits que les dangers et la mort. En outre, leurs champs se changent en déserts, et par les dévastations des ennemis, et par la cessation des travaux ; en sorte que s'il se trouvait parmi eux quelqu'un qui fût par nature courageux et brave, il serait, par les institutions, détourné d'employer sa bravoure. Une grande preuve de ce que j'avance, c'est qu'en Asie tous les Grecs et les Barbares qui ne se soumettent pas au despotisme, et qui se gouvernent par eux-mêmes, sont les plus guerriers de tous, car c'est pour eux-mêmes qu'ils courent les dangers, eux-mêmes reçoivent le prix de leur courage, ou la peine de leur lâcheté. Au reste vous trouverez que les Asiatiques diffèrent entr'eux : ceux-ci sont plus vaillants, ceux-là plus lâches. Cette différence tient encore aux vicissitudes des saisons, ainsi que je l'ai dit plus haut. Voilà ce qui concerne l'Asie.

En Europe, il existe une nation scythe qui habite aux environs des Palus Méotides ; elle diffère des autres nations : elle est connue sous le nom de Sauromates. Les femmes montent à cheval, tirent de l'arc, lancent le javelot de dessus, leur cheval, et se battent contre les ennemis tant qu'elles sont vierges. Elles ne se marient pas avant d'avoir tué trois ennemis, et ne cohabitent pas avec leurs maris avant d'avoir offert les sacrifices prescrits par la loi. Une fois mariées, elles cessent de monter à cheval, à moins que la nation ne soit forcée à une expédition générale. Elles n'ont pas de mamelle droite ; car, lorsqu'elles sont encore dans leur première enfance, les mères prennent un instrument de cuivre, le chargent de feu et l'appliquent sur la région mammaire droite, qu'elles brûlent superficiellement, afin qu'elle perde la faculté de s'accroître, en sorte que toute la force et l'abondance [des humeurs] se portent à l'épaule et au bras droits.

Pour ce qui est de la forme extérieure chez les autres Scythes, qui ne ressemblent qu'à eux-mêmes et nullement aux autres peuples, mon explication est la même que pour les Égyptiens, si ce n'est que ceux-ci sont accablés par une excessive chaleur, et ceux-là par un froid rigoureux. Ce qu'on appelle le Désert de la Scythie est une plaine élevée, couverte de pâturages et médiocrement humide, car elle est arrosée par de grands fleuves qui, dans leurs cours, entraînent les eaux des plaines. C'est là que se tiennent les Scythes appelés Nomades, parce qu'ils n'habitent point des maisons, mais des chariots. Ces chariots ont, les uns, quatre roues, et ce sont les plus petits, les autres en ont six. Fermés avec des feutres, ils sont disposés comme des maisons, et ont deux on trois chambres ; ils sont impénétrables à la pluie, à la neige et aux vents. Ces chariots sont traînés par deux ou trois paires de boeufs qui n'ont point de cornes, car les cornes ne leur poussent pas à cause du froid. Les femmes vivent dans ces chariots ; les hommes les accompagnent à cheval, suivis de leurs troupeaux de boeufs et de chevaux. Ils demeurent dans le même endroit tant que le fourrage suffit à la nourriture de leur bétail ; quand il ne suit plus, ils se transportent dans une autre contrée. Ils mangent des viandes cuites, boivent du lait de jument et croquent de l'hyppace, c'est-à-dire du fromage de cavale. Il en est ainsi de la manière de vivre et des coutumes des Scythes.

Pour ce qui est des climats et de la forme extérieure [qui en dépend, il faut dire] que la race scythe, comme la race égyptienne, diffère de toutes les autres et ne ressemble qu'à elle-même ; qu'elle est peu féconde ; que la Scythie nourrit des animaux peu nombreux et très petits. En effet, cette contrée est située précisément sous l'Ourse et aux pieds des monts Riphées, d'où souffle le vent du nord. Le soleil ne s'en approche qu'au solstice d'été, encore ne l'échauffe-t-il que pour peu de temps et médiocrement. Les vents qui viennent des régions chaudes n'y parviennent que rarement et qu'après avoir perdu leur force. Il n'y souffle que des vents du septentrion refroidis par la neige, la glace et les pluies abondantes, qui n'abandonnent jamais les monts Riphées, ce qui les rend inhabitables. Pendant tout le jour, un brouillard épais couvre les plaines au milieu desquelles les Scythes demeurent ; en sorte que l'hiver y est perpétuel, et que l'été n'y dure que peu de jours, qui ne sont même pas très chauds, car les plaines sont élevées et nues ; elles ne se couronnent pas de montagnes, mais elles s'élèvent en se prolongeant sous l'Ourse. Les animaux n'y deviennent pas grands, mais ils sont tels qu'ils peuvent se cacher sous terre ; car l'hiver perpétuel et la nudité du sol, sur lequel ils ne trouvent ni abri ni protection les empêchent [de prendre leur développement]. Les saisons n'offrent pas de vicissitudes grandes et intenses ; elles se ressemblent et ne subissent guère de modifications. De là vient que les formes extérieures sont partout semblables à elles-mêmes. Les Scythes se nourrissent et se vêtent toujours de la même manière, en été comme en hiver. Ils respirent toujours un air épais et humide, boivent des eaux de neige et de glace, et sont peu propres à supporter les fatigues, car ni le corps ni l'esprit ne peuvent soutenir la fatigue dans les pays où les saisons ne présentent pas de variations notables. Pour toutes ces causes, nécessairement leurs formes sont grossières, leur corps est chargé d'embonpoint, leurs articulations sont peu apparentes, humides et faibles. Leurs cavités, surtout les inférieures, sont pleines d'humidité, car il n'est pas possible qu'elles se dessèchent dans un tel pays, avec une telle nature et avec des saisons ainsi constituées. A cause de la graisse et à cause de l'absence de poil, les formes extérieures sont les mêmes chez tous ; les hommes ressemblent aux hommes, les femmes aux femmes. Les saisons ayant beaucoup d'analogie entre elles, la liqueur séminale n'éprouve ni variation ni altération dans sa consistance, à moins qu'il ne survienne quelqu'accident violent ou quelque maladie.

Je vais fournir une grande preuve de l'humidité du corps des Scythes. Vous trouverez chez la plupart, et spécialement chez les Nomades, l'usage de se brûler les épaules, les bras, les cuisses, la poitrine, les hanches et les lombes. Cet usage n'a d'autre but que de remédier à l'humidité et à la mollesse de leur complexion, car, à cause de cette humidité et de cette atonie, ils ne sauraient ni bander un arc, ni soutenir avec l'épaule le jet du javelot. Lorsque les articulations sont débarrassées, par ces cautérisations, de leur excessive humidité, elles sont plus fermes, le corps se nourrit mieux. Il prend des formes plus accentuées. Les Scythes sont flasques et trapus ; premièrement, parce qu'ils ne sont pas, comme les Égyptiens, emmaillotés [dans leur enfance], usage, qu'ils n'ont pas voulu adopter, afin de se tenir plus aisément à cheval ; secondement, parce qu'ils mènent une vie sédentaire. Les garçons, tant qu'ils ne sont pas en état de monter à cheval, passent la plupart du temps assis dans les chariots, et ne marchent que fort rarement, à cause des migrations et des circuits [de ces hordes nomades]. Les femmes ont les formes extérieures prodigieusement flasques et sont très lentes. La race scythe a le teint roux (basané) à cause du froid ; en effet, le soleil n'ayant pas assez de force, le froid brûle la blancheur de la peau, qui devient rousse.

Une race ainsi constituée ne saurait être féconde. Les hommes sont très peu portés aux plaisirs de l'amour, à cause de leur constitution humide, de la mollesse et de la froideur du ventre, circonstances qui rendent naturellement l'homme peu propre à la génération. Il faut encore ajouter que l'équitation continuelle les rend inhabiles à la copulation. Telles sont pour les hommes les causes d'impuissance. Pour les femmes, la surcharge de graisse et l'humidité des chairs empêcher la matrice de saisir la liqueur séminale. La purgation menstruelle ne se fait pas convenablement ; elle est peu abondante et ne revient qu'à de longs intervalles. L'orifice de la matrice, bouché par la graisse, ne peut recevoir la semence. Ajoutez à cela l'aversion pour le travail, l'embonpoint, la mollesse et la froideur du ventre. C'est pour toutes ces causes que la race scythe est nécessairement peu féconde. Les esclaves femelles en sont une grande preuve. Elles n'ont pas plutôt de commerce avec un homme, qu'elles deviennent enceintes, et cela parce qu'elles travaillent et qu'elles sont plus maigres que leurs traîtresses.

Une autre observation à faire, c'est qu'on rencontre parmi les Scythes beaucoup d'impuissants qui s'occupent aux travaux des femmes et qui ont le même timbre de voix qu'elles. On les appelle anandries (efféminés). Les naturels attribuent ce phénomène à un dieu ; ils vénèrent et adorent cette espèce d'hommes, chacun craignant pour soi [une pareille calamité ]. Quant à moi, je pense que cette maladie est divine aussi bien que toutes les autres, qu'il n'y en a pas de plus divines et de plus humaines les unes que les autres ; mais que toutes sont semblables et que toutes sont divines ; chaque maladie a une cause naturelle et aucune n'arrive sans l'intervention de la nature. Je vais indiquer maintenant ce qu'il me semble de l'origine de cette maladie. L'équitation produit chez les Scythes des engorgements aux articulations, parce qu'ils ont toujours les jambes pendantes. Chez ceux qui sont gravement atteints, la hanche se retire et ils deviennent boiteux. Ils se traitent de la manière suivante : quand la maladie commence, ils se font ouvrir les deux veines qui sont près des oreilles. Après que le sang a cessé de couler, la faiblesse les assoupit et les endort ; à leur réveil, les uns sont guéris, les autres ne le sont pas. Je présume que c'est justement par ce traitement que la semence est altérée, car près des oreilles il y a des veines qui rendent impuissant lorsqu'elles sont ouvertes ; or, je pense qu'ils coupent précisément ces veines. Lorsque, après cette opération, ils ont commerce avec une femme et qu'ils ne peuvent accomplir l'acte, d'abord ils ne s'en inquiètent point et restent tranquilles ; mais si après deux, trois ou plusieurs tentatives, ils ne réussissent pas mieux ; s'imaginant que c'est une punition d'un dieu qu'ils auraient offensé, ils prennent les habits de femme, déclarent leur éviration (impuissance), se mêlent avec les femmes et s'occupent aux mêmes travaux qu'elles. Cette maladie attaque les riches et non les classes inférieures ; [elle attaque] les plus nobles, les plus puissants par leur fortune, parce qu'ils vont à cheval ; [elle épargne] les pauvres par cela même qu'ils ne vont point à cheval. Si cette maladie était plus divine que les autres, elle ne devrait pas être exclusivement affectée aux nobles et aux riches, mais attaquer indistinctement et plus particulièrement ceux qui possèdent peu de chose et qui, par conséquent, ne font point d'offrandes, s'il est vrai que les dieux se réjouissent des présents des hommes et qu'ils les récompensent par des faveurs ; car il est naturel que les riches usant de leurs trésors, fassent brûler des parfums devant les dieux, leur consacrent des offrandes et les honorent ; ce que les pauvres ne sauraient faire, d'abord parce qu'ils n'en ont pas le moyen, ensuite parce qu'ils se croient en droit d'accuser les dieux de ce qu'ils ne leur ont pas envoyé de richesses. Ainsi les pauvres plutôt que les riches devraient supporter le châtiment de pareilles offenses. Comme je l'ai déjà observé, cette maladie est donc divine comme toutes les autres ; mais chacune arrive également d'après les lois naturelles, et celle-ci est produite chez les Scythes par la cause que je viens de lui assigner. Elle attaque aussi les autres peuples, car partout où l'équitation est l'exercice principal et habituel, beaucoup sont tourmentés d'engorgements aux articulations, de sciatique, de goutte, et sont inhabiles aux plaisirs de l'amour. Ces infirmités sont répandues chez les Scythes, qui deviennent les plus impuissants des hommes, et par les causes déjà signalées, et parce qu'ils ont continuellement des culottes et qu'ils passent à cheval la plus grande partie du temps. Ainsi, ne portant jamais la main aux parties génitales, et distraits par le froid et la fatigue des jouissances sexuelles, ils ne tentent la copulation qu'après avoir perdu entièrement leur virilité. Voilà ce que j'avais à dire sur la nation scythe.

Quant au reste des Européens, ils diffèrent entre eux par la forme et par la stature, parce que les vicissitudes des saisons sont intenses et fréquentes, que des chaleurs excessives sont suivies de froids rigoureux ; que des pluies abondantes sont remplacées par des sécheresses très longues, et que les vents multiplient et rendent plus intenses les vicissitudes des saisons. Il est tout naturel que ces circonstances influent dans la génération sur la coagulation du sperme, qui n'est pas toujours la même, en été ou en hiver, pendant les pluies ou pendant la sécheresse. C'est, à mon avis, la cause qui rend les formes plus variées chez les Européens que chez les Asiatiques, et qui produit pour chaque ville une différence si notable dans la taille des habitants. En effet, la coagulation du sperme doit subir des altérations plus fréquentes dans un climat sujet à de nombreuses vicissitudes atmosphériques, que dans celui où les saisons se ressemblent à peu de chose près, et sont uniformes. Le même raisonnement s'applique également aux moeurs. Une telle nature donne quelque chose de sauvage, d'indocile, de fougueux ; car des secousses répétées rendent l'esprit agreste et le dépouillent de sa, douceur et de son aménité. C'est pour cela, je pense, que les habitants de l'Europe sont plus courageux que ceux de l'Asie. Sous un climat à peu près uniforme, l'indolence est innée ; au contraire, sous un climat variable, c'est l'amour de l'exercice pour l'esprit et pour le corps. La lâcheté s'accroît par l'indolence et l'inaction ; la force virile s'alimente par le travail et la fatigue. C'est à ces circonstances qu'il faut rapporter la bravoure des Européens et aussi à leurs institutions, car ils ne sont pas gouvernés par des rois comme les Asiatiques ; ceux qui sont soumis à des rois sont nécessairement très lâchés, ainsi que je l'ai déjà dit plus haut, car leur âme est asservie, et ils ne s'exposent point volontiers pour augmenter la puissance d'un autre. Ceux au contraire qui sont gouvernés parleurs propres lois, affrontant les dangers pour eux-mêmes et non pour les autres, s'y exposent volontiers et se jettent dans le péril. Eux seuls recueillent l'honneur de leurs victoires. Ainsi les institutions n'exercent pas une minime influence sur le courage. Voilà en somme ce qu'on peut dire d'une manière générale, de l'Europe comparée en Asie.

Mais il existe aussi en Europe des peuples qui diffèrent entre eux pour le courage comme pour les formes extérieures et la stature; et ces variétés tiennent aux mêmes causes que j'ai déjà assignées, mais que je vais éclaircir davantage. Tous ceux qui habitent un pays montueux ,inégal, élevé et pourvu d'eau, et qui sont exposés à de notables vicissitudes des saisons, ceux-là sont naturellement d'une haute stature, très propres à l'exercice et au travail, et pleins de courage. De tels naturels sont doués au suprême degré d'un caractère farouche et sauvage. Ceux , au contraire, qui vivent dans des pays enfoncés, couverts de pâturages, tourmentés par des chaleurs étouffantes, plus exposés aux vents chauds qu'aux vents froids, et qui font usage d'eaux chaudes, ceux-là ne sont ni grands, ni bien proportionnés, ils sont trapus et chargés de chairs, ont les cheveux noirs, sont plutôt noirs que blancs et moins phlegniatiques que bilieux. Ni la valeur guerrière , ni l'aptitude au travail ne sont inhérentes à leur nature, mais ils pourraient les acquérir l'une et l'autre si les institutions venaient en aide. Au reste, s'il y avait dans leur pays des fleuves qui entraînassent les eaux dormantes et celles de pluie, ils pourraient jouir d'une bonne santé et avoir un beau teint. Si, au contraire ,il n'y avait point de neuves, et s'ils buvaient des eaux stagnantes dans des réservoirs,et des eaux de marais, ils auraient infailliblement de gros ventres et de grosses rates. Ceux qui habitent un pays élevé, uniforme, exposé aux vents et humide, sont ordinairement grands et se ressemblent entre eux. Leurs moeurs sont moins viriles et plus douces. Ceux qui habitent des terroirs légers, secs et nus, et où les changements de saisons ne sont point tempérés, ont la constitution sèche et nerveuse, et le teint plutôt blond que brun. Ils sont indociles dans leurs moeurs et dans leurs appétits, et fermes dans leurs opinions. Là où les vicissitudes des saisons sont très fréquentes et très marquées, là vous trouverez les formes extérieures, les moeurs et le naturel fort dissemblables; ces vicissitudes sont donc les causes les plus puissantes des variations dans la nature de l'homme. Vient ensuite la qualité du sol qui fournit la subsistance, et celle des eaux; car vous trouverez le plus souvent les formes et la manière d'être de l'homme modifiées par la nature du sol qu'il habite. Partout où ce sol est gras, mou et humide, où les eaux étant peu profondes sont froides en hiver et chaudes en été, où les saisons s'accomplissent convenablement, les hommes sont ordinairement charnus, ont les articulations peu prononcées, sont chargés d'humidité, inhabiles au travail, et sans énergie morale. On les voit, plongés dans l'indolence, se laisser aller au sommeil. Dans l'exercice des arts, ils ont l'esprit lourd , épais et sans pénétration. Plais dans un pays nu, âpre, sans abri, tour à tour 'désolé par le froid et brûlé par le soleil, les habitants ont le corps sec, maigre, nerveux, velu ,les articulations bien prononcées; l'activité, la pénétration, la vigilance sont inhérentes à de tels hommes ;vous les trouverez indomptables dans leurs moeurs et dans leurs appétits, fermes dans leurs résolutions, plus sauvages que civilisés, d'ailleurs plus sagaces pour l'exercice des arts, plus intelligents, et plus propres aux combats. Toutes les autres productions de la terre se conforment également à la nature du sol. Telles sont les constitutions physiques et morales les plus opposées. En se guidant sur ces observations, on pourra juger des autres sans crainte de se tromper.


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Message par Iannis Rastapopoulos Lun 21 Sep - 16:45

PRÉNOTIONS COAQUE.
CHAPITRE PREMIER.
DES FRISSONS, DES FIÈVRES, DU DÉLIRE.


1. Ceux qui, après un frisson, sont pris d'un refroidissement général, avec douleur à la tête et au cou, restent sans voix et se couvrent de petites sueurs générales, meurent lorsqu'ils semblent revenir à eux.

2. L'agitation avec refroidissement est très mauvaise.

3. Le refroidissement avec endurcissement [des parties externes], c'est pernicieux.

4. A la suite de refroidissement, la peur et le découragement, sans raison, aboutissent à des spasmes.

5. À la suite de refroidissement, la rétention d'urine, c'est très mauvais.

6. Dans le frisson, ne pas reconnaître les siens, c'est mauvais. La perte de la mémoire, c'est également mauvais.

7. Les frissons avec un état comateux ont quelque chose de pernicieux. L'ardeur du visage avec sueur, est dans ce cas un signe de mauvais caractère. Le refroidissement qui survient alors aux parties postérieures, prélude à des spasmes. En général, le refroidissement des parties postérieures présage des spasmes. (

8. Les frissons réitérés qui partent du dos, et qui changent rapidement de place, sont très pénibles; ils présagent en effet une rétention douloureuse des urines. En pareil cas, de petites sueurs générales, c'est très mauvais.

9. Le frisson, dans une fièvre continue, quand le corps est déjà fort affaibli, c'est mortel.

10. Ceux qui ont des sueurs abondantes, puis des frissons, sont dans un état pernicieux. A la fin il se forme des suppurations internes, et il survient des perturbations d'entrailles.

11. Les frissons qui partent du dos sont les plus insupportables ; mais celui qui a du frisson le dix-septième jour, et qui en est repris le vingt-quatrième, est dans un état difficile.

12. Ceux qui ont des frissonnements continuels, de la céphalalgie, et de petites sueurs générales, sont dans un mauvais état.

13. Ceux qui ont des frissons et des sueurs abondantes sont dans un état très difficile.

14. Les frissons réitérés avec stupeur, sont [des frissons] de mauvais caractère.

15. Quand le frisson survient vers le sixième jour, la crise est difficile.

16. Tous ceux qui dans un état de santé [apparente] sont pris de frissons réitérés, deviennent empyématiques par suite d'hémorragies.

17. Le frissonnement et la dyspnée dans les souffrances [de poitrine], sont des signes de phtisie.

18. A la suite de suppuration du poumon, des douleurs vagues au ventre, à la région claviculaire, et un râle avec anxiété, indiquent que les poumons sont remplis de crachats.

19. Ceux qui ont des frissonnements, de l'anxiété, un sentiment de lassitude, des douleurs aux lombes, sont pris de relâchement dû ventre.

20. Mais avoir des frissons avec une sorte de paroxysme, surtout la nuit, de l'insomnie, un délire loquace, et, pendant le sommeil, lâcher ses urines sous soi, aboutit à des spasmes.

21. Des frissons continus dans les maladies aiguës, c'est funeste.

22. A la suite d'un frisson, la prostration avec douleur de tête, c'est pernicieux. Dans ce cas, des urines sanguinolentes, c'est funeste.

23. Le frisson avec opisthotonos tue.

24. Quand il y a eu des frissons, en même temps que des sueurs critiques, et que le lendemain, après un frisson que rien ne justifie, il y a de l'insomnie et absence de coction, je pense qu'il surviendra une hémorragie.

25. Après le frisson, la rétention des urines est dangereuse et présage des spasmes, surtout quand il y a eu préalablement assoupissement profond; et dans ce cas on peut s'attendre à des parotides.

26. Dans une fièvre irrégulière, les frissons qui redoublent suivant le type tritaeophye, sont [des frissons] de très mauvais caractère ; mais ceux qui redoublent irrégulièrement, quand il y a des spasmes avec frisson et fièvre, sont pernicieux.

27. L'aphonie qui vient à la suite d'un frisson est dissipée par un tremblement ; un tremblement qui survient délivre ceux qui sont repris de frisson.

28. Ceux qui à la suite d'un frisson éprouvent de la prostration avec céphalalgie, sont en danger : chez ces individus , des urines teintes de sang, c'est mauvais.

29. Chez ceux qui ont le frisson, il y a suppression d'urine.

30. Dans la fièvre, un spasme, des douleurs aux mains et aux pieds, sont des signes de mauvais caractère : l'invasion subite d'une douleur à la cuisse est encore un signe de mauvais caractère : une douleur aux genoux, ce n'est pas bon non plus ; mais s'il y a de la douleur aux mollets, c'est un signe de mauvais caractère ; il en est de même du délire, surtout quand il y a un énéorème dans les urines.

31. Les fièvres produites par des douleurs aux hypocondres, sont de mauvaise nature ; quand il y a complication de casus , c'est très mauvais.

32. Les fièvres sans intermittences, accompagnées de petites sueurs réitérées et de tension aux hypocondres, sont le plus souvent [des fièvres] de mauvais caractère : dans ce cas, les douleurs qui se fixent à l'acromion et à la clavicule sont funestes.

33. Les fièvres assodes du type tritaeophye sont [des fièvres] de mauvais caractère.

34. Dans la fièvre, la mutité, c'est mauvais.

35. Les malades pris d'un sentiment de lassitude, d'obscurcissement de la vue, d'insomnie, de coma, de petites sueurs, et du retour de la chaleur [fébrile], sont dans un mauvais état.

36. Ceux qui éprouvent un sentiment de lassitude avec frissonnement, après de petites sueurs critiques, et après un retour de la chaleur [fébrile], sont en mauvais état, surtout s'il survient une épistaxis : ceux qui dans ces circonstances deviennent ictériques, avec coloration prononcée [de la peau] meurent ; ils rendent préalablement des matières stercorales blanches.

37. Les fièvres triraeophyes erratiques, lorsqu'elles se fixent aux jours pairs, sont rebelles.

38. Ceux qui dans les jours critiques, sont agités sans suer, et qui éprouvent un refroidissement général , comme aussi tous ceux qui ne suent pas et qui éprouvent un refroidissement général sans qu'il y ait de crise, sont dans un mauvais état.

39. Ceux qui après cela, ont du frisson, puis des vomissements de matières sans mélange, et qui sont pris d'anxiété, de tremblement avec fièvre, sont en mauvais état. La voix est comme dans le frisson.

40. Après un saignement de nez, le refroidissement avec de petites sueurs, c'est mauvais.

41. Ceux qui ont de petites sueurs générales, qui restent sans sommeil , qui sont repris de la chaleur fébrile, sont en mauvais état.

42. Ceux qui ont de petites sueurs dans une fièvre sont dans un mauvais état.

43. Chez ceux qui ont des selles bilieuses, une douleur mordicante à la poitrine, de l'amertume à la bouche, c'est mauvais.

44. Dans les fièvres, quand le ventre est ballonné, et que les vents ne sortent pas, c'est mauvais.

45. Les individus pris de lassitudes, de hoquet, de catocké, sont dans un mauvais état.

46. Ceux qui ont de petites sueurs avec des frissonnements légers et fréquents qui partent du dos, sont dans un état insupportable ; cet état a présage une rétention douloureuse des urines. En pareil cas, avoir de petites sueurs, c'est mauvais.

47. Taire quelque chose d'insolite, par exemple, diriger son attention sur ce qui n'est pas familier, ou le contraire, c'est funeste ; c'est aussi le prélude d'un délire imminent.

48. Du soulagement quand les signes sont mauvais, aucun amendement quand ils sont favorables, c'est également fâcheux.

49. Dans les fièvres aiguës, quand les malades ont des sueurs, surtout à la tête, et qu'ils sont dans un état pénible, c'est mauvais, principalement avec coïncidence d'urines noires. Si à tout cela se surajoute le trouble de la respiration , c'est mauvais.

50. Quand les extrémités passent rapidement par des états opposés, c'est mauvais. Quand il en est de même de la soif, c'est funeste.

51. Une réponse brutale faite par un malade [habituellement] poli, c'est mauvais ; l'acuité de la voix, c'est également mauvais. Chez ces individus, les parois des hypocondres sont rétractées [vers les parties profondes.]

52. A la suite d'un refroidissement avec de la sueur, le prompt retour de la chaleur fébrile est mauvais.

53. Ceux qui, dans les maladies aiguës, ont de petites sueurs et de l'agitation sont clans un mauvais état.

54. Se trouver dans un état de prostration que rien ne justifie sans qu'il y ait eu de déplétion vasculaire, c'est mauvais.

55. Dans une fièvre, un tiraillement comme pour vomir, lequel n'aboutit qu'à la salivation, c'est mauvais.

56. De rapides alternatives de narcotisme, c'est mauvais.

57. Des épistaxis très peu abondantes, sont très mauvaises clans les maladies aiguës.

58. En général, il est mauvais, dans une fièvre aiguë, que la soif ait cessé contre toute raison.

59. Ceux qui tressaillent à un simple attouchement des mains sont dans un mauvais état.

60. Ceux qui dans le cours d'une fièvre causale sont affectés de tumeurs avec assoupissement et torpeur, meurent paraplectiques  s'il survient une douleur au côté.

61. Dans les maladies aiguës , de la suffocation quand le pharynx n'est point tuméfié, c'est pernicieux.

62. Quand le péril est imminent, arrivent les petits tremblements et les vomissements érugineux. La production d'un petit bruit pendant la déglutition des liquides, celle d'un son rauque causé par la sécheresse de la gorge, la difficulté d'avaler à cause de la respiration saccadée comme dans la toux, sont des signes pernicieux dans les maladies aiguës avec refroidissement.

63. Les érythèmes aux mains et aux pieds sont des signes pernicieux.

64. Ceux qui ont la respiration anhélante, qui sont abattus, dont les paupières sont entr'ouvertes pendant le sommeil, meurent en présentant une couleur ictérique très foncée. Ces malades rendent préalablement des excréments blancs.

65. Dans les fièvres, une extase silencieuse, chez un malade qui n'est pas aphone, c'est pernicieux.

66. Des ecchymoses survenant dans une fièvre présagent une mort imminente.

67. Quand une douleur de côté se manifeste dans une fièvre, des selles aquoso-bilieuses abondantes soulagent le malade; mais quand il survient de l'anorexie, puis des sueurs, avec coloration intense du visage, relâchement du ventre et un peu de cardialgie, les malades, après avoir langui quelque temps, meurent avec les symptômes de la péripneumonie.

68. Chez un fébricitant, si, dès le début, de la bile noire est évacuée par haut ou par bas, c'est mortel.

69. A la suite d'un refroidissement chez un individu qui n'est pas sans fièvre et qui sue aux parties supérieures, l'agitation développe le phrénitis, et devient bientôt pernicieuse.

70. Les douleurs qui deviennent en peu de temps aiguës et qui se portent vers les clavicules et vers les parties supérieures, sont pernicieuses.

71. Dans les maladies de long cours et pernicieuses, une douleur au siège est mortelle.

72. Chez les malades déjà affaiblis, la perte de la vue et de l'ouïe, la déviation de la lèvre, de l'œil ou du nez, c'est mortel.

73. Dans les fièvres, une douleur à l'aine indique que la maladie sera longue.

74. Dans les fièvres, l'absence de crises les prolonge, mais elle ne les rend pas pernicieuses.

75. Les fièvres produites par des douleurs intenses sont de très longue durée.

76. Les tremblements, la carphologie, le délire sont des indices de phrénitis, et, dans ce cas, les douleurs aux mollets indiquent l'égarement de l'esprit.

77. Tous ceux qui, dans une fièvre continue, gisent sans voix et sont pris d'un clignotement perpétuel, réchappent si, après un saignement de nez et un vomissement, ils parlent et reviennent à eux ; mais si cela n'arrive pas, ils sont pris de dyspnée, et meurent promptement.

78. Quand ceux qui sont pris de fièvre ont un paroxysme le lendemain de l'invasion.

79. une rémission le troisième jour, un paroxysme le quatrième, c'est mauvais. En effet, ces paroxysmes ne produisent-ils pas le phrénitis ?

80. Tous ceux chez lesquels les fièvres cessent dans des jours non critiques, sont exposés à des rechutes.

81. Les fièvres faibles au début et qui plus tard s'accompagnent de battements à la tête et d'urines ténues, ont des paroxysmes aux approches de la crise ; il n'y aurait rien d'étonnant qu'il survînt du délire et aussi de l'insomnie.

82. Dans les maladies aiguës, les mouvements insolites, l'agitation générale, le sommeil troublé, présagent des spasmes chez quelques individus.

83. Le réveil agité, avec l'air hagard et avec du délire, c'est funeste ; c'est aussi l'indice d'un état spasmodique, surtout s'il y a des sueurs. Le refroidissement du cou, du dos et de tout le corps, indique également un état spasmodique dans ce cas, les urines sont furfuracées.

84. Le délire avec chaleur ardente est spasmodique.

85. Le délire qui s'exaspère en peu de temps est un délire férin, il présage des spasmes.

86. Dans les maladies de long cours, la tuméfaction du ventre sans cause légitime amène des spasmes.

87. Une insomnie soudaine avec trouble, des épistaxis légères, pendant la nuit du sixième jour un peu de soulagement, puis le lendemain de nouvelles souffrances, de petites sueurs, un assoupissement profond, du délire, amènent une hémorragie [nasale] abondante, laquelle dissipe ces affections. Des urines aqueuses présagent cet ensemble de symptômes.

88. Parmi les individus qui tombent dans un transport mélancolique avec les symptômes précédents, ceux qui ont des tremblements, sont dans un état fâcheux.

89. Le délire avec dyspnée et sueur est mortel : il l'est aussi avec la dyspnée et le hoquet.

90. Dans le phrénitis, quand les songes se traduisent à l'extérieur, c'est bon.

91. Dans le phrénitis, des selles blanches, de l'engourdissement, c'est mauvais. Dans ce cas, le frisson est très mauvais.

92. Dans le phrénitis, le calme au début, puis des changements fréquents [dans l'état des symptômes], c'est manvais .

93. Parmi les individus pris d'un transport mélancolique, ceux à qui il survient un tremblement, sont en mauvais état.

94. Ceux qui ont un transport mélancolique et qui sont pris de tremblement avec ptyalisme, sont-ils phrénétiques ?

95. Ceux qui sont en proie à un transport violent, après un redoublement de fièvre, deviennent phrénétiques.

96. Les phrénétiques boivent peu, s'émeuvent au moindre bruit, sont sujets aux tremblements ou aux spasmes.

97. Dans le phrénitis, des tremblements violents sont mortels.

98. L'aberration de l'esprit, par rapport aux choses de première nécessité, est très mauvaise ; ceux qui à la suite [de cette aberration] ont des paroxysmes, sont dans un état funeste.

99. Le délire avec voix retentissante, le spasme de la langue, les tremblements de cet organe, présagent une extase. Dans ce cas, la rigidité de la peau, c'est pernicieux.

100. Le délire chez un individu déjà fort affaibli est très mauvais.

101. Chez les phrénétiques, de fréquents changements [dans l'état des symptômes] annoncent des spasmes et sont funestes.

102. Chez les phrénétiqques, le ptyalisme avec refroidissement présage un vomissement noir.

103. Chez les malades qui présentent des symptômes variés, qui ont du délire avec de fréquents retours de l'état comateux, il faut s'attendre à unvomissement noir : dites-le.

104. Les paroxysmes qui tiennent du spasme produisent le catoché.
105. Les petites tumeurs qui s'élèvent près des oreilles dans les maladies de long cours, s'il survient une hémorragie et des vertiges ténébreux, sont pernicieuses.

106. Les fièvres accompagnées de hoquet, avec ou sans affection iliaque, sont pernicieuses .

107. Chez les malades dont la respiration est précipitée, si la fièvre redevient aiguë à la suite d'un refroidissement avec forte tension de l'hypocondre, il s'élève de grosses parotides.

108. Chez les malades qui ont de la fièvre, les douleurs survenues aux lombes et aux parties inférieures qui se portent au diaphragme en quittant ces parties, sont très pernicieuses, surtout si cette rétrocession est précédée de quelque autre mauvais signe; mais s'il n'y a pas d'autres mauvais signes, il faut s'attendre à un empyème.

109. Chez les enfants, une fièvre aiguë, la suppression des selles avec insomnie, des sanglots, des changements de couleur, enfin la persistance d'une teinte rouge, sont les signes d'un état spasmodique.

110. Une insomnie soudaine avec trouble, des selles noires, compactes, amènent quelquefois des hémorragies.

111. L'insomnie avec une agitation soudaine amène une hémorragie [nasale], surtout s'il y a déjà eu quelque flux de sang; sera-t-elle précédée d'un frissonnement?

112. Les malades qui sentent un peu de refroidissement général, ceux qui toussent et qui ont de petites sueurs partielles à l'approche des paroxysmes, ont une maladie de mauvais caractère.

113. Quand à une douleur de côté s'ajoute de la suffocation, les malades deviennent empyématiques.

114. Chez ceux qui ont une fièvre continue, s'il s'élève des pustules, surtout le corps, c'est mortel, s'il ne se forme pas quelque dépôt purulent ; c'est surtout en pareil cas que les parotides ont coutume de se former.

115. Dans une maladie aiguë, être froid au dehors, mais brûlant au dedans et altéré, c'est mauvais.

116. Les fièvres continues, qui redoublent le troisième jour, sont dangereuses.

117. Pour ceux que la fièvre quitte quelquefois il n'y a pas de danger.

118. Dans les fièvres de long cours, il survient des abcès [sur quelque partie du corps], ou des douleurs aux articulations ; et si cela arrive, ce n'est pas sans avantage.

119. Dans une maladie aiguë, la céphalalgie, la rétraction spasmodique de l'hypocondre, s'il n'y a pas de saignement de nez, tendent au phrénitis.

120. Les fèves lipyries, s'il ne survient pas un choléra, n'ont pas de solution.

121. Un ictère se manifestant avant le septième jour d'une maladie, c'est mauvais. Au septième, au neuvième, au onzième et au quatorzième, c'est un signe critique s'il ne durcit pas dans l'hypocondre droit  ; autrement le cas est douteux.

122. De fréquentes rechutes avec persévérance des mêmes symptômes, des flux de sang vers le temps de la crise, amènent un vomissement de matières noires ; les malades sont même pris de tremblement.

123. Dans les fièvres tierces, les douleurs qui redoublent en suivant le type tierce, font rendre par les selles des grumeaux de sang.

124. Dans les fièvres, le battement et la douleur du vaisseau qui est au cou aboutissent à une dyssenterie.

125. Changer fréquemment de couleur et de chaleur, est avantageux.

126. Dans les maladies bilieuses, une respiration grande, une fièvre aiguë avec tuméfactionde l'hypocondre , développent des parotides.

127. Ceux qui relèvent d'une longue maladie, et qui mangent avec appétit sans reprendre parfaitement, ont des rechutes d'un mauvais caractère.

128. Chez les fébricitants, quand les vaisseaux des tempes battent, que le visage est coloré, et que l'hypocondre n'est pas souple, la maladie se prolonge ; elle ne cesse point sans une abondante hémorragie du nez ou sans un hoquet, ou sans un spasme, ou sans une douleur aux hanches.

129. Dans le causses, une évacuation alvine abondante et précipitée, c'est mortel.

130. A la suite d'une douleur très pénible du ventre, une fièvre causale, c'est pernicieux.

131. Dans les causus, s'il survient des tintements d'oreilles, avec obscurcissement de la vue et sentiment de pesanteur au nez, les malades sont pris d'un transport mélancolique, s'ils n'ont pas eu d'hémorragie.

132. Les tremblements qui surviennent dans les causus, le délire les fait cesser.

133. Dans le causus, un flux de sang par les narines le quatrième jour, c'est mauvais, à moins qu'il ne paraisse quelque autre bon symptôme; au cinquième joue, c'est moins dangereux.

134. Dans les causus, quand les malades ont un peu de refroidissement à la superficie du corps , avec des selles aquoso-bileuses, fréquentes, et déviation des yeux, c'est mauvais, surtout si les malades sont pris de catoché.

135. Le causus cesse s'il survient un frisson.

136. Les causus ont coutume de récidiver au cinquième jour ; ensuite les malades ont de petites sueurs ; sinon c'est au septième qu'ils récidivent.

137. Le quatorzième jour juge les causus, soit qu'il apporte du soulagement ou qu'il donne la mort.

138. A la suite d'un causus, s'il ne se fait pas de dépôts purulents vers les oreilles, on n'est pas entièrement délivré.

139. Ceux qui sont affectés de léthargus, tremblent des mains, sont assoupis, ont mauvais teint, sont oedémateux, ont les pulsations lentes, les paupières inférieures gonflées, se couvrent de sueur; leur ventre se tuméfie et rend des matières bilieuses et sans mélange ou bien il est très desséché : les urines et les selles viennent aussi sans produire aucune sensation ; les urines sont jumenteuses ; les malades ne demandent ni à boire ni aucune autre chose ; revenus à eux, ils disent sentir de la douleur au cou et éprouver un bourdonnement dans les oreilles.

140. Ceux qui réchappent du léthargus, deviennent le plus souvent empyématiques.

141. Chez tous les fébricitants, quand les tremblements cessent sans crise, il se forme plus tard, aux articulations, des tumeurs douloureuses qui suppurent, et la vessie devient douloureuse.

142. Parmi les fébricitants, chez ceux qui ont des rougeurs au visage, une douleur de tête intense, des pulsations vasculaires, il survient le plus souvent une hémorragie nasale ; chez ceux au contraire qui ont du dégoût, des douleurs au cardia, un ptyalisme, c'est un vomissement; chez ceux qui ont des éructations, des vents, des borborygmes avec météorisme du ventre, ce sont des perturbations du ventre.

143. Chez ceux qui traînent sans danger une fièvre continue, avec absence de douleur, de phlegmasie, ou d'une autre cause apparente [qui l'entretienne], on doit s'attendre à des dépôts, avec douleur et tuméfaction, surtout aux régions  inférieures. On doit particulièrement s'attendre à ces dépôts chez les individus âgés de trente ans, et on en soupçonnera la formation si 1a fièvre a passé le vingtième jour, ils sont plus rares chez les sujets plus âgés, quoique la fièvre ait duré plus longtemps. Les fièvres qui quittent et reprennent irrégulièrement, dégénèrent facilement en fièvre quarte, surtout en automne, et principalement chez ceux qui ont plus de trente ans. Les dépôts arrivent de préférence en hiver, disparaissent plus lentement, et sont moins sujets à se répercuter â l'intérieur.

144. Chez ceux qui ont éprouvé plusieurs rechutes, s'ils sont malades depuis plus de six mois, il survient ordinairement une phtisie ischiatique.

145. Tout ce qui se substitue à la fièvre et qui ne présente pas les signes d'un dépôt, est de mauvais caractère.

146. Parmi les fièvres, celles qui cessent à des jours non critiques et sans signes décrétoires, récidivent.

147. Les maladies aiguës se jugent en quatorze jours.

148. Une fièvre tierce légitime se juge en sept, ou au plus tard en neuf périodes.

149. Au début des fièvres, si quelques gouttes de sang s'échappent des narines, ou s'il advient un éternument et que les urines donnent un dépôt blanc le quatrième jour, ce dépôt indique la solution de la maladie pour le septième.

150. Les maladies aiguës se jugent par un saignement de nez qui arrive dans un jour critique, par des sueurs abondantes, par des urines purulentes ou vitrées , donnant un sédiment louable et sortant en abondance, par un dépôt proportionné à l'intensité de la maladie, par des selles muqueuses, sanguinolentes, qui sortent tout à coup et avec force, enfin par des vomissements qui n'ont pas de mauvais caractère et qui arrivent lors de la crise.

151.Le sommeil profond et sans trouble présage une crise sûre ; mais le sommeil troublé et accompagné de douleurs du corps présage une crise douteuse.

152. Au septième, ou au neuvième, ou au quatorzième jour, les saignements de nez résolvent le plus ordinairement les fièvres. Il en est de même d'un flux bilieux ou dyssentérique, de la douleur aux genoux ou aux hanches, de l'urine bien cuite aux approches de la crise ; et, pour les femmes, de l'écoulement. des menstrues.

153. Ceux qui, dans le cours d'une fièvre, ont une hémorragie abondante, de quelque partie que ce soit, ont le ventre relâché lorsqu'ils entrent en convalescence.

154. Ceux qui, dans les fièvres, ont de petites sueurs générales, avec céphalalgie et resserrement du ventre, sont menacés de spasmes.

155. Le délire qui s'exaspère en peu de temps, est un délire férin et présage un spasme.

156. La fièvre survenant dans le spasme, le fait cesser le jour même ou le lendemain matin, ou le troisième jour.

157. Le spasme survenant dans la fièvre et cessant le jour même, c'est bon ; mais, dépassant l'heure à laquelle il avait commencé, et ne cessant pas, c'est mauvais.

158. Ceux qui ont des fièvres intermittentes, et chez lesquels la chaleur fébrile modérée se montre irrégulièrement, le ventre étant météorisé et ne rendant que peu de matières, ont des douleurs lombaires après la crise ; leur ventre se relâche alors subitement et abondamment. Mais ceux dont la peau est brûlante au toucher, qui sont engourdis, altérés et agités, tombent dans une prostration complète si les selles se suppriment. Quelquefois des rougeurs inflammatoires qui paraissent aux pieds présagent cet état.

159. Les fièvres quartes hivernales se transforment aisément en maladies aiguës.
Iannis Rastapopoulos
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Message par Iannis Rastapopoulos Lun 21 Sep - 16:51


CHAPITRE II.
DE LA CÉPHALALGIE.

160. Une douleur de tête intense avec une fièvre aiguë et quelqu'un des mauvais signes, c'est mortel ; s'il n'y a pas de signe suspect et que la douleur passe vingt jours, cela présage un écoulement de sang ou de pus par le nez, ou des dépôts aux parties inférieures. Il faut surtout s'attendre aux flux de sang chez les sujets au-dessous de trente-cinq ans, et aux dépôts chez les gens plus âgés. Quand une douleur intense se fait sentir à la région du front et aux tempes, [il faut s'attendre] à des flux de sang.

161. Ceux qui, sans fièvres, sont pris de céphalalgie, de bourdonnements d'oreilles, de vertiges, de lenteur dans la parole, d'engourdissement des mains, attendez-vous à les voir frappés d'apoplexie ou d'épilepsie , ou même d'oubli total.

162. Ceux qui ont de la céphalalgie avec catoché et qui délirent, le ventre s'étant resserré, l'oei1 étant devenu hagard et le visage fortement coloré, sont pris d'opisthotonos.

163. L'ébranlement de la tête, les yeux très rouges et un délire manifeste, sont des signes pernicieux ; cet état ne dure pas jusqu'à la mort, mais fait naître des parotides.

164. La céphalalgie, avec douleurs au siège et aux parties génitales, produit de l'engourdissement et de la faiblesse, et fait perdre la parole. Ces symptômes ne sont pas fâcheux ; mais les malades sont pris de somnolence et de hoquet pendant neuf mois. Si, après cela , la parole leur revient, ils recouvrent leur état antérieur, mais sont remplis d'ascarides.

165. Dans la céphalalgie, quand il y a complication de surdité et de coma, il s'élève des parotides.

166. Ceux qui sont pris de céphalalgie, de catoché douloureux et dont les yeux sont très rouges, ont une hémorragie.

167. Les battements dans la tête, les tintements d'oreilles amènent une hémorragie, ou, chez les femmes, font apparaître les règles, surtout si ces symptômes sont accompagnés d'une vive douleur le long du rachis ; ce sont aussi des signes de dyssenterie.

168. Ceux qui ont la tête lourde, qui ressentent de la douleur au sinciput, qui ont des insomnies, sont pris d'hémorragie, surtout s'il y a quelque tension au cou.

169. Dans la céphalalgie, les vomissements érugineux avec surdité chez les individus privés de sommeil sont bientôt suivis de manie.

170. Ceux qui ont un mal de tête et de cou, une certaine impuissance avec tremblement de tout le corps, une hémorragie les délivre ; mais quelquefois ils sont délivrés par la seule influence du temps. Dans ce cas, la vessie ne laisse pas échapper les urines.

171. Dans le cas de céphalalgie aiguë, de narcotisme, avec sentiment de pesanteur, il survient habituellement un état spasmodique.

172. Un écoulement de pus par le nez ou des crachats épais, inodores , dissipent la céphalalgie ; une éruption de pustules ulcérées, quelquefois aussi le sommeil ou un cours de ventre la font cesser.

173. Une douleur de tête modérée , avec soif sans sueur ou bien avec une sueur qui ne dissipe pas la fièvre, présage des dépôts aux gencives ou aux oreilles, s'il ne survient pas de perturbation du ventre.

174. La céphalalgie avec carus et pesanteur, donne lieu à quelque état spasmodique.

175. Ceux qui ont de la céphalalgie, de la soif, une légère insomnie, du désordre dans les paroles, de la faiblesse et un sentiment de brisure à la suite d'un cours de ventre, ne seront-ils pas pris de transport ?

176. Ceux qui ont de la. céphalalgie, une légère surdité, des tremblements aux mains, de la douleur au cou, qui rendent des urines noires, épaisses, qui vomissent des matières noires, sont dans un état pernicieux.

177. Ceux qui ont de la céphalalgie, de petites sueurs générales, et dont le ventre est resserré, sont menacés de spasmes.

CHAPITRE III.
DU CASUS ET DU COMA. - DES PLAIES DE TÊTE.

178. Le carus est toujours mauvais.

179. Ceux qui, dans les premiers jours [d'une maladie], sont pris de coma avec douleur à la tête, aux lombes, au cou, à l'hypocondre, et qui n'ont pas de sommeil, sont-ils phrénétiques ? Chez ces malades, un écoulement de sang par le nez, c'est pernicieux, surtout au quatrième jour ou au début de la maladie. Des évacuations alvines très rouges, c'est également mauvais.

180. Ceux qui, dès le début, tombent dans un état comateux et qui ont de petites sueurs générales avec des urines douloureuses, qui sont pris d'une ardeur vive, qui se refroidissent sans crise pour redevenir brûlants et tomber dans la torpeur, le coma et les spasmes, sont dans un état pernicieux.

181. Le sommeil comateux et le refroidissement, c'est pernicieux.

182. Ceux qui sont dans un état comateux avec sentiment de lassitude et surdité, le relâchement précipité du ventre, avec évacuation de matières rouges vers la crise, les soulage.

183. Ceux qui sont dans un état comateux, qui ont de l'anxiété, des douleurs à l'hypocondre, de petits vomissements, ont des parotides ; mais auparavant il se forme au visage des tumeurs.

184. Dans le cas de coma, le délire survenant subitement avec agitation, c'est un signe d'hémorragie.

185. Dans le cas de coma avec anxiété, douleurs des hypocondres, expectoration fréquente et modique, il s'élève des tumeurs aux oreilles. Cet état comateux a quelque chose de spasmodique.

186. Quand il y a coma, hébétude, catoché, variations dans l'état des hypocondres, tuméfaction du ventre, dégoût, suppression des selles, petites sueurs partielles, le trouble de la respiration et l'émission d'un liquide séminiforme ne présagent-ils pas le hoquet ? Le ventre ne laisse-t-il pas échapper des matières bilieuses ? Dans ce cas, uriner une matière brillante, soulage. Chez ces malades il y a des perturbations du ventre.

187. Ceux dont le cerveau est sphacélé meurent, les uns le troisième, les autres le septième jour. S'ils passent ce dernier terme, ils réchappent. Mais quand les téguments ont été divisés, ceux chez lesquels on trouve l'os désuni [d'avec les chairs] périssent.

188. Chez les individus pris de douleurs de tête après une fracture des os postérieurs, un écoulement par le nez d'un sang abondant et épais, c'est mauvais. Ils ressentent d'abord de la douleur aux yeux, puis ils ont du frisson. Les fractures des os des tempes sont-elles suivies de spasmes?  

CHAPITRE IV.
DE L'OTITE AIGUE - DE LA SURDITÉ. - DES SIGNES FOURNIS PAR LES OREILLES.

189. Une douleur intense d'oreilles, avec une fièvre aiguë et quelque autre signe fâcheux, tue les jeunes gens en sept jours, et même plus tôt, s'ils ont eu préalablement un délire, et il ne s'écoule pas beaucoup de pus par l'oreille ou de sang par le nez, ou s'il ne paraît pas quelque autre signe favorable. Mais elle enlève les vieillards plus lentement et en moins grand nombre ; car chez eux la suppuration s'établit plus tôt, et ils sont moins sujets au délire ; mais beaucoup d'entre eux ont des rechutes, et alors ils périssent.

190. La surdité survenant dans les maladies aiguës avec trouble, c'est mauvais; c'est également mauvais dans les maladies de long cours ; elle produit dans ce cas des douleurs aux hanches.

191. Dans les fièvres, la surdité resserre le ventre.

192. Les oreilles froides, transparentes, rétractées, c'est pernicieux.

193. Dans les maladies aiguës, un bourdonnement et un tintement d'oreilles, c'est mortel.

194. Des tintements d'oreilles avec obscurcissement de la vue et sentiment de pesanteur au nez, présagent du délire et amènent une hémorragie.

195. Chez ceux qui ont de la surdité avec pesanteur de tête et tension de l'hypocondre, et qui ont la vue trouble , il survient une hémorragie.

196. Dans une fièvre aiguë, devenir sourd, c'est un signe de manie.

197. Ceux qui ont l'ouïe dure, qui tremblent en prenant quelque chose, qui ont la langue paralysée, qui ont de la torpeur, sont dans un mauvais état.

198. Quand la maladie fait des progrès, la surdité, des urines rougeâtres sans dépôt, mais avec des énéorèmes, c'est un présage de délire : en pareil cas, être pris d'ictère, c'est mauvais ; l'hébétude à la suite (le l'ictère], c'est également mauvais. Il arrive que ces sujets, devenus aphones mais conservant la sensibilité, sont pris de suffocation ; quelquefois aussi leur ventre est en mauvais état.

CHAPITRE V.
DES PAROTIDES.

199. Les parotides accompagnées de douleurs en s'élevant, sont funestes.

200. Dans les fièvres, des érythèmes apparaissant aux oreilles après avoir été précédés de douleurs, présagent un érysipèle qui envahira le visage. A la suite il survient des spasmes avec aphonie et résolution des forces.

201. Dans le cas de déjections fétides et abondantes, avec fièvre aiguë et tension de l'hypocondre, les parotides qui se forment lentement, tuent.

202. Les parotides sont funestes chez les paraplectiques.

203. Les parotides formées pendant les fièvres de long cours et ne suppurant pas, c'est mortel. En pareil cas, le ventre se relâche promptement. Ceux qui ont des parotides n'ont-ils pas des douleurs de tête ? N'ont-ils pas de petites sueurs aux parties supérieures ? N'ont-ils pas des frissons ? N'ont-ils pas un cours de ventre précipité ? Ne tombent-ils pas dans un état comateux ? L'urine n'est-elle pas aqueuse, avec des énéorèmes blancs ou bigarrés, ou très blancs et fétides?

204. De petites toux accompagnées de ptyalisme, amollissent les parotides.

205. Chez ceux qui ont des parotides, les urines qui arrivent promptement à coction et qui ne persévèrent pas dans cet état, sont suspectes ; en pareil cas, éprouver du refroidissement, c'est funeste.

206. Les parotides qui, clans les maladies chroniques, suppurent, mais dont le pus n'est pas parfaitement blanc et inodore, tuent, surtout les femmes.

207. Parmi les maladies aiguës, c'est surtout dans les causus que les parotides se développent. Si elles n'amènent pas de crise, et si elles n'arrivent pas à coction, ou s'il n'y a pas de saignement de nez, ou si l'urine ne dépose pas un sédiment épais, les sujets périssent; .mais la plupart de ces tumeurs s'affaissent auparavant. Il faut aussi observer si la fièvre redouble ou si elle a quelque rémission, et porter alors son jugement.

208. Quand il y a de la surdité et de la torpeur, rendre du sang par le nez a quelque chose de fâcheux. Dans ce cas, le vomissement et les perturbations abdominales sont avantageuses.

209. A la suite de la surdité, il se forme ordinairement des parotides bénignes, surtout s'il y a quelque anxiété; et dans ce cas, c'est particulièrement chez les individus pris de coma que ces tumeurs apparaissent.

210. Un flux de sang par le nez et des perturbations intestinales font cesser la surdité qui vient à la suite des fièvres.

CHAPITRE VI.
SIGNES TIRÉS DU VISAGE.


211. Le visage affaissé, de tuméfié qu'il était, la voix devenue plus coulante et plus faible, la respiration plus lente, présagent une rémission pour le jour suivant.

212. La décomposition du visage, c'est mortel. C'est moins dangereux si elle est causée par l'insomnie, la faim ou une perturbation abdominale : en effet, la décomposition qui provient de ces causes disparaît dans l'espace d'une nuit et d'un jour. Or, voici quelle est cette altération : yeux enfoncés, nez effilé, tempes affaissées, oreilles froides et rétractées, peau rugueuse, teinte jaunâtre ou noirâtre ; si les paupières, le nez et les lèvres prennent en outre une teinte livide ; c'est un signe de mort prochaine.

213. Le visage haut en couleur et l'air refrogné dans une maladie aiguë, c'est mauvais. La contraction du front s'ajoutant à ces signes, c'est un signe de phrénitis.

214. Le visage haut en couleur et des sueurs chez des individus sans fièvre, indiquent qu'il y a des excréments anciens [dans les intestins], ou que le régime est déréglé.

215. Les érythèmes aux narines sont des signes de selles liquides.

216. Chez les empyématiques, des douleurs à l'hypocondre ou au poumon, c'est mauvais.

CHAPITRE VII.
SIGNES TIRÉS DES YEUX.


217. Quand les yeux reprennent leur éclat, que le blanc devient pur de noir ou livide qu'il était, c'est un signe de crise. Quand les yeux s'éclaircissent promptement, ils annoncent une crise prompte ; quand ils s'éclaircissent lentement, ils annoncent une crise plus lente.

218. L'obscurcissement des yeux par un nuage, le blanc devenu rouge ou livide, ou parsemé de veines noirâtres, ce n'est pas louable. Il est également suspect que les yeux fuient la lumière, ou larmoient, ou soient divergents, ou que l'un paraisse plus petit que l'autre. Il est encore funeste que les prunelles se portent souvent de côté et d'autre, qu'elles présentent à leur surface un peu de chassie ou une petite concrétion blanche, que le blanc paraisse prendre plus de dimension et le noir diminuer d'étendue, que le noir soit caché sous la paupière supérieure. Il est également funeste que les yeux s'enfoncent ou qu'ils deviennent très saillants, de sorte même que la pupille ne puisse se dilater. Avoir les paupières rétractées et immobiles ; mouvoir sans cesse les yeux ; voir les couleurs différentes de ce qu'elles sont ; ne pas clore les paupières pendant le sommeil, c'est pernicieux. La déviation de l'oeil, c'est également mauvais.

219. De la rougeur survenant aux yeux dans une fièvre, indique un long état de souffrance du ventre.

220. Les gonflements qui se forment autour des yeux, dans la convalescence, indiquent un relâchement précipité du ventre.

221. Dans le cas de déviation des yeux avec fièvre et sentiment de brisure, le frisson est pernicieux; ceux qui, dans ces circonstances, ont du coma sont dans un mauvais état.

222. La fièvre survenant chez un individu pris d'ophthalmie, en amène la solution ; autrement on doit craindre là cécité ou la mort, ou l'un et l'autre.

223. Chez ceux qui sont affectés d'ophthalmie, quand il survient de la céphalalgie et qu'elle dure longtemps, il y a danger de perdre la vue.

224. Chez un individu pris d'ophthalmie, une diarrhée spontanée, c'est utile.

225. L'amaurose des yeux, leur immobilité, leur obscurcissement par un nuage, c'est mauvais.

226. L'amaurose des yeux avec abattement, c'est un signe de spasmes prochains.

227. Dans une maladie aiguë, la fixité du regard, les mouvements brusques de l'oeil, tantôt un sommeil troublé, tantôt de l'insomnie, de légères épistaxis, n'ont rien de bon.

228. Ceux qui ne sont pas brûlants au toucher, deviennent phrénétiques, surtout s'il ne survient pas d'hémorragie.

CHAPITRE VIII.
SIGNES TIRÉS DE LA LANGUE ET DES AUTRES PARTIES DE LA BOUCHE.


229. La langue pointillée dès le début [d'une maladie ) mais conservant sa couleur naturelle, et puis avec le temps devenant rugueuse, livide et fendillée, c'est mortel. Quand elle devient très noire , elle présage une crise pour le quatorze. Elle est d'un très mauvais augure quand elle est noire ou verte.

230. Quand le sillon de la langue se recouvre d'un enduit blanc, c'est un signe de rémission dans la fièvre, et si cet enduit est épais, la rémission aura lieu le jour même ; s'il est plus ténu, ce sera pour le lendemain ; mais s'il est encore plus ténu, ce sera pour le surlendemain. Les mêmes phénomènes se montrant à la pointe de la langue, présagent les mêmes choses, mais avec moins de certitude.

231. Le tremblement de la langue avec un érythème aux narines et un relâchement du ventre, quand du reste il n'apparaît aucun signe critique du côté des poumons, c'est funeste ; c'est aussi le présage de purgations précipitées et pernicieuses.

232. La langue extraordinairement ramollie, et nauséeuse, avec une sueur froide à la suite d'un relàchement du ventre, c'est le présage d'un vomissement de matières noires ; un sentiment de brisure en pareil cas, c'est mauvais.

233. Le tremblement de la langue produit quelquefois un cours de ventre ; quand elle noircit en pareil cas, c'est le présage d'une mort imminente. Est-ce que le tremblement de langue n'est pas un signe de l'égarement de l'esprit ?

234. La langue épaisse et très sèche est un signe de phrénitis.

235. Claquer ou grincer des dents  chez un individu qui n'y est pas accoutumé dès l'enfance, est un signe de manie et de mort. Si le malade le fait étant déjà en délire, le cas est absolument mortel. Il est également pernicieux d'avoir les dents sèches.
236. Lé sphacèle.de la dent se dissipe par un abcès à la gencive.

237. Dans le cas de sphacèle à une dent, s'il survient une fièvre intense et du délire, c'est mortel. Si les malades réchappent, il se forme des ulcérations et les os se carient.

238. Quand il se forme une collection d'humeurs au palais, le plus souvent elle arrive à suppuration.

239. Dans le cas de douleurs très vives aux gencives, il est à craindre que l'os ne se remplisse [d'humeur].

240. La lèvre contractée présage un cours de ventre bilieux.

241. Le sang coulant des gencives lorsque le ventre est relâché, c'est pernicieux.

242. Dans la fièvre, une expectoration de matières livides, noirâtres, bilieuses qui s'arrête, c'est mauvais ; mais si elle se fait convenablement, c'est avantageux.

243. Chez ceux dont les crachats sont salés et dont la toux s'arrête, la peau rougit comme si elle était couverte d'exanthèmes ; avant la mort elle devient rugueuse.

244. De fréquents [mais inutiles efforts] pour cracher, s'il s'y joint quelque autre signe, annoncent le phrénitis.
Iannis Rastapopoulos
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Message par Iannis Rastapopoulos Lun 21 Sep - 16:54


CHAPITRE IX.
SIGNES TIRÉS DE LA VOIX.

245. L'aphonie, avec résolution des forces, est très mauvaise.

246. Le délire qui s'exaspère en peu de temps, est funeste ; c'est un délire férin.

247. Ceux qui dans le cours d'une fièvre perdent la parole ; sans qu'il y ait de crise, meurent dans les tremblements.

248. Dans une fièvre, l'aphonie qui survient d'une manière convulsive, et qui aboutit à une extase silencieuse , c'est pernicieux.

249. Chez ceux qui deviennent aphones à la suite d'un excès de souffrance, la mort est très pénible.

250. L'aphonie avec résolution des forces et catoché est pernicieuse.

251. La voix entrecoupée après un - purgatif , est-ce funeste ? La plupart de ces malades ont de petites sueurs et leur ventre se relâche.

252. Dans l'aphonie, la respiration apparente comme chez les individus qui suffoquent, c'est funeste ; c'est aussi un signe de délire.

253. L'aphonie à la suite de céphalalgie, quand les malades ont de la fièvre avec sueur et lâchent tout sous eux , et que le mal présente des rémissions suivies bientôt d'exacerbations, est un signe de prolongation de la maladie. Dans ce cas s'il survient du frisson, ce n'est pas funeste.

254. Un délire violent avec aphonie est pernicieux.

255. L'aphonie chez les individus qui ont du frisson, c'est mortel. Ces malades sont assez ordinairement pris de céphalalgie.

256. L'aphonie, avec prostration, dans une fièvre aiguë sans sueur, est mortelle ; elle l'est moins chez un malade qui a de petites sueurs. Alors elle indique la prolongation du mal. Également ceux qui sont ainsi affectés d'aphonie à la suite d'une rechute, sont très en sûreté; mais ils sont en très grand danger ceux qui ont un saignement de nez et dont le ventre se relâche.

257. La voix aiguë et gémissante, l'amurose des yeux , c'est spasmodique ; dans ces cas les douleurs aux parties inférieures sont avantageuses.

258. Avec la voix tremblante, le relâchement du ventre contre toute attente, chez des malades qui ont été longtemps clans le même état, c'est pernicieux.

259. L'aphonie complète souvent réitérée avec un état qui se rapproche du carus présage la phthisie.

CHAPITRE X.
SIGNES TIRÉS DE LA RESPIRATION.

260. La respiration fréquente et petite indique de la phlegmasie et un état de souffrance des régions diaphragmatiques; grande et se faisant à de longs intervalles , elle indique du délire ou un état spasmodique; froide elle est mortelle; brûlante et fuligineuse elle est également mortelle, mais moins que la froide. L'expiration grande et l'inspiration petite, ou l'expiration petite et l'inspiration grande, c'est assurément très mauvais ; c'est un signe de mort prochaine. Il en est de même si la respiration est lente, précipitée ou obscure, et si l'inspiration se fait à deux reprises comme chez ceux dont la respiration est entrecoupée. Mais la respiration facile dans toutes les maladies accompagnées de fièvre aiguë, et qui se jugent dans les quarante jours, a une très grande influence sur le salut des malades.

CHAPITRE XI.
SIGNES FOURNIS PAR L'ÉTAT DU COU ET DU PHARYNX.

261. Le cou raide et douloureux, le serrement des mâchoires, le battement violent des vaisseaux jugulaires, la contraction des tendons, c'est pernicieux.

262. Les douleurs suffocantes au pharynx avec absence de gonflement, quand elles proviennent d'une douleur de tête , sont spasmodiques.

263. L e refroidissement qui se fait sentir au cou et au dos et qui semblent gagner [ensuite] tout le corps, est spasmodique. En pareil cas les urines sont furfuracées.

264. Chez ceux qui éprouvent de l'éréthisme au pharynx, il se forme ordinairement des parotides.

265. Le pharynx douloureux sans gonflement, avec agitation, c'est très pernicieux.

266. Chez ceux dont la respiration est sublime, et la voix étouffée, si la vertèbre se luxe, la respiration devient, aux approches de la mort, semblable à celle de quelqu'un qui est étranglé.

267. Le pharynx qui s'est irrité en peu de temps, des envies inutiles d'aller à la selle, de la douleur au front, de la carphologie, de la souffrance, sont des symptômes fâcheux s'ils s'aggravent.

265. Les fortes douleurs du pharynx produisent des parotides et des spasmes.

269. Une douleur au cou et au dos, avec une fièvre aigue et des convulsions, c'est pernicieux.

270. Les douleurs du cou et des coudes produisent des spasmes qui commencent au visage.

271. Les individus qui éprouvent de la gêne au pharynx sans qu'il y ait de tuméfaction, qui crachent souvent, s'ils suent pendant le sommeil, se trouvent bien. Est-ce qu'il n'est pas avantageux pour le plus grand nombre d'être soulagé par la sueur ? Dans ce cas, des douleurs aux parties inférieures sont avantageuses.

272. Dans les cas de douleurs au dos et à la poitrine, la suppression d'urines sanguinolentes c'est pernicieux; la mort [quelle entraîne] est très douloureuse.

273. Une douleur de cou, c'est mauvais dans toute fièvre, mais c'est très mauvais chez ceux qui sont menacés de délire violent.

274. Dans une douleur de poitrine avec fièvre, des perturbations du ventre et un état d'engourdissement, sont des signes de déjections noires.

275. Dans les maladies aiguës, quand le pharynx est rétréci, sans qu'il existe de gonflement [à l'extérieur], et qu'il est douloureux, de telle sorte que le malade ne puisse facilement ouvrir la bouche, c'est un signe de délire. Ceux qui, à la suite, deviennent phrénétiques, sont dans un état pernicieux.

276. Le pharynx ulcéré dans une fièvre, avec quelque autre signe fâcheux c'est dangereux.

277. Dans les fièvres, suffoquer instantanément, être dans l'impossibilité d'avaler les liquides, sans qu'il y ait de tuméfaction [au pharynx], c'est mauvais.

278. Ne pouvoir tourner le cou, ni avaler de liquides, c'est le plus souvent mortel.

CHAPITRE XII.
SIGNES TIRÉS DES HYPOCONDRES ET DES AUTRES PARTIES DU VENTRE.

279. L'hypocondre doit être souple, sans douleur, sans inégalité, mais, s'il y a de la plilegmasie, de l'inégalité, de la douleur, c'est le signe d'une maladie qui n'est pas exempte de danger.

280. Une tumeur dure et douloureuse siégeant dans les hypocondres, est très mauvaise si elle en occupe toute l'étendue. Bornée à un seul côté, elle est moins dangereuse, particulièrement à gauche. Ces tumeurs apparaissant au début de la maladie, présagent une mort prompte. Si elles se prolongent an delà de vingt jours avec persistance de la fièvre, il faut s'attendre à la suppuration. Chez ces malades, il survient dans la première période un flux de sang par le nez, et cela est fort utile, car le plus ordinairement ces sujets ont mal à la tête et leur vue s'obscurcit ; s'il en est ainsi, attendez-vous au flux de sang, surtout chez les individus de trente-cinq ans ; mais n'y comptez pas autant chez ceux qui sont plus âgés.

281. Les tumeurs molles et indolentes se jugent plus lentement et sont moins dangereuses : mais celles qui passent soixante jours avec persistance de la fièvre arrivent à suppuration. Les tumeurs de la région de l'estomac ont la même signification que celles des hypocondres, sauf qu'elles sont moins sujettes à suppurer; celles de la région ombilicale ne suppurent pas du tout. Ces collections purulentes se forment dans une tunique [et sont situées profondément], ou bien elles sont superficielles et diffuses. Parmi ces collections, sont mortelles celles qui se rompent à l'intérieur. Quant aux autres collections purulentes, pour celles qui s'ouvrent au dehors, ce qu'il y a de plus avantageux c'est qu'elles soient circonscrites et qu'elles s'élèvent en pointe. Mais celles qui s'ouvrent intérieurement ne doivent se déceler ni par leur saillie, ni parla douleur, ni par un changement de couleur à la peau. Le contraire est très mauvais.  Quelques-unes de ces collections ne fournissent aucun signe à cause de l'épaisseur du pus. Les tumeurs récentes des hypocondres, si elles ne sont pas accompagnées de phlegmasie, et les douleurs qui en résultent, se dissipent par un borborygme qui se forme dans les hypocondres, surtout s'il s'échappe, avec des urines ou des excréments; sinon [il soulage] en traversant l'hypocondre. Il soulage également quand il roule vers les régions inférieures [du ventre].

282. Un battement dans l'hypocondre, avec trouble, c'est un signe de délire, surtout si les prunelles sont continuellement agitées.

283. Une douleur du cardia, un battement clans les hypocondres, la fièvre s'étant refroidie à l'extérieur [et s'étant concentrée à l'intérieur], c'est mauvais, surtout si les malades ont de petites sueurs.

284. Des douleurs qui envahissent l'hypocondre, sont funestes, surtout si elles relâchent le ventre : elles sont encore plus mauvaises quand elles se développent rapidement. Les parotides qui se forment à la suite de ces douleurs, présentent un mauvais caractère. Il en est de même des autres dépôts purulents.

285. La cardialgie accompagnée de tranchées, fait sortir des vers.

286. Chez un homme âgé, une douleur au cardia revenant fréquemment présage une mort subite.

287. Chez ceux dont les hypocondres sont météorisés, la suppression des selles, c'est mauvais, surtout chez les individus depuis longtemps attaqués de plithisie et chez ceux qui ont le ventre [habituellement] relâché.

288. La phlegmasie de l'hypocondre a tourné à suppuration chez ceux qui rendent des selles noires peu avant de mourir

289. La tension des hypocondres avec chaleur vive et anxiété chez un individu pris de céphalalgie, développe des parotides.

290. Chez les sujets bilieux, quand les hypocondres sont gonflés, la respiration grande et une fièvre aiguë, développent des parotides.

291. Dans les fièvres, quand il .y a douleur aux hypocondres avec borborygmes, s'il survient une douleur aux lombes, le plus souvent elle lâche le ventre, à moins que des vents ne s'échappent. en tumulte, ou qu'il ne s'écoule beaucoup d'urines.

292. Dans les affections chroniques des hypocondres, avec déjections fétides, les dépôts [qui se forment] auprès des oreilles, tuent.

293. Dans le cas de douleurs aux hypocondres, le ventre rendant peu à peu des matières faiblement visqueuses [et] peu excrémentielles, les malades prennent une couleur verdâtre, et il peut survenir une hémorragie.

294. Les sujets qui, sans fièvre, sont pris subitement d'une douleur à l'hypocondre, au cardia, aux jambes et aux parties inférieures, et dont le ventre se tuméfie, une saignée et un cours de ventre les délivrent. Il est dangereux pour eux d'être pris de fièvre, car ce sont des fièvres longues et violentes qui s'allument ; il arrive aussi de la toux, de la dyspnée et des hoquets. Lorsque ces malades sont sur le point d'être délivrés, il survient une forte douleur aux hanches ou aux jambes, ou un crachement de pus, ou la perte de la vue.

295. Ceux qui éprouvent de la douleur aux hypocondres, au cardia, au foie, à la région ombilicale, sont sauvés s'il survient des selles sanguinolentes. S'ils n'en rendent pas de telles, ils meurent.

296. Ceux dont les hypocondres ne sont pas souples, dont le visage est fortement coloré, ne sont point délivrés sans un saignement de nez abondant, ou un spasme, ou une douleur des hanches.

297. Dans la fièvre, des douleurs aux hypocondres avec aphonie, qui se dissipent sans sueurs, c'est mauvais : dans ce cas il survient des souffrances aux hanches.
298. Les battements à l'abdomen, dans une fièvre, produisent des extases. [II arrive aussi] une hémorragie avec horripilation.

299. Dans la fièvre, les douleurs qui se portent violemment aux hypocondres et qui se dissipent sans sueur, sont de mauvais caractère. En pareilles circonstances, des douleurs qui se déclarent aux hanches avec une fièvre causale, le ventre s'étant relâché subitement et copieusement, c'est pernicieux.

300. Les douleurs avec battements à l'ombilic ont quelque chose qui présage l'égarement de l'esprit ; mais vers la crise, les malades rendent fréquemment par le bas une grande quantité de phlegme avec douleur.

304. Le météorisme du ventre, avec suppression des selles, c'est mauvais, surtout chez les individus depuis longtemps attaqués de phthisie, et chez ceux dont le ventre est habituellement relâché.

302. Quand des parotides se développent chez des individus qui éprouvent de l'anxiété par suite d'une douleur à l'hypocondre , elles les tuent.

303. Les tumeurs inflammatoires et douloureuses du ventre dans les fièvres avec horripilation et dégoût, si le ventre ne s'humecte pas un peu et s'il ne survient pas de purgation, tournent à suppuration.

CHAPITRE XIII.
SIGNES FOURNIS PAR LES LOMBES.

304. Une sensation pénible au-dessus de l'ombilic et une douleur des lombes qui ne cèdent pas à un purgatif, aboutissent à une hydropisie sèche.

305. Les douleurs chroniques des lombes qui redoublent avec une fièvre du type tierce [en suivant ce même type], font rendre du sang grumeux par les selles.

306. Les douleurs des lombes donnent lieu à des hémorragies.

307. Les hémorragies qui succèdent à une douleur des lombes se font largement.

308. Les individus chez lesquels une douleur remonte des lombes à la tête, dont les mains sont engourdies, qui ont des douleurs au cardia et des tintements d'oreilles, sont pris de grandes hémorragies, de diarrhées copieuses, et le plus souvent de troubles de l'esprit.

309. Les maladies qui débutent par une douleur au dos, sont d'une solution difficile.

310. Dans le cas de douleur lombaire intense, de déjections abondantes, après avoir pris de l'ellébore, vomir à plusieurs reprises des matières spumeuses, soulage.

311. Un flux de sang dissipe la déviation du rachis et la dyspnée.

312. De la cardialgie survenant quand les lombes sont douloureuses, annonce un flux hémorroïdal, ou indique qu'il y en a eu un.

313. Des douleurs qui se transportent des lombes au cou et à la tête, en produisant une sorte de résolution paraplégique, indiquent des spasmes et du délire. Cet état sera-t-il dissipé par des spasmes ? ou bien le ventre deviendra-t-il malade, ces individus restant dans la même situation ?

314. La déviation des yeux, par métastase d'une douleur lombaire, c'est mauvais.

315. Une douleur fixée à la poitrine avec engourdissement, c'est mauvais; si elle se complique de fièvre, les malades sont rapidement enlevés.

316. Si, par suite d'une métastase de douleurs lombaires sur le cardia, les malades ont de la fièvre, des frissonnements, s'ils vomissent des matières ténues, aqueuses, s'ils sont pris de délire et d'aphonie, s'ils vomissent des matières noires, ils meurent.

317. Les souffrances chroniques des lombes et de l'intestin grêle, les douleurs aux hypocondres, le dégoût avec fièvre, s'il survient une céphalalgie intense, tuent rapidement le malade, dans une sorte d'état spasmodique.

318. Ceux qui ont des douleurs aux lombes sont dans un mauvais état. Ne leur survient-il pas des tremblements, et leur voix n'est-elle pas comme dans le frisson ?

319. Chez les individus qui ont des douleurs aux lombes, des nausées sans vomissements, un délire un peu furieux, ne doit-on pas s'attendre à des selles noires ?

320. La douleur des lombes chez un individu qui a de la cardialgie, avec de violents efforts d'expectoration, a quelque chose de spasmodique.

321. Le frisson pendant la crise est redoutable.

322. Une douleur des lombes qui survient fréquemment sans cause apparente  annonce une maladie de mauvais caractère.

323. Une douleur des lombes avec chaleur brûlante et anxiété, c'est funeste.

324. La tension des lombes par suite de pléthore menstruelle, amène de la suppuration : et, dans les circonstances qui viennent d'être indiquées, des menstrues variées, visqueuses, fétides, accompagnées de suffocations, amènent aussi de la suppuration. Je pense même que les femmes auront un peu de délire.

325. Ceux qui ont une douleur aux lombes et au côté, sans cause appréciable, deviennent ictériques.

CHAPITRE XIV.
SIGNES TIRÉS DES HÉMORRAGIES.

326. Dans les jours critiques, les refroidissements violents qui viennent à la suite d'hémorragie, sont très mauvais.

327. L'hémorragie nasale, du côté opposé à celui du mal, c'est funeste; par exemple, celle de la narine droite, dans le gonflement de la rate ; [il en est] de même à l'égard des hypocondres.

328. Les blessures accompagnées de petits frissons, d'hémorragies, sont des blessures de mauvais caractère. Les malades meurent en parlant, sans qu'on s'en doute.

329. Quand il y a au cinquième jour une forte hémorragie, du frisson au sixième, du refroidissement au septième, puis un prompt retour de là chaleur fébrile, le ventre est en mauvais état.

330. Après une hémorragie, des selles noires c'est mauvais ; des selles très rouges érugineuses, c'est également funeste. Ces hémorragies arrivent le quatrième jour. Les malades qui, à la suite, tombent dans un état comateux, meurent dans les spasmes après une évacuation de matières noires, et un gonflement du ventre.

331. Après une hémorragie et des selles noires, la surdité dans une maladie, c'est mauvais. Dans ce cas une évacuation du sang par les selles, c'est pernicieux. La surdité délivre [de ce flux de sang].

332. Chez ceux qui ont des hémorragies prolongées, le ventre devient malade après quelque temps, à moins qu'il n'arrive des urines cuites. Des urines aqueuses ne présagent-elles pas quelque chose de semblable?

333. Ceux qui à la suite d'une large et abondante hémorragie ont des déjections alvines, et qui sont repris d'hémorragie quand ces déjections se suppriment, ont le ventre douloureux, mais s'il survient un écoulement de sang ils se trouvent mieux. N'ont-ils pas des sueurs froides abondantes ? En pareil cas les urines troubles ne sont pas mauvaises, non plus qu'un sédiment séminiforme : mais les malades rendent le plus souvent des urines aqueuses

334. Quand une petite hémorragie survient dans le cas de surdité et d'engourdissement, il y a quelque chose de fâcheux; dans ce cas un vomissement et des perturbations du ventre sont avantageuses.

335. Au début des maladies les brandes hémorragies humectent le ventre à l'époque de la convalescence.

336. De larges hémorragies du nez, arrêtées par des moyens violents, occasionnent quelquefois des spasmes. La saignée les fait cesser.

337. Une épistaxis est fâcheuse le onzième jour ; surtout si elle se réitère.

338. Pendant une grande hémorragie, le hoquet on des spasmes, c'est mauvais.

339. Chez les individus parvenus à leur septième année, la décoloration, la dyspnée en marchant, l'envie de manger de la terre, indiquent la corruption du sang et la résolution des forces.

340. Des flux de sang peu abondants arrivant dans les maladies de long cours, sont pernicieux.

341. Une hémorragie nasale dissipe l'obscurcissement ténébreux de la vue, si elle arrive au début.

342. Le refroidissement général, avec de petites sueurs, a la suite d'épistaxis, est [un signe] de mauvais caractère.

343. Une évacuation sanguine dans le cas, de refroidissement avec torpeur, c'est mauvais.

344. Une hémorragie après un resserrement du ventre et des frissons pendant cette hémorragie, produisent de la lienterie, ou durcit le ventre, ou fait rendre des ascarides, ou produit l'un et l'autre accident.

345. Quand il y a des hémorragies à des époques réglées, et que ces hémorragies n'ayant pas lieu, il survient de la soif [du malaise], de la prostration, les malades meurent dans un état épileptiforme.

346. A la suite d'hémorroïdes qui ont flué faiblement et peu longtemps, l'obscurcissement de la vue par des nuages, est un signe de paraplégie ; la saignée en délivre ; en général tout ce qui paraît ainsi présage quelque chose de mauvais.

CHAPITRE XV.
DES TREMBLEMENTS ET DES SPASMES.

347. Ceux dont tout le corps palpite, ne meurent-ils pas aphones?

348. Les tremblements spasmodiques qui surviennent pendant la sueur, sont sujets à récidive. La crise arrive chez les malades qui ont eu des frissons, et ces frissons sont provoqués par une chaleur très vive du ventre. En pareil cas un sommeil profond est un indice de spasmes, de même que la pesanteur du front et la dysurie.

349. Dans les affections hystériques, sans fièvre les spasmes n'ont rien de dangereux.

350. Chez un fébricitant, quand il n'y a point de sueur, une expectoration spasmodique abondante est de bon caractère; dans ce cas, le ventre se lâche un peu : peut-être aussi se fera-t-il des dépôts aux articulations.

351. Ceux qui au milieu de spasmes, ont les yeux étincelants et fixes, n'ont pas l'esprit présent, et sont plus long temps malades.

352. Les paroxysmes qui reviennent d'une manière spasmodique avec catoché, développât des parotides.

353. Chez les malades pris de tremblements et d'anxiétés les petites tumeurs qui s'élèvent près des oreilles présagent des spasmes, quand l'état du ventre est mauvais.

354. La fièvre survenant dans un état spasmodique ou tétanique le fait cesser.

355. Un spasme à la suite d'une blessure c'est mortel.

356. Un spasme survenant pendant la fièvre, c'est pernicieux; mais moins chez les enfants.

357. Ceux qui sont âgés de plus de sept ans ne sont pas pris de spasmes dans la fièvre, sinon c'est funeste.

358. L'invasion d'une fièvre aiguë fait cesser le spasme, lorsquelle n'existe pas avant lui ; lorsqu'elle existe déja [quand le spasme survient, elle le fait cesser] en redoublant. Sont également avantageux un flux abondant d'urines vitrées, un cours de ventre, le sommeil. La fièvre, ou le cours de ventre font cesser les spasmes dont l'invasion est subite.

359. Dans les spasmes la mutité prolongée c'est mauvais ; de courte durée, elle présage une apoplexie ou de la langue, ou d'un bras, ou des parties droites. Elle est dissipée par un flux subit d'urines abondantes et précipitées.

360. Les sueurs qui viennent peu à peu sont utiles ; celles qui arrivent précipitamment, de même que les évacuations sanguines précipitées, sont nuisibles.

361. Dans le cas de tétanos et d'opisthotonos, les mâchoires paralysées, c'est mortel. Il est également mortel de suer dans l'opisthotonos, d'avoir le corps paralysé, et de rejeter par les narines [ce qu'on introduit dans la bouche], ou de crier et de parler beaucoup après avoir eu d'abord de l'aphonie : car cela présage la mort pour le lendemain.

362. Les urines séminiformes résolvent les fièvres avec opisthotonos.

CHAPITRE XVI.
DE L'ESQUINANCIE.

363. Les esquinancies qui ne se traduisent par aucune modification soit au cou, soit au pharynx, mais qui causent une grande suffocation et de la dyspnée, tuent le jour même et le troisième.

364. Celles qui sont accompagnées de tuméfaction et de rougeur au cou, causent, il est vrai, les mêmes accidents, mais avec plus de lenteur.

365. Chez ceux dont le pharynx, le cou, la poitrine rougissent, la maladie se prolonge davantage. C'est surtout de cette espèce d'esquinancie qu'on réchappe, si la rougeur ne rétrocède pas ; mais si elle disparaît, si la matière ne se rassemble pas en tumeur au dehors, si, le malade ne crache pas de pus facilement et sans douleur, et si la disparition n'arrive pas dans un des jours critiques, le cas devient pernicieux. Ces malades ne deviennent-ils pas empyématiques ? Il n'y a aucun danger quand la rougeur et les dépôts se portent surtout au dehors.

366. Il est avantageux que l'érysipèle se développe au dehors, mais il est mortel qu'il se porte en dedans : or il s'y porte lorsque, après la disparition de la rougeur, on sent un poids à la poitrine, et qu'on respire plus difficilement.

367. Parmi ceux dont l'esquinancie rétrocède sur le poumon, les uns périssent en sept jours, les autres réchappent, mais deviennent empyématiques, s'il ne leur survient pas une évacuation de matières phlegmatiques par les voies supérieures.

368. Pendant un violent accès de suffocation s'il s'échappe subitement des excréments, c'est mortel.

369. Dans les cas d'esquinancie, les crachats peu délayés, quand le pharynx n'est pas tuméfié, c'est mauvais.

370. Les tumeurs de la langue qui accompagnent l'esquinancie, lorsqu'elles disparaissent sans signe critique, sont pernicieuses. Les douleurs qui cessent sans cause appréciable sont également pernicieuses.

371. Dans les cas d'esquinancie, les malades qui ne rendent pas promptement de crachats cuits, sont dans un état pernicieux.

372. Dans l'esquinancie, les douleurs avec fièvre qui se portent à la tête sans signe [critique], sont pernicieuses.

373. Dans l'esquinancie les douleurs avec fièvre qui se portent aux jambes sans signe [critique], sont pernicieuses.

374. Dans le cas d'esquinancie, une douleur non critique qui se déclare à l'hypocondre, avec prostration et torpeur, tue à l'improviste bien que le mal semble très modéré.

375. Dans le cas d'esquinancie, quand la tuméfaction disparaît sans signe, une douleur intense qui se porte à la poitrine et au ventre provoque des selles purulentes ; au reste c'est un signe de solution.

376. Parmi les esquinancies, sont pernicieuses toutes celles qui ne traduisent pas à l'extérieur la douleur qu'elles causent : quant aux douleurs qui se portent aux jambes, elles durent longtemps et viennent difficilement à suppuration.

377. Pendant le cours d'une esquinancie, des crachats visqueux, épais, très blancs, péniblement expectorés, c'est mauvais. Toute coction de cette nature, c'est mauvais. Une purgation abondante par les voies inférieures fait périr ces malades avec des symptômes de paraplégie.

378. Pendant le cours d'une esquinancie, des crachats fréquents, peu délayés, accompagnés de toux et de douleur de côté, sont pernicieux : s'il y a de la toux pendant qu'on boit, et si la déglutition est pénible, c'est funeste.

CHAPITRE XVII.
DE LA PLEURÉSIE, DE LA PÉRIPNEUMONIE, DES EMPYÈMES.


379. Parmi les pleurétiques, ceux qui dès le début rendent des crachats entièrement purulents, meurent le troisième ou le cinquième jour : s'ils passent ces jours et ne sont pas beaucoup mieux, la suppuration commence à s'établir le septième, ou le neuvième, ou le onzième jour.

380. Parmi les pleurétiques, ceux qui ont de la rougeur à la région dorsale et dont les épaules s'échauffent beaucoup, dont le ventre se trouble et rend des selles bilieuses et très fétides, courent un grand danger le vingt et uniième jour ; s'ils passent ce terme ils sont sauvés.

381. Les pleurésies sèches et sans crachats sont les lus fâcheuses. Sont également redoutables les pleurésies dans lesquelles des douleurs se portent aux parties supérieures.

382. Les pleurésies sans tiraillements spasmodiques sont plus dangereuses que celles avec tiraillements spasmodiques.

383. Les pleurétiques qui dès le début ont la langue bilieuse, sont jugés le septième jour : ceux qui ne l'ont que le troisième ou le quatrième jour, sont jugés vers le neuvième.

384. Si dès le début il paraît sur la langue quelque bulle livide, telle, qu'il s'en forme sur l'huile lorsqu'on y trempe un fer rouge, la solution de la maladie devient plus difficile et la crise est différée jusqu'au quatorze. Les malades, en général, crachent du sang.

385. Dans les pleurésies, les crachats commençant à se cuire et à film expectorés le troisième jour, hâtent la solution; si c'est plus lard, ils la retardent.

386. Dans les pleurésies il est avantageux que les douleurs [se calment], que le ventre s'amollisse, que les crachats sortent colorés, qu'il ne se fasse pas de murmures dans la poitrine, et que l'urine coule bien. Les phénomènes contraires sont fâcheux, comme aussi les crachats douceâtres.

387. Les pleurésies bilieuses et en même temps sanguines, se jugent en général le neuvième ou le onzième jour: et celles-là surtout se guérissent. Les pleurétiques, dont les douleurs, d'abord modérées, redoublent le cinquième ou le septième jour, atteignent ordinairement le douzième, mais rarement ils en réchappent : c'est surtout le septième et le douzième jour qu'ils sont en danger: toutefois, s'ils passent deux septénaires ils sont, sauvés.

388. Les pleurétiques chez lesquels il se fait par les crachats beaucoup de murmures dans la poitrine, dont le visage est abattu, dent les yeux sont jaunâtres et troubles, sont perdus.

389. Ceux qui deviennent empyématiques par suite d'une pleurésie, expectorent [complètement] le pus dans les quarante jours qui suivent l'ouverture [de l'empyème.]

390. Dans toutes les pleurésies et les péripneumonies, il faut que les crachats soient expectorés facilement et de bonne heure, que la partie jaune y soit intimement mélangée; car expectorés longtemps après l'invasion de la douleur, jaunes ou sans mélange, et provoquant une forte toux, ils sont funestes. Sont tout à fait mauvais les crachats d'un jaune pur, les visqueux, les blancs, les arrondis, ceux fortement colorés en vert, les spumeux, les livides et les érugineux. Sont encore plus mauvais les crachats si peu mélangés qu'ils paraissent noirs. (Pronost. 14, initio.) Si le jaune est mélangé avec un peu de sang au début de la maladie, c'est un signe de guérision; mais le septième jour ou plus tard, c'est un signe moins rassurant. Les crachats très imprégnés de sang, ou livides dès le commencement, sont dangereux. Sont également funestes les crachats spumeux, les jaunes, les noirs, les érugineux, les visqueux et ceux qui se colorent promp-temeut. Les crachats muqueux et fuligineux se colorent promptement et sont plus rassurants. Ceux qui arrivent dans les cinq [premiers] jours à la couleur de la coelion, sont meilleurs.

391. Tout crachat qui ne dissipe pas la douleur est funeste : celui qui la dissipe est avantageux.

392. Tous ceux qui, en même temps qu'ils ont une expectoration bilieuse, crachent du pus, séparément ou mélangé avec la bile, meurent en général le quatorzième jour, à moins qu'il ne survienne quelqu'un des bons on des mauvais signes qui ont été décrits ; s'il n'en survient aucun, la mort arrive comme il a été dit, surtout chez ceux qui ont commencé à cracher ainsi le septième jour.

393. Il est bon en pareils cas, et dans toutes les maladies des poumons, de supporter facilement la maladie, d'être délivré de la douleur, d'expectorer sans gêne, de respirer librement, de n'être pas altéré, d'avoir une chaleur et une souplesse uniforme de tout le corps, de présenter dans le sommeil, les sueurs, les urines et les selles, les signes avantageux : les phénomènes contraires sont mauvais. Si donc tous ces avantages se trouvent réunis avec une telle expectoration, le malade réchapperait : mais si les uns se rencontrent sans les autres, il [ne] vivra pas plus de quatorze jours; et quand il s'y joint des symptômes contraires, il meurt plus vite.

394. Toutes les douleurs qui siègent dans ces régions, et qui ne se dissipent ni par l'expectoration ni par la saignée, ni par le régime, entraînent la suppuration.

395. Tous ceux qui à la suite de péripneumonie ont aux oreilles ou aux parties inférieures des dépôts qui suppurent et deviennent fistuleux, sont sauvés. Ces dépôts arrivent lorsque la fièvre et la douleur persistent et que les crachats [ne] sortent pas en quantité convenable ; que les selles ne sont pas bilieuses, qu'elles sont fluides et sans mélange, que l'urine n'est pas fort épaisse, et ne forme pas un dépôt abondant, et que d'ailleurs il se montre d'autres signes de salut. Or, ces dépôts se forment, aux parties inférieures, quand une phlegmasie s'est déclarée aux hypocondres; aux parties supérieures, quand l'hypocondre est souple et indolent et que les malades sont: pris pendant quelque temps d'une dyspnée qui disparaît sans cause évidente.

396. Les dépôts qui se forment aux jambes dans les péripneumonies très dangereuses, sont tous utiles. Les meilleurs sont ceux qui arrivent lorsque les crachats deviennent purulents de jaunes qu'ils étaient. Mais si les crachats ne sortent, pas en proportion convenable, si les urines ne déposent pas un bon sédiment, le sujet court risque d'être boiteux ou de donner beaucoup d'embarras au médecin; mais si les dépôts rétrocèdent sans que le fièvre cesse, et  sans que l'expectoration se fasse, le malade est dans le danger de mort ou de délire. Les ρéripneumoniques qui n'ont pas été purgés [des crachats] dans les jours déctétoires, et qui ont passé les quatorze jours avec du délire, courent le danger de devenir empyématiques.

397. Les péripneumonies qui résultent de la répercussion d'une pleurésie, sont moins dangereuses que celles qui débutent d'emblée .

398. Ceux qui ont le corps dense et qui se livrent aux exercices gymnastiques, sont plus vite enlevés par les pleurésies ou les péripneumonies que ceux qui ne se livrent pas [à ces exercices] .

399. Il est mauvais que le coryza et l'éternnment précèdent et viennent compliquer la péripneumonie. Dans les autres maladies l'éténument n'est pas sans utilité.

400. Chez les péripneumoniques, quand la langue est tout entière blanche et rugueuse, les deux parties du poumon sont enflammées; lorsqu'il n'y en a qu'une moitié, c'est la partie correspondante du poumon qui est enflammée. Quand la douleur se fait sentir à une seule des clavicules, un des lobes supérieurs du poumon est malade. Quand elle se porte aux deux clavicules, les deux lobes du poumon sont entrepris. Quand elle se fixe au milieu de la poitrine, le lobe moyen est malade; quand c'est à la base, c'est le lobe inférieur qui est entrepris : quand un côté tout entier est douloureux, toute la partie correspondante du poumon est malade. Si les bronches sont tellement enflammées qu'elles s'appliquent contre la plèvre, la partie du corps correspondante est paralysée, et il se forme des taches livides (des ecchymoses) sur Le thorax. Les anciens appelaient ces malades frappés. Mais si elles ne s'enflamment pas assez violemment pour s'appliquer contre la plèvre, la douleur est à la vérité générale, néanmoins les malades ne sont pas paralysés et ils n'ont pas de taches livides.

401. Quand le poumon tout entier et le cœur sont enflammés du manière à s'appliquer contre les parois de la poitrine, le malade est entièrement paralysé ; il gît froid et insensible et meurt le deuxième ou le troisième jour : mais si le cœur n'est pas entrepris en même temps, ou s'il l'est moins, les malades vivent plus de temps, quelques-uns même réchappent.

402. Chez ceux qui deviennent empyématiques, surtout par suite de pleurésie et de péripneumonie, la chaleur est continuelle, faible le jour, mais plus forte la nuit; il n'y a point d'expectoration notable, il survient des sueurs au cou, à la clavicule.; les yeux s'enfoncent, les joues rosissent, les doigts des mains sont chauds et rugueux, les ongles se recourbent et se refroidissent; il s'élève des tumeurs aux pieds et des phlyctènes sur tout le corps ; l'appétit est perdu. Tels sont les signes que présentent les empyèmes dont la marche est chronique. Ceux qui s'ouvrent promptement se reconnaissent aux signes qui accompagnent [la suppuration] et aux douleurs qui se font sentir dès le début s'il survient en même temps plus de dyspnée. La plupart des empyèmes s'ouvrent, ceux-ci le vingtième, ceux-là le quarantième, quelques-uns le soixantième jour. Chez ceux qui dès le début ont une douleur intense, de la dyspnée, de la toux avec expectoration, attendez-vous a la rupture de l'empyème pour le vingtième jour ou même plus tôt. Chez ceux qui présentent ces symptômes plus modérés, l'ouverture sera réglée en proportion. On calculera en partant du moment où pour la première fois le malade a été pris de douleur, de pesanteur, de fièvre et de frisson. La douleur, la dyspnée, un ptyalisme doivent nécessairement précéder la rupture [des empyèmes.] (Pronost, 16, initio.) Ceux que la fièvre quitte aussitôt que la rupture a eu lieu et qui recouvrent l'appétit, qui expectorent facilement un pus blanc, inodore, lié, d'une couleur uniforme et non phlegmatique (non séreux) et qui rendent par en bas des matières un peu compactes, sont en général promptement guéris. Mats ceux que la fièvre ne quitte pas, qui sont altérés, sans appétit, et dont le pus est livide ou verdâtre, ou phlegmatique, ou spumeux, dont le ventre est relâché, meurent. Quant à ceux qui présentent quelques-uns de ces phénomènes sans les autres, les uns meurent, les autres guérissent après un long espace de temps.

403. Ceux qui sent menacés d'empyèmes expectorent des crachats d'abord salés et ensuite plus doux.

404. Ceux chez lesquels il se forme des abcès  dans le poumon, rendent le pus dans les quarante jours qui suivent la rupture [de cet abcès] ; s'ils dépassent ce terme [sans être purgés], ils deviennent en général phtisiques.

405. Dans le cas de douleur de côté, un flux de sang par les narines est mauvais.

406. Les empyématiques qui vont mieux, et qui expectorent des crachats fétides, une rechute les tue.

407. Ceux qui, dans les cas de pleurésie rendent des crachats purulents, un peu bilieux, arrondis, ou purulents et sanguinolents, tombent après quelque temps dans un état pernicieux. Sont également dans un état pernicieux, ceux qui crachent des matières noires, fuligineuses, ou dont les crachats semblent colorés par un vin d'un rouge très foncé.

408. Ceux qui crachent du sang écumeux et souffrent à l'hypocondre droit, le crachent du foie, et périssent pour la plupart.

409.. Ceux chez lesquels la sucussion fait rendre un pus bourbeux et fétide, périssent pour la plupart.

410. Ceux dont le pus colore une sonde comme elle le serait par le feu, périssent pour la plupart.

411. Les individus qui ont: mie douleur de côté, mais non pleurétique et qui éprouvent des perturbations du ventre avec déjection de matières ténues, deviennent phrénétiques.

412. Dans les maladies du poumon, un flux de sang d'un rouge très foncé, c'est funeste.

413. Des crachats visqueux et salés avec enrouement, c'est mauvais. Si en outre il se forme quelque tuméfaction à la poitrine, c'est mauvais. Des douleurs survenant au cou alors que ces tumeurs ont disparu, c'est pernicieux.

414. L'enrouement avec toux et relâchement du ventre, fait évacuer du pus par en haut.

415. Dans une péripneumonie, quand les urines épaisses au début deviennent ensuite ténues avant le quatrième jour, c'est mortel.

416. Ceux qui étant affectés de péripneumonies sèches, expectorent une petite quantité de matières cuites, sont dans un état inquiétant.

417. Les érythèmes qui, en pareils cas, s'étendent sur la poitrine, sont funestes.

418. Quand une douleur de côté, qui s'est montrée pendant une expectoration bilieuse, disparaît sans cause légitime, les malades tombent dans le transport.

419. Les fièvres rémittentes déterminées par l'empyème, sont le plus souvent accompagnées de petites sueurs.

420. La surdité survenant chez les empyématiques présage des selles sanguinolentes. Chez, ces sujets il y a des selles noires aux approches de la mort.

421. Une douleur de côté avec fièvre chronique, présage une expectoration de pus.

422. Ceux qui ont des frissonnement réitérés deviennent empyématiques : du reste chez ces individus la fièvre détermine l'empyème.

423. Ceux qui par suite d'une douleur de côté perdent l'appétit, éprouvent quelques symptômes de cardialgie, se couvrent de sueurs, ont le visage coloré, et le ventre plus relâché [que d'habitude], sont attaqués d'empyèmes dans les poumons.

424. L'hydropisie sèche donne lieu à l'orthopnée.

425. Les tiraillements spasmodiques sont tous fâcheux, causent à leur début des douleurs intenses, et laissent après eux un souvenir pénible ; mais les plus fâcheux sont ceux de la poitrine.

426. Ils mettent plus particulièrement en danger les malades qui ont en même temps un vomissement de sang, une fièvre violente, des douleurs sous le sein, dans le thorax et dans le dos ; car ceux qui présentent tous ces symptômes meurent promptement ; mais ceux chez lesquels ils ne sont ni réunis ni très intenses, meurent plus tard. Ils sont dans un état phlegmasique très prononcé pendant quatorze jours.

427. Pour ceux qui crachent du sang, il est avantageux d'être sans fièvre, de tousser un peu, d'avoir une légère douleur ; il l'est également que les crachats s'atténuent vers le quatorzième jour. Mais être pris dune fièvre et d'une douleur intense, avoir une toux violente, cracher sans cesse un sang tout récemment extravasé, c'est très nuisible.

428. Chez tous les malades dont un côté de la poitrine est plus développé et plus chaud [que l'autre], et qui en se couchant sur le côté opposé y ressentent un poids qui pèse de haut en bas, il y a du pus dans le coté [plus chaud et plus développél.

429. Pour ceux qui ont un empyème dans le poumon, rendre du pus par les selles, c'est mortel.

430. Ceux qui sont blessés à la poitrine, et dont la plaie se cicatrise extérieurement et non intérieurement, courent le danger de devenir empyématiques. Chez ceux dont la cicatrice est faible en dedans, elle se rouvre facilement.

431. Ces vieillards meurent surtout d'empyèmes consécutifs à la péripneumonie, les jeunes gens meurent plutôt des autres espèces [d'empyènes].

432. Ces empyématiques chez lesquels la succussion par les épaules fait entendre beaucoup de bruit, ont moins de pus que ceux qui respirent un peu plus difficilement, et qui ont le teint plus coloré. Mais ceux chez lesquels on n'entend aucun bruit, dont la dyspnée est très forte, et qui ont les ongles livides, sont remplis de pus, et sont dans un état pernicieux. sueur.
Iannis Rastapopoulos
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Message par Iannis Rastapopoulos Lun 21 Sep - 17:00

CHAPITRE XVIII.
DE LA PHTHISIE ET DES MALADIES DU FOIE

433. Ceux qui vomissent un sang écumeux, sans douleur au-dessous du diaphragme, te rejettent du poumon ; ceux chez qui la grande veine se rompt dans le poumon, vomissent du sang en abondance et sont dans un danger imminent; ceux chez qui une plus petite vaine se rompt, rejettent moins de sang et sont plus en sûreté.

434. Les phtisiques dont les crachats jetés dans le feu exhalent une forte odeur de viande brûlée, et dont les cheveux tombent, sont perdus.

435. Quand les phtisiques crachent dans l'eau de mer, et que le pus tombe au fond, le danger est imminent. L'eau doit être dans un vase de cuivre.

436. Les phtisiques dont les cheveux tombent, périssent par la diarrhée : et tous les phtisiques chez lesquels la diarrhée survient, meurent.

437. La suppression des crachats dans les phtisies amène un délire loquace. Dans ce cas, on peut s'attendre à un flux de sang hémorroïdal.

438. Les phtisies les plus dangereuses sont celles qui viennent de la rupture des gros vaisseaux, et d'un catarrhe qui est. tombé de la tête.

439. L'âge le plus dangereusement exposé à la phtisie est celui de dix-huit à trente-cinq ans.

440. Chez les phtisiques quand le corps est le siège d'un prurit, après la suppression des selles, c'est mauvais.

441. Chez ceux qui ont une prédisposition constitutionnelle à la phtisie, des fluxions avec fièvre sur les dents et les gencives, c'est mauvais.

442. Chez tous les individus, le météorisme des hypocondres, c'est mauvais, mais c'est très mauvais chez les phtisiques.

443. Parmi [les phtisiques] depuis longtemps malades et qui se consument sans espoir de guérison, quelques-uns sent pris de frisson avant la mort.

444. Une éruption de boutons qui ont l'apparente d'écorchures, décèle une phtisie constitutionnelle.

445. Dans la phtisie, ceux qui ont de la dyspnée causée par la sécheresse et qui expectorent beaucoup de matières crues .sont dans un état pernicieux.

446. Chez les hépatiques, une expectoration abondante de crachats sanguinolents, ou purulents au centre, ou bilieux et sans mélange, devient promptement mortelle.

447. Chez les hépatiques, la colliquation avec enrouement, c'est mauvais, surtout s'il s'y joint un peu de toux.

448. Ceux qui ressentent de la douleur au foie et au cardia, qui sont pris de carus, de frissons, de perturbations du ventre, qui sont maigres, qui ont du dégoût et qui suent beaucoup, rendent du pus par les selles.

449. Chez les individus pris inopinément d'une vive douleur au foie, la fièvre survenant dissipe le mal.

450. Ceux qui crachent un sang écumeux, avec douleur à l'hypocondre droit, crachent des matières qui viennent du foie, et meurent.

451. Quand par suite de la cautérisation du foie il sort un liquide semblable à du marc d'huile, c'est mortel.

CHAPITRE XIX.
DE L'HYDROPISIE.

452. Les hydropisies qui naissent des maladies aiguës, sont très laborieuses et pernicieuses. La plupart tirent leur origine des cavités iliaques, quelques-unes du foie. Quand elles viennent des cavités iliaques, les pieds enflent, il y a des diarrhées très longues, qui n'amollissent pas le ventre et ne font pas cesser les douleurs qui partent des lombes et des cavités iliaques. Quand l'hydropisie tire son origine du foie, il survient bientôt de la toux, les pieds enflent, le ventre laisse échapper des matières dures et encore par l'action des remèdes : il se forme dans les hypocondres, soit à droite soit à gauche, des tumeurs qui s'élèvent et s'affaissent alternativement.

453. Dans les hydropisies sèches, les urines rendues goutte à goutte, c'est fâcheux : sont également suspectes les urines qui donnent mi petit dépôt.

454. Chez les hydropiques, quand i! survient des attaques d'épilepsie, c'est pernicieux s'i! y a d'autres mauvais signes, et elles relâchent le ventre.

455. Chez les sujets bilieux, des perturbations du ventre avec déjections de matières petites, sémïniformes, muqueuses, causant des douleurs au bas ventre, et des urines qui ne coulent pas facilement, tout cela aboutit à une hydropisie.

456. Chez un hydropique qui a de la fièvre, des urines en petite quantité et troubles, c'est pernicieux.

457. Au commencement d'une hydropisie, une diarrhée aqueuse, sans crudité, la dissipe.

458. Quand il y a des signes avant-coureurs d'hydropisie sèche, des tranchées qui attaquent les intestins grêles, c'est mauvais.

459. A ta suite d'hydropisie, les attaques d'épilepsie sont pernicieuses.

460. L'hydropisie récidivant après avoir cédé au traitement, ne laisse plus d'espoir.

461. Chez les hydropiques, quand l'eau qui remplit les vaisseaux sanguins se décharge dans le ventre, c'est la solution de la maladie.

CHAPITRE XX.
DE LA DYSSENTERIE.

462. La dyssenterie intempestifement arrêtée, produit des dépôts dans la poitrine, ou dans les viscères [abdominaux], ou aux articulations; la dyssenterie bilieuse les produit aux articulations; la sanguine, dans la poitrine, ou dans les viscères [abdominaux].

463. Chez Ies dyssentériques, un vomissement bilieux au début, c'est mauvais.

464. Lorsque dans une dyssenterie aiguë, le liquide [rendu par les selles] dégénère en pus, ce qui surnage [les selles] sera très blanc et très abondant.

465. Les excréments dysentériques rougeâtres, bourbeux, abondants, délavés avec des matières enflammées et d'une couleur rouge, très foncée, font craindre la manie.

466. La dysenterie, chez ceux qui ont la rate grosse et dure, c'est utile, si elle ne dure pas longtemps, mais si elle se prolonge, c'est funeste, car lorsqu'elle cesse, s'il survient une hydropisie ou de la lienierie, le cas est mortel.

CHAPITRE XXI.
DE LA LIENTERIE.

467. Dans la lientérie avec ulcères malins, quand les douleurs sont dissipées par des tranchées, il s'élève des tumeurs aux articulations ; à la suite il se forme de petites écailles très rouges avec phlyctènes. Quand les malades ont eu des sueurs, ils sont marqués de vergetures comme par des coups de fouet.

468. Ceux qui dans une lientérie de long cours avec ulcères malins, oui des tranchées, des douleurs [d'intestins], enflent lorsque ces symptômes se dissipent. Avoir du frisson en pareil cas, c'est mauvais.

469. La lientérie avec dyspnée et douleur mordicante au côté, aboutit à la phtisie.

470. Le vomissement et la surdité dans l'iléus, c'est mauvais.

CHAPITRE XXII.
DES MALADIES DE LA VESSIE.

471. La tension inflammatoire et les douleurs à la vessie, c'est absolument mauvais ; c'est très mauvais quand il existe une fièvre continue : en effet, les douleurs de la vessie suffisent à dira seules pour tuer le malade : pendant toute leur durée le ventre ne laisse rien échapper. Un flux d'urines purulentes déposant un sédiment blanc et uni fait cesser ces douleurs. Si toutefois elles ne cessaient pas, si la vessie ne reprend pas sa souplesse, il est à craindre que le malade ne périsse dans les premières périodes. C'est ce qui arrive surtout depuis sept jusqu'à quinze ans.

472. Ceux qui ont une pierre dans la vessie, lorsqu'ils se placent de manière à ce qu'elle n'obstrue pas le canal de l'urètre, urinent facilement.

473. Ceux qui ont près de la vessie un abcès qui met obstacle à l'émission de l'urine, éprouvent une son sensation pénible, quelque position qu'ils prennent : l'éruption du pus fait cesser cet état.

474. Ceux qui ne s'aperçoivent pas quand l'urine traverse le canal de l'urètre, sont paralysés et sont dans un cas désespéré.

475. L'iléus survenant à la suite de la strangurie, tue en sept jours, à moins qu'un accès de fièvre n'amène des urines abondantes.

CHAPITRE XXIII.
DE L'APOPLEXIE, DE LA PARALYSIE, DE LA PARAPLÉGIE, DE LA MANIE, DE LA MELANCOLIE.

476. Ce narcotisme (la torpeur) et l'insensibilité inaccoutumée sont un présage l'apoplexie imminente.

477. Ceux qui à la suite d'une blessure éprouvent une impuissance de tout le corps, recouvrent la santé s'il survient une fièvre sans frisson : s'il n'en survient pas, ils deviennent apoplectiques (paralysés) du côté droit ou gauche.

478. Chez les apoplectiques, des hémorroïdes survenant, c'est utile; des refroidissements et de la torpeur, c'est funeste.

479. Chez les apoplectiques, s'il survient de la sueur par suite d'une grande difficulté de respirer, c'est mortel; mais en pareil cas le retour de la fièvre résout le mal.

480. Les apoplexies soudaines, quand elles sont accompagnées d'une fièvre faible et lente, sont pernicieuses. (Prorrh. 82.)

481. Chez ceux qui, par suite d'une maladie, tombent dans l'hydropisie, le ventre desséché rend des excréments semblables à des crottes de chèvre, avec une colliquation muqueuse et des urines peu louables. Il leur survient de la tension vers les hypocondres, de la douleur et de la tuméfaction au ventre, des douleurs aux flancs et aux muscles de l'épine. Ces symptômes sont accompagnés de fièvre, de soif, de toux sèche, de difficulté de respirer au moindre mouvement, de pesanteur aux jambes, d'aversion pour les aliments; et quand les malades eu prennent, la moindre quantité suffit pour les rassasier.

482. La diarrhée soulage les leuco-phlegmatiqnes. Mais le découragement avec taciturniié et la misanthropie, les consument insensiblement.

483. Ceux qui par suite de frayeur sont pris d'un délire violent avec refroidissement, un accès de fièvre avec des sueurs et un sommeil tranquille les délivrent.

484. Le dépôt de la manie est un enrouement avec de la toux.

485. Un spasme survenant chez ceux qui sont affectés de manie, obscurcit la vue.

486. Les extases silencieuses avec agitation, égarement des yeux et respiration anhélante, sont pernicieuses; elles causent des paraplégies qui se prolongent : bien plus, les malades tombent dans la manie. Ceux qui ont de telles exacerbatious avec des perturbations du ventre, rendent des selles noires vers la crise.

CHAPITRE XXIV
DU FROID DES LOMBES, DES PUSTULES, DE LA SAIGNÉE.

487. Chez les sujets bien portants qui pour la moindre cause sont pris en hiver de froid et de pesanteur aux lombes, et dont le ventre se resserre tandis que l'estomac fait bien ses fonctions, on doit s'attendre à une scîalique, ou à des douleurs néphrétiques, ou à une strangurie.

488. Quand les parties inférieures sont en mauvais état après avoir été le siège d'une forte démangeaison, l'urine devient sablonneuse et se supprime. Quand le cas est parmi.eux, l'intelligence est comme engourdie.

489. Ceux qui ont sur les articulations des pustules très rouges à leur superficie, et qui sont pris de frissons, présentent par la suite des taches rouges au ventre et aux aines, telles qu'il en survient par suite de contusions douloureuses et ils meurent.

490. Dans le cas d'ictère avec une sorte d'insensibilité, ceux qui soin pris de hoquet, ont le ventre relâché, d'autres fois resserré et ils deviennent verdâtres.

491. Dans les fièvres avec des douleurs do côté faibles et sans signe extérieur, la saignée est nuisible, que le malade ait du dégoût, ou qu'il ait l'hypocondre météorisé. Dans le refroidissement, quand les sujets ne sont pas sans fièvre, et qu'ils sont dans un état soporeux, les évacuations sanguines sont également nuisibles ; car les malades, au moment où ils paraissent se trouver mieux, meurent.

CHAPITRE XXV.
SIGNES TIRÉS DE DIVERSES PARTIES DU CORPS.

492. Avoir la tète et les pieds froids, tandis que la poitrine et le ventre sont chauds, c'est mauvais. — Mais il est très avantageux que le corps ait une chaleur et une souplesse uniformes.

493. Il faut qu'un malade se retourne facilement et se sente léger quand il veut se soulever; mais s'il éprouve delà pesante ni- dans tout le tronc, aux pieds et aux mains, c'est funeste. Si outre ce sentiment de pesanteur les doigts et les ongles deviennent livides, la mort est proche : complètement noirs ils sont moins formidables que livides. Mais il faut aussi considérer les autres signes ; en effet, si le patient supporte facilement son mal, et s'il se montre quelque signe favorable, la maladie tend à un dépôt, et les parties noires se détachent.

494. La rétraction des testicules et des parties externes de la génération présage quelque chose de funeste.

495. Il est très bon que les vents s'échappent sans explosion bruyante; cependant il vaut mieux qu' ils s'échappent avec bruit que d'être retenus. Quand ils sortent de cette manière, cela indique un état funeste et du délire, à moins que !e malade ne les lâche ainsi volontairement.

496. Un ulcère livide et sec, ou verdâtre, c'est mortel.

497. La meilleure position dans le lit [pour mi malade] est celle qui est habituelle en bonne santé. Être couché sur le dos, les jambes étendues, ce n'est pas convenable : si le malade coule au pied du lit, c'est encore pis. C'est un signe mortel d'avoir la bouche entr'ouverte, de dormir toujours, d'être couché sur le dos, et d'avoir les jambes extrêmement fléchies et écartées. Être couché sur le ventre, quand on n'en a pas l'habitude, annonce du délire et des souffrances abdominales. Avoir les mains et les pieds découverts, quand on n'a pas très chaud, et mettre ses jambes dans une position irrégulière, c'est mauvais, car cela indique une grande anxiété. Vouloir se tenir assis sur son lit, c'est mauvais dans les maladies aiguës ; mais c'est très mauvais dans les péripneumonies. Ce malade doit dormir la nuit et veiller le jour : le contraire est funeste; le danger n'est pas si grand quand le sommeil ne se prolonge pas au delà de la troisième heure du jour, passé ce terme, le sommeil est funeste. C'est très mauvais de ne dormir ni jour ni nuit; car cette insomnie est l'effet de la douleur et d'un travail morbide, ou c'est un présage de délire imminent.

CHAPITRE XXVI.
DES PLAIES,DES BLESSURES ET DES FISTULES.

498. Chez ceux dont la tempe est divisée, il survient un spasme aux parties opposées à celle qui a été divisée.

499. Ceux dont l'encéphale a éprouvé une commotion, ou est douloureux par suite d'une blessure, ou de toute autre cause violente, deviennent aussitôt aphones, ne voient plus, n'entendent plus, et meurent le plus souvent.

500. Quand l'encéphale a été blesse, le plus souvent il survient de la fièvre, des vomissements bilieux, une apoplexie de tout le corps, et les malades sont perdus.

501. Quand les os de la tete sont fracturés, il est très difficile de reconnaître les fractures qui existent au niveau des sutures. Les os sont surtout fracturés par dés projectiles pesants et arrondis et par des cimes directs et non de plain-pied. Quant aux fractures douteuses, il faut s'assurer si elles existent ou non. Pour cela on donne à broyer des deux côtés de la mâchoire, soit de l'asphodèle, soit de la férule, en recommandant an maladede bien observer s'il sent quelque crépitation aux os; car les os fracturés font entendre un pareil bruit. Mais quand il s'est écoulé quelque temps, les fractures se décèlent les unes le septième, les autres le quatorzième jour, ou même à un autre terme. En effet, la chair se sépare de l'os, lequel devient livide ; des douleurs se font sentir par suite de l'accumulation des matières ichoreuses : quand le mal en est là, il est très difficile d'y porter remède.

502. Quand l'épiploon fait hernie, il se putréfie nécessairement.

503. Si l'intestin grêle est divisé, il ne se réunit plus.

504. Un nerf, ou la partie mince de la joue, ou le prépuce divisés ne se réunissent plus.

505. Tout os, ou cartilage du corps que l'on résèque, ne s'accroît plus.

506. Un spasme survenant à la suite d'une blessure, c'est mauvais.

507. Un vomissement bilieux à la suite d'une blessure, c'est mauvais, surtout à la suite d'une blessure à la tête.

508. Toutes les fois que les gros nerfs (tendons?) sont blessés, les sujets deviennent le plus souvent boiteux, surtout si les blessures sont obliques, [Il en est de même quand] les têtes des muscles, surtout de ceux des cuisses [sont divisées].

509. On meurt surtout des blessures, si elles ont porté sur l'encéphale, ou sur la moelle rachidienne, ou sur le foie, ou sur le diaphragme, ou sur le cœur, ou sur la vessie, ou sur un des gros vaisseaux. On meurt encore si de grandes plaies ont été violemment faites à la trachée, au poumon, de sorte que le poumon étant blessé, il sorte moins d'air par la bouche en respirant, qu'il n'en sort par l'ouverture de la plaie. Ils meurent aussi, ceux qui sont blessés aux intestins ; que ce soit une portion des intestins grêles, ou des gros intestins [qui soit atteinte], si la plaie est transversale et grande; mais si la plaie est petite et longitudinale, quelques-uns en reviennent, fis sont moins exposés à mourir, ceux qui sont blessés dans les régions où ces parties ne se rencontrent pas, ou dans celles qui on sont très éloignées.

510. La vue s'obscurcit dans les cas de blessures qui portent sur les sourcils, ou un peu au-dessus. Plus la plaie est récente, moins la vue est affaiblie : mais quand la cicatrisation est longtemps à se faire, il arrive que la vue s'obscurcit davantage.

511. Les fistules difficiles à guérir sont celles qui se forment dans les parties cartilagineuses et non charnues ; elles ont beaucoup de profondeur et de sinuosités ; elles rendent sans cesse une matière ichorcuse, et présentent des carnosités à leur orifice. Les plus faciles à guérir sont celles qui s'établissent dans les parties molles, charnues et non nerveuses.

CHAPITRE XXVII.
DES MALADIES PROPRES AUX DIFFÉRENTS ÂGES.

512. Les maladies qui ne se déclarent pas avant la puberté sont; la péripneumonie, la pleurésie, la podagre (goutte), la néphrite, les varices des jambes, le flux de sang, le carcinome (cancer) non constitutionnel, les exanthèmes farineux non congénitals, les fluxions sur la moelle, les hémorroïdes, le chordapsus non constitutionnel. On ne doit craindre aucune de ces maladies avant la puberté. Mais depuis l'âge de quatorze ans jusqu'à quarante-deux, la nature engendre toutes sortes de maladies dans le corps. Ensuite, depuis ce dernier âge jusqu'à soixante-trois aiis, on n'a pas d'écronclles : il ne se forme pas de pierre dans la vessie s'il n'en existait pas; il n'y a pas de fluxion sur la moelle, ni de néphrite si elles ne procèdent pas d'un âge antérieur, ni d'hémorroïdes, ni de flux de sang s'ils n'existaient pas auparavant. On est exempt de ces maladies jusqu'à la dernière vieillesse.

CHAPITRE XXVIII.
DES MALADIES DES FEMMES.

513. Chez les femmes, quand les eaux s'écoulent avant l'accouchement, c'est mauvais.

514. Des aphtes à la bouche chez les femmes prêtes d'accoucher, ce n'est pas avantageux ; le ventre deviendra-t-il humide?

515. Quand les douleurs se portent des cavités iliaques sur les intestins grêles, dans les maladies de long cours suite d'avorto.nent et de purgations [puerpérales] insuffisantes, c'est pernicieux.

516. Les écoulements [les lochies] arrivant d'abord en abondance et avec impétuosité à la su de d'accouchement ou d'avortement, et se supprimant ensuite, c'est fâcheux. Chez les femmes qui sont dans ce cas, le frisson est très nuisible, de même que les perturbations du ventre: surtout si l'hypocondre est douloureux.

517. Chez les femmes prêtes d'accoucher. les douleurs de tête  accompagnées de pesanteur et de spasmes, sont en général suspectes.

518. Les femmes qui, par suite [de dérangements] dans leurs purgatîons, sont prises de douleurs intenses aux parties supérieures et aux intestins grêles, de relâchement du ventre, d'un peu d'anxiété, tombent dans le cataphora vers la crise, sont abattues comme à la suite d'une déplétion des vaisseaux, et sont prises de sueurs et de refroidissements. Chez la plupart il survient, après une rémission, des récidives qui les tuent promptement.

519. La respiration suspirieuse, avec une colliquation que rien ne justifie, chez les femmes prêtes d'accoucher, les fait avorter.

520. Chez les femmes, de la douleur au ventre après l'accouchement, amène un écoulement purulent.

521. Chez les femmes qui sont dans un état de torpeur, qui sont brisées avec faiblesse surtout dans les mouvements, qui sont tourmentées vers la crise, qui ont de l'anxiété, et qui suent abondamment, un relâchement du ventre, c'est mauvais.

522. Il est avantageux que les purgatîons sexuelles ne s'arrêtent pas; car il en résulterait, je pense, des attaques d'épilepsie, et chez quelques femmes, des cours de ventre qui se prolongent, chez quelques autres, des hémorroïdes.

523. Chez, les femmes prêtes d'accoucher, une douleur de l'hypocondre est mauvaise : chez elles le relâchement du ventre est également, mauvais ; chez elles le frisson est encore mauvais, chez ces femmes, la douleur du ventre est moins mauvaise, si elles rendent des selles limoneuses. Celles qui dans ces circonstances accouchent facilement, se trouvent très mal après l'accouchement.

524. Chez les femmes enceintes qui ont une prédisposition à la phtisie, si le visage devient, rouge, un flux de sang par le nez les délivre de ces rougeurs.

525. Les femmes chez lesquelles les évacuations blanches qui suivent l'accouchement se supprimant avec lièvre, il survient de la surdité et une douleur aiguë au coté, tombent dans un transport pernicieux.

526. Chez les femmes prêtes d'accoucher, des humeurs acrimonieuses présagent pour les suites de l'accouchement, des souffrances causées par des matières blanches irritantes. De telles purgations durcissent la matrice: dans ce cas le hoquet est suspect .

527. La tension aux pieds et aux lombes, par suite [de la rétention ] des purgations sexuelles, est un signe de suppuration interne. Il en est. de même des selles visqueuses, fétides, douloureuses ; la suffocation se surajoutant à ces symptômes est également un signe de suppuration.

528. Les duretés douloureuses de l'utérus, que l'on sent dans le ventre, sont promptement mortelles.

529. Chez les femmes prêtes d'accoucher, des écoulements douloureux accompagnés d'aphtes sur les [parties génitales], c'est funeste; chez elles, un flux de sang, c'est très mauvais.

530. Les femmes chez lesquelles, le ventre étant météorisé, il survient de la rougeur aux parties génitales, en même temps qu'il se fait par ces organes un flux précipité de matières blanches, meurent au milieu d'une fièvre de long cours.

531. Les menstrues apparaissant au début d'un spasme, quand il ne survient point de fièvre, le font cesser.

532. Des urines ténues, présentant de petits nuages suspendus dans leur milieu, présagent du frisson.

533. Si un flux de sang arrive le quatrième jour [d'une maladie], il présage de la chronicité ; le ventre se relâche et les jambes enflent.

534. Chez les femmes prêtes d'accoucher, des douleurs de tête avec, car «s et pesanteur, sont suspectes : peut-être même sont elles exposées à tomber dans un certain état spasmodique.

535. Les femmes prises de douleurs cholériformes avant l'accouchement, sont, il est vrai, facilement délivrées : mais si elles ont la fièvre, c'est un signe de mauvais caractère, surtout si elles ont le pharynx malade, on si quelque signe de mauvaise nature se mêle à la fièvre.

536. Les eaux faisant éruption avant l'accouchement, c'est suspect.

537. Chez les femmes prêtes d'accoucher, un flux d'humeurs acrimonieuses au pharynx, c'est funeste.

538. Être pris de frisson avant l'accouchement, et accoucher sans douleur, c'est dangereux.

539. Chez les femmes prèles d'accoucher, des flux accompagnés d'aphtes, c'est funeste; quand elles ont eu des spasmes, de la prostration et après cela du refroidissement, elles sont rapidement prises de la chaleur fébrile; chez les femmes près d'accoucher il survient ainsi, à la vulve des tumeurs semblables à celles qui se forment au scrotum dans le cas d'orthopnée. Ces tumeurs indiquent-elles que la femme accouchera de deux enfants? Ces tumeurs ne produisent-elles pas un état spasmodique?

540. La respiration suspirieuse dans les fièvres, expose [les femmes grosses ] à l'avortement.

541. Chez les femmes prises [dans les fièvres] de lassitude pénible, de frissonnements, de pesanteurs de tête, les menstrues font éruption.

542. Les femmes qui sont engourdies au toucher, dont la peau est aride et qui ne sont pas altérées, qui ont des purgations sexuelles abondantes, sont attaquées de suppurations internes.

543. Quand des matières blanches s'échappent subitement après un avortement, s'il y a quelque déchirure, et un transport à la cuisse, le tremblement est fâcheux.

544. Les aphtes à la bouche relâchent le ventre chez les femmes prêtes d'accoucher.

545. Les femmes qui pendant leur grossesse ont eu quelque maladie, sont prises de frisson avant l'accouchement.

546. La prostration avec torpeur est fâcheuse quand elle arrive a la suite de l'accouchement; elle amène du délire; cependant elle n'est pas pernicieuse, elle présage des lochies abondantes.

547. Les femmes en travail qui ont ou de la cardialgie sont promptement délivrées.

548. [Dans les fièvres] les frissonnements, les lassitudes pénibles, les pesanteurs de tête, les douleurs de cou, font apparaître les menstrues. Si cela arrive vers la crise avec une petite toux, il survient du frisson.

549. Chez les jeunes filles qui ont des accidents orthopnéiques, il se forme du pus dans les seins lorsqu'elles sont grosses. Si les menstrues paraissent au commencement [de la grossesse], c'est mauvais.

550. La manie résout les fièvres aiguës avec trouble de l'esprit et cardialgie non bilieuse.

551. Un vomissement de sang rend les femmes stériles aptes à concevoir.

552. Les menstrues abondantes dissipent les nuages de la vue.

553. Chez les femmes qui sont prises de douleurs aux seins à la suite d'une fièvre, un crachement de sang non caillebotté dissipe les souffrances.

554. Dans les affections hystériques, sans fièvre, les spasmes cèdent aisément, comme il arriva chez Dorcas.

555. Chez les femmes qui, à la suite de frissons, ont de la fièvre avec lassitude, les règles sont au moment de paraître; dans ce cas, une douleur au cou est un signe d'hémorragie nasale.

CHAPITRE XXIX.
DES VOMISSEMENTS.

556. Le vomissement le moins désavantageux est un mélange [exact] de phlegme et de bile, pourvu qu'il ne soit pas trop abondant. Les vomissements les moins mélangés sont les plus mauvais.  Un vomissement porracé, un noir, un livide, c'est funeste. Si le même sujet vomit des matières de toutes les couleurs, le cas est funeste  , mais le vomissement livide et de mauvaise odeur présage une prompte mort. Le vomissement rouge est mortel, surtout, s'il se fait avec des efforts douloureux.

557. Ceux qui éprouvent des nausées sans vomir, et qui ont des paroxysmes sont en mauvais état . Il en est de même de ceux qui éprouvent de violentes secousses sans vomir.

558. De petits vomissements bilieux [c'est mauvais], surtout s'il s'y joint de l'insomnie.

559. A la suite d'un vomissement noir, la surdité ne nuit pas.

560. Des vomissements peu abondants, fréquents, bilieux, sans mélange et qui se succèdent promptement, c'est mauvais, surtout avec des selles putrides abondantes  et une douleur intense aux lombes.

561. A la suite d'un vomissement, de l'anxiété, la voix retentissante, les yeux comme pulvérulents, sont des signes de manie. Les malades dont la manie a été violente meurent aphones.

562. Il est mauvais que celui qui éprouve de la soif pendant un vomissement;, cesse d'être altéré.

563 C'est surtout dans les cas d'insomnie avec anxiété que se forment les parotides.

564. Chez, ceux qui ont des nausées, la suppression des selles avec perturbations du ventre, dorme promptement lieu à des exanthèmes analogues aux piqûres de moucherons, et le dépôt se fait par un larmoiement des yeux.

565. Pendant un vomissement sans mélange, le hoquet, c'est mauvais ; un spasme c'est également mauvais. Il en est de même dans le cas de superpurgation sous l'influence des médicaments purgatifs.

566. Ceux qui dont près de vomir salivent auparavant.

567. Un spasme, après l'ellébore, c'est pernicieux.

568. Dans toute purgation surabondante, le refroidissement avec sueur, c'est pernicieux; ceux qui, eu pareil cas, vomissent et sont altérés, sont dans un mauvais étal; mais ceux qui ont des nausées et des douleurs aux lombes, ont le ventre relâche.

569. Sous l'influence de l'ellébore, une purgation composée de matières très rouges, noires, est funeste ; la prostration après de pareilles évacuations, c'est mauvais.

570. Sous l'influence de l'ellébore, vomir des matières rouges, spumeuses, en petite quantité, soulage ; toutefois l'ellébore produit des duretés, et doit être proscrit dans les vastes suppurations internes. Les malades qui vomissent de pareilles matières sont surtout ceux qui ont des douleurs à la poitrine, qui ont do petites sueurs au milieu de frissons, et dont les testicules enflent; quand ce vomissement a lieu, les malades ont un retour de frisson et leurs testicules désenflent.

571. Les fréquents retours de vomissements avec le même état de choses, amènent des vomissements noirs vers la crise; les malades sont même pris de tremblements.

CHAPITRE XXX.
SIGNES TIRÉS DES SUEURS. — DES URINES.

572. La sueur la meilleure est celle qui dissipe la lièvre dans un jour critique; elle est avantageuse aussi, celle qui soulage: la sueur froide, bornée à la tête et au cou, est suspecte; car elle présage chronicité et danger.

573. La sueur froide dans nue lièvre aiguë est mortelle, et dans une fièvre plus bénigne, elle présage la chronicité.

574. De la sueur apparaissant en même temps que la fièvre dans une maladie aiguë, c'est suspect,

575. L'urine qui, dans une fièvre, dépose un sédiment blanc et homogène, présage une prompte délivrance ; [elle présage] aussi une prompte délivrance, celle qui.de trouble qu'elle était, devient aqueuse et présente une matière grasse [ à sa surface ] ; l'urine rougeâtre , et qui a un sédiment également rougeâtre et homogène, si elle paraît telle avant le septième jour, délivre le septième jour; mais si elle ne prend ce caractère qu'après le septième jour, elle présage plus de durée ou une vraie chronicité [ dans la maladie]. L'urine qui, le quatrième jour, prend un nuage rougeâtre, délivre le septième, si les autres signes sont convenables ; mais l'urine ténue, bilieuse, présentant à peine un sédiment visqueux, et celle qui change [ souvent ] en mieux et en pis, présagent de la chronicité; si cet état se prolonge, ou s'il se passe du temps avant que la crise arrive, le cas n'est pas sans danger.

576. Des urines constamment aqueuses et blanches, dans les maladies chroniques, deviennent difficilement critiques et ne sont pas rassurantes.

577. Des nuages blancs dans les mines, s'ils gagnent le fond, sont avantageux ; des nuages rouges ou noirs, on livides, sont fâcheux.

578. Sont dangereuses dans les maladies aiguës, les urines bilieuses qui ne sont pas un peu rouges, celles qui déposent un sédiment blanc semblable à de la grosse farine , celles dont la couleur et le sédiment varient, surtout dans le cas de fluxions qui partent de la tête. Sont encore dangereuses les urines qui, de noires qu'elles étaient, deviennent ténues et bilieuses; celles dont le sédiment est dispersé; celles qui, contenant des matières floconneuses, déposent un sédiment un peu livide et bourbeux. Par suite les malades n'ont-ils pas l'hypocondre douloureux, le droit je pense? ou même ne deviennent-ils point verdâtres, et ne se développe-t-il pas chez eux des parotides douloureuses ? En pareil cas, si le ventre se lâche promptement et abondamment, c'est pernicieux.

579. Les urines qui arrivent à coction subitement, sans motif rationnel, et pour peu de temps, sont suspectes; en général, tout ce qui, dans les maladies aiguës, arrive à coction sans motif rationnel, est suspect ; sont également suspectes les urines très rouges qui présentent une efflorescence énigineuse.  - L'urine rendue blanche (incolore) et diaphane est funeste, surtout chez les phrénetiques. Elle est encore funeste, celle qui est rendue aussitôt après qu'on a bu, surtout chez les pleurétiques et les péripneumoniques: elle est également funeste, l'urine oléagineuse rendue avant un frisson ; elle l'est aussi, celle qui, dans les maladies aiguës, est rendue avec, une couleur verdâtre, et qui ne conserve pas cette couleur.

580. Sont pernicieuses les urines déposant un sédiment noir et noires elles-mêmes : chez, les enfants, les urines ténues sont plus mauvaises que les urines épaisses. [Sont également pernicieuses] les urines qui tiennent en suspension des matières gruineuses séminiformes, et celles qui sont rendues avec douleur; il est encore pernicieux que l'urine s'échappe sans qu'on s'en aperçoive. Dans les cas de péripneumonie, l'urine cuite au début et s'atténuant au quatrième jour est pernicieuse.

581. Chez les pleurétiques, des urines pleines de sang et troubles, avec un sédiment très varié, sans mélange, entraînent le plus ordinairement la mort en quatorze jours. Sont encore promptement mortelles chez les phrénétiques les urines poracées donnant un dépôt noir, furfuracé. Dans le causas avec caioché, l'urine très blanche est très mauvaise.

582. L'urine crue .qui persévère longtemps dans cet état quand les autres signes salutaires existent, indique un dépôt et de la souffrance dans les régions sous-diaphragmatiques; mais [ce dépôt se fait] à la hanche s'il y a des douleurs vagues aux lombes, avec ou sans fièvre. L'urine qui, au moment de l'émission, lient, en suspension une matière grasse, déliée, présage une fièvre .[brûlante avec colliquation] ; l'urine sanguinolente, au début d'une maladie, est un signe de chronicité; l'urine trouble, accompagnée de sueurs, présage une récidive ; l'urine blanche comme celle des bêtes de somme, présage de la céphalalgie; l'urine avec pellicule amène un spasme; l'urine qui dépose un sédiment semblable à de la salive ou bourbeux, annonce un frisson ; celle avec suspensions semblables à des toiles d'araignées, est un indice de colliquation.  Les petits nuages noirs, dans les fièvres erratiques, présagent une fièvre quarte; mais les urines-incolores qui présentent des énéorèmes noirs, avec insomnie et trouble, annoncent le phénétis ; les urines de couleur cendrée, avec dyspnée, présagent une hydropisie.

583. L'urine aqueuse ou troublée par des corpuscules hérissés de petites pointes et friables, indique que le ventre se relâchera: l'urine devenue plus épaisse de ténue qu'elle était, indique-t-elle que des sueurs vont paraître ? Celle qui est écumeuse à sa .superficie indique une sueur qui a eu lieu.

584. Dans les fièvres tierces avec horripilation, des suspensions noires semblables à de petits nuages, indiquent un frissonnement irrégulier. Les urines avec pellicule et celles qui déposent quand il y a de l'horripilation, annoncent des spasmes.

585, L'urine qui dépose un sédiment avantageux et qui tout à coup n'en dépose plus, indique un travail interne et un changement; mais celle qui dépose un sédiment qui [tantôt] est trouble [et tantôt] limpide, présage du frisson pour le temps de la crise, peut-être même un changement [de la maladie] en fièvre tierce ou quarte.

586. Chez les pleurétiques, l'urine un peu rouge et qui donne un dépôt uniforme, présage une crise salutaire ; il en est de même de l'urine légèrement verdâtre qui a des efflorescences écumeuses et qui donne un dépôt blanc et épais ; mais l'urine très rouge, efflorescente et donnant un dépôt verdâtre uniforme et pur, présage, une maladie très longue, pleine de perturbations, se changeant ou une autre, mais non funeste. L'urine blanche (incolore ), aqueuse, donnant un dépôt farineux, roux, indique un travail interne et du danger ; celle qui est verdâtre, et qui dépose un sédiment farineux, présage chronicité et danger.

587. Dans le cas de parotides, l'urine qui arrive à coction promptement et pour peu de temps est suspecte ; se refroidir en même temps, c'est mauvais.

588. La rétention d'urines, surtout avec céphalalgie, a quelque chose de spasmodique; dans ce cas, la résolution des forces avec un état soporeux est fâcheuse, mais non funeste. Les malades n'ont-t-il pas un peu de délire ?

589. L'invasion subite d'une douleur néphrétique, avec suppression des urines, présage un flux d'urines chargées de graviers ou épaisses.

590. Chez les vieillards les tremblements [sont habituels] dans les fièvres, et, quand ils surviennent de celte manière, des graviers sortent parfois [avec les urines.

591. La rétention d'urines avec pesanteur au bas-ventre, indique le plus souvent qu'il y aura de la strangurie, sinon une autre maladie qui est habituelle.

592. Dans l'iléus, la rétention d'urines tue rapidement.

593. Dans la fièvre, l'urine présentant des matières épaisses et irrégulièrement suspendues, indique une rechute ou des sueurs.

594. Dans les lièvres de long cours, modérées, sans type régulier, des urines ténues indiquent nue affection de la rate.

595. Dans une fièvre, la variation dans l'étal des urines prolonge la maladie.

596. Rendre son urine sans en avertir, c'est plus pernicieux ; dans ce cas, les malades ne rendent-ils pas des mines semblables à celles dont on aurait agité le sédiment?

597. Chez les fébricitants des urines d'abord peu abondantes et troubles, puis un flux copieux d'urines ténues, procure du soulagement. Or, ce. flux arrive surtout chez ceux dont les urines ont présenté un sédiment dès le début [de la maladie], ou peu après.

598. Les malades chez, lesquels les urines déposent promptement, sont bientôt jugés.

599. Chez les épileptiques, les urines extraordinairement ténues et crues, sans qu'il y ait eu de réplétion, présagent un accès, surtout si le malade ressent quelque souffrance à l'acramion ou au cou, ou au dos, ou s'il survient un spasme, ou si tout sou corps est engourdi, ou s'il a eu des songes pleins de troubles.

600. Tout ce qui paraît en petite quantité, flux de sang, urines, matières du vomissement, excréments, c'est absolument mauvais ; c'est très mauvais si ces phénomènes se succèdent à de petits intervalles.
Iannis Rastapopoulos
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Message par Iannis Rastapopoulos Lun 21 Sep - 17:10

CHAPITRE XVIII.
DE LA PHTHISIE ET DES MALADIES DU FOIE

433. Ceux qui vomissent un sang écumeux, sans douleur au-dessous du diaphragme, te rejettent du poumon ; ceux chez qui la grande veine se rompt dans le poumon, vomissent du sang en abondance et sont dans un danger imminent; ceux chez qui une plus petite vaine se rompt, rejettent moins de sang et sont plus en sûreté.

434. Les phtisiques dont les crachats jetés dans le feu exhalent une forte odeur de viande brûlée, et dont les cheveux tombent, sont perdus.

435. Quand les phtisiques crachent dans l'eau de mer, et que le pus tombe au fond, le danger est imminent. L'eau doit être dans un vase de cuivre.

436. Les phtisiques dont les cheveux tombent, périssent par la diarrhée : et tous les phtisiques chez lesquels la diarrhée survient, meurent.

437. La suppression des crachats dans les phtisies amène un délire loquace. Dans ce cas, on peut s'attendre à un flux de sang hémorroïdal.

438. Les phtisies les plus dangereuses sont celles qui viennent de la rupture des gros vaisseaux, et d'un catarrhe qui est. tombé de la tête.

439. L'âge le plus dangereusement exposé à la phtisie est celui de dix-huit à trente-cinq ans.

440. Chez les phtisiques quand le corps est le siège d'un prurit, après la suppression des selles, c'est mauvais.

441. Chez ceux qui ont une prédisposition constitutionnelle à la phtisie, des fluxions avec fièvre sur les dents et les gencives, c'est mauvais.

442. Chez tous les individus, le météorisme des hypocondres, c'est mauvais, mais c'est très mauvais chez les phtisiques.

443. Parmi [les phtisiques] depuis longtemps malades et qui se consument sans espoir de guérison, quelques-uns sent pris de frisson avant la mort.

444. Une éruption de boutons qui ont l'apparente d'écorchures, décèle une phtisie constitutionnelle.

445. Dans la phtisie, ceux qui ont de la dyspnée causée par la sécheresse et qui expectorent beaucoup de matières crues .sont dans un état pernicieux.

446. Chez les hépatiques, une expectoration abondante de crachats sanguinolents, ou purulents au centre, ou bilieux et sans mélange, devient promptement mortelle.

447. Chez les hépatiques, la colliquation avec enrouement, c'est mauvais, surtout s'il s'y joint un peu de toux.

448. Ceux qui ressentent de la douleur au foie et au cardia, qui sont pris de carus, de frissons, de perturbations du ventre, qui sont maigres, qui ont du dégoût et qui suent beaucoup, rendent du pus par les selles.

449. Chez les individus pris inopinément d'une vive douleur au foie, la fièvre survenant dissipe le mal.

450. Ceux qui crachent un sang écumeux, avec douleur à l'hypocondre droit, crachent des matières qui viennent du foie, et meurent.

451. Quand par suite de la cautérisation du foie il sort un liquide semblable à du marc d'huile, c'est mortel.

CHAPITRE XIX.
DE L'HYDROPISIE.

452. Les hydropisies qui naissent des maladies aiguës, sont très laborieuses et pernicieuses. La plupart tirent leur origine des cavités iliaques, quelques-unes du foie. Quand elles viennent des cavités iliaques, les pieds enflent, il y a des diarrhées très longues, qui n'amollissent pas le ventre et ne font pas cesser les douleurs qui partent des lombes et des cavités iliaques. Quand l'hydropisie tire son origine du foie, il survient bientôt de la toux, les pieds enflent, le ventre laisse échapper des matières dures et encore par l'action des remèdes : il se forme dans les hypocondres, soit à droite soit à gauche, des tumeurs qui s'élèvent et s'affaissent alternativement.

453. Dans les hydropisies sèches, les urines rendues goutte à goutte, c'est fâcheux : sont également suspectes les urines qui donnent mi petit dépôt.

454. Chez les hydropiques, quand i! survient des attaques d'épilepsie, c'est pernicieux s'i! y a d'autres mauvais signes, et elles relâchent le ventre.

455. Chez les sujets bilieux, des perturbations du ventre avec déjections de matières petites, sémïniformes, muqueuses, causant des douleurs au bas ventre, et des urines qui ne coulent pas facilement, tout cela aboutit à une hydropisie.

456. Chez un hydropique qui a de la fièvre, des urines en petite quantité et troubles, c'est pernicieux.

457. Au commencement d'une hydropisie, une diarrhée aqueuse, sans crudité, la dissipe.

458. Quand il y a des signes avant-coureurs d'hydropisie sèche, des tranchées qui attaquent les intestins grêles, c'est mauvais.

459. A ta suite d'hydropisie, les attaques d'épilepsie sont pernicieuses.

460. L'hydropisie récidivant après avoir cédé au traitement, ne laisse plus d'espoir.

461. Chez les hydropiques, quand l'eau qui remplit les vaisseaux sanguins se décharge dans le ventre, c'est la solution de la maladie.

CHAPITRE XX.
DE LA DYSSENTERIE.

462. La dyssenterie intempestifement arrêtée, produit des dépôts dans la poitrine, ou dans les viscères [abdominaux], ou aux articulations; la dyssenterie bilieuse les produit aux articulations; la sanguine, dans la poitrine, ou dans les viscères [abdominaux].

463. Chez Ies dyssentériques, un vomissement bilieux au début, c'est mauvais.

464. Lorsque dans une dyssenterie aiguë, le liquide [rendu par les selles] dégénère en pus, ce qui surnage [les selles] sera très blanc et très abondant.

465. Les excréments dysentériques rougeâtres, bourbeux, abondants, délavés avec des matières enflammées et d'une couleur rouge, très foncée, font craindre la manie.

466. La dysenterie, chez ceux qui ont la rate grosse et dure, c'est utile, si elle ne dure pas longtemps, mais si elle se prolonge, c'est funeste, car lorsqu'elle cesse, s'il survient une hydropisie ou de la lienierie, le cas est mortel.

CHAPITRE XXI.
DE LA LIENTERIE.

467. Dans la lientérie avec ulcères malins, quand les douleurs sont dissipées par des tranchées, il s'élève des tumeurs aux articulations ; à la suite il se forme de petites écailles très rouges avec phlyctènes. Quand les malades ont eu des sueurs, ils sont marqués de vergetures comme par des coups de fouet.

468. Ceux qui dans une lientérie de long cours avec ulcères malins, oui des tranchées, des douleurs [d'intestins], enflent lorsque ces symptômes se dissipent. Avoir du frisson en pareil cas, c'est mauvais.

469. La lientérie avec dyspnée et douleur mordicante au côté, aboutit à la phtisie.

470. Le vomissement et la surdité dans l'iléus, c'est mauvais.

CHAPITRE XXII.
DES MALADIES DE LA VESSIE.

471. La tension inflammatoire et les douleurs à la vessie, c'est absolument mauvais ; c'est très mauvais quand il existe une fièvre continue : en effet, les douleurs de la vessie suffisent à dira seules pour tuer le malade : pendant toute leur durée le ventre ne laisse rien échapper. Un flux d'urines purulentes déposant un sédiment blanc et uni fait cesser ces douleurs. Si toutefois elles ne cessaient pas, si la vessie ne reprend pas sa souplesse, il est à craindre que le malade ne périsse dans les premières périodes. C'est ce qui arrive surtout depuis sept jusqu'à quinze ans.

472. Ceux qui ont une pierre dans la vessie, lorsqu'ils se placent de manière à ce qu'elle n'obstrue pas le canal de l'urètre, urinent facilement.

473. Ceux qui ont près de la vessie un abcès qui met obstacle à l'émission de l'urine, éprouvent une son sensation pénible, quelque position qu'ils prennent : l'éruption du pus fait cesser cet état.

474. Ceux qui ne s'aperçoivent pas quand l'urine traverse le canal de l'urètre, sont paralysés et sont dans un cas désespéré.

475. L'iléus survenant à la suite de la strangurie, tue en sept jours, à moins qu'un accès de fièvre n'amène des urines abondantes.

CHAPITRE XXIII.
DE L'APOPLEXIE, DE LA PARALYSIE, DE LA PARAPLÉGIE, DE LA MANIE, DE LA MELANCOLIE.

476. Ce narcotisme (la torpeur) et l'insensibilité inaccoutumée sont un présage l'apoplexie imminente.

477. Ceux qui à la suite d'une blessure éprouvent une impuissance de tout le corps, recouvrent la santé s'il survient une fièvre sans frisson : s'il n'en survient pas, ils deviennent apoplectiques (paralysés) du côté droit ou gauche.

478. Chez les apoplectiques, des hémorroïdes survenant, c'est utile; des refroidissements et de la torpeur, c'est funeste.

479. Chez les apoplectiques, s'il survient de la sueur par suite d'une grande difficulté de respirer, c'est mortel; mais en pareil cas le retour de la fièvre résout le mal.

480. Les apoplexies soudaines, quand elles sont accompagnées d'une fièvre faible et lente, sont pernicieuses. (Prorrh. 82.)

481. Chez ceux qui, par suite d'une maladie, tombent dans l'hydropisie, le ventre desséché rend des excréments semblables à des crottes de chèvre, avec une colliquation muqueuse et des urines peu louables. Il leur survient de la tension vers les hypocondres, de la douleur et de la tuméfaction au ventre, des douleurs aux flancs et aux muscles de l'épine. Ces symptômes sont accompagnés de fièvre, de soif, de toux sèche, de difficulté de respirer au moindre mouvement, de pesanteur aux jambes, d'aversion pour les aliments; et quand les malades eu prennent, la moindre quantité suffit pour les rassasier.

482. La diarrhée soulage les leuco-phlegmatiqnes. Mais le découragement avec taciturniié et la misanthropie, les consument insensiblement.

483. Ceux qui par suite de frayeur sont pris d'un délire violent avec refroidissement, un accès de fièvre avec des sueurs et un sommeil tranquille les délivrent.

484. Le dépôt de la manie est un enrouement avec de la toux.

485. Un spasme survenant chez ceux qui sont affectés de manie, obscurcit la vue.

486. Les extases silencieuses avec agitation, égarement des yeux et respiration anhélante, sont pernicieuses; elles causent des paraplégies qui se prolongent : bien plus, les malades tombent dans la manie. Ceux qui ont de telles exacerbatious avec des perturbations du ventre, rendent des selles noires vers la crise.

CHAPITRE XXIV
DU FROID DES LOMBES, DES PUSTULES, DE LA SAIGNÉE.

487. Chez les sujets bien portants qui pour la moindre cause sont pris en hiver de froid et de pesanteur aux lombes, et dont le ventre se resserre tandis que l'estomac fait bien ses fonctions, on doit s'attendre à une scîalique, ou à des douleurs néphrétiques, ou à une strangurie.

488. Quand les parties inférieures sont en mauvais état après avoir été le siège d'une forte démangeaison, l'urine devient sablonneuse et se supprime. Quand le cas est parmi.eux, l'intelligence est comme engourdie.

489. Ceux qui ont sur les articulations des pustules très rouges à leur superficie, et qui sont pris de frissons, présentent par la suite des taches rouges au ventre et aux aines, telles qu'il en survient par suite de contusions douloureuses et ils meurent.

490. Dans le cas d'ictère avec une sorte d'insensibilité, ceux qui soin pris de hoquet, ont le ventre relâché, d'autres fois resserré et ils deviennent verdâtres.

491. Dans les fièvres avec des douleurs do côté faibles et sans signe extérieur, la saignée est nuisible, que le malade ait du dégoût, ou qu'il ait l'hypocondre météorisé. Dans le refroidissement, quand les sujets ne sont pas sans fièvre, et qu'ils sont dans un état soporeux, les évacuations sanguines sont également nuisibles ; car les malades, au moment où ils paraissent se trouver mieux, meurent.

CHAPITRE XXV.
SIGNES TIRÉS DE DIVERSES PARTIES DU CORPS.

492. Avoir la tète et les pieds froids, tandis que la poitrine et le ventre sont chauds, c'est mauvais. — Mais il est très avantageux que le corps ait une chaleur et une souplesse uniformes.

493. Il faut qu'un malade se retourne facilement et se sente léger quand il veut se soulever; mais s'il éprouve delà pesante ni- dans tout le tronc, aux pieds et aux mains, c'est funeste. Si outre ce sentiment de pesanteur les doigts et les ongles deviennent livides, la mort est proche : complètement noirs ils sont moins formidables que livides. Mais il faut aussi considérer les autres signes ; en effet, si le patient supporte facilement son mal, et s'il se montre quelque signe favorable, la maladie tend à un dépôt, et les parties noires se détachent.

494. La rétraction des testicules et des parties externes de la génération présage quelque chose de funeste.

495. Il est très bon que les vents s'échappent sans explosion bruyante; cependant il vaut mieux qu' ils s'échappent avec bruit que d'être retenus. Quand ils sortent de cette manière, cela indique un état funeste et du délire, à moins que !e malade ne les lâche ainsi volontairement.

496. Un ulcère livide et sec, ou verdâtre, c'est mortel.

497. La meilleure position dans le lit [pour mi malade] est celle qui est habituelle en bonne santé. Être couché sur le dos, les jambes étendues, ce n'est pas convenable : si le malade coule au pied du lit, c'est encore pis. C'est un signe mortel d'avoir la bouche entr'ouverte, de dormir toujours, d'être couché sur le dos, et d'avoir les jambes extrêmement fléchies et écartées. Être couché sur le ventre, quand on n'en a pas l'habitude, annonce du délire et des souffrances abdominales. Avoir les mains et les pieds découverts, quand on n'a pas très chaud, et mettre ses jambes dans une position irrégulière, c'est mauvais, car cela indique une grande anxiété. Vouloir se tenir assis sur son lit, c'est mauvais dans les maladies aiguës ; mais c'est très mauvais dans les péripneumonies. Ce malade doit dormir la nuit et veiller le jour : le contraire est funeste; le danger n'est pas si grand quand le sommeil ne se prolonge pas au delà de la troisième heure du jour, passé ce terme, le sommeil est funeste. C'est très mauvais de ne dormir ni jour ni nuit; car cette insomnie est l'effet de la douleur et d'un travail morbide, ou c'est un présage de délire imminent.

CHAPITRE XXVI.
DES PLAIES,DES BLESSURES ET DES FISTULES.

498. Chez ceux dont la tempe est divisée, il survient un spasme aux parties opposées à celle qui a été divisée.

499. Ceux dont l'encéphale a éprouvé une commotion, ou est douloureux par suite d'une blessure, ou de toute autre cause violente, deviennent aussitôt aphones, ne voient plus, n'entendent plus, et meurent le plus souvent.

500. Quand l'encéphale a été blesse, le plus souvent il survient de la fièvre, des vomissements bilieux, une apoplexie de tout le corps, et les malades sont perdus.

501. Quand les os de la tete sont fracturés, il est très difficile de reconnaître les fractures qui existent au niveau des sutures. Les os sont surtout fracturés par dés projectiles pesants et arrondis et par des cimes directs et non de plain-pied. Quant aux fractures douteuses, il faut s'assurer si elles existent ou non. Pour cela on donne à broyer des deux côtés de la mâchoire, soit de l'asphodèle, soit de la férule, en recommandant an maladede bien observer s'il sent quelque crépitation aux os; car les os fracturés font entendre un pareil bruit. Mais quand il s'est écoulé quelque temps, les fractures se décèlent les unes le septième, les autres le quatorzième jour, ou même à un autre terme. En effet, la chair se sépare de l'os, lequel devient livide ; des douleurs se font sentir par suite de l'accumulation des matières ichoreuses : quand le mal en est là, il est très difficile d'y porter remède.

502. Quand l'épiploon fait hernie, il se putréfie nécessairement.

503. Si l'intestin grêle est divisé, il ne se réunit plus.

504. Un nerf, ou la partie mince de la joue, ou le prépuce divisés ne se réunissent plus.

505. Tout os, ou cartilage du corps que l'on résèque, ne s'accroît plus.

506. Un spasme survenant à la suite d'une blessure, c'est mauvais.

507. Un vomissement bilieux à la suite d'une blessure, c'est mauvais, surtout à la suite d'une blessure à la tête.

508. Toutes les fois que les gros nerfs (tendons?) sont blessés, les sujets deviennent le plus souvent boiteux, surtout si les blessures sont obliques, [Il en est de même quand] les têtes des muscles, surtout de ceux des cuisses [sont divisées].

509. On meurt surtout des blessures, si elles ont porté sur l'encéphale, ou sur la moelle rachidienne, ou sur le foie, ou sur le diaphragme, ou sur le cœur, ou sur la vessie, ou sur un des gros vaisseaux. On meurt encore si de grandes plaies ont été violemment faites à la trachée, au poumon, de sorte que le poumon étant blessé, il sorte moins d'air par la bouche en respirant, qu'il n'en sort par l'ouverture de la plaie. Ils meurent aussi, ceux qui sont blessés aux intestins ; que ce soit une portion des intestins grêles, ou des gros intestins [qui soit atteinte], si la plaie est transversale et grande; mais si la plaie est petite et longitudinale, quelques-uns en reviennent, fis sont moins exposés à mourir, ceux qui sont blessés dans les régions où ces parties ne se rencontrent pas, ou dans celles qui on sont très éloignées.

510. La vue s'obscurcit dans les cas de blessures qui portent sur les sourcils, ou un peu au-dessus. Plus la plaie est récente, moins la vue est affaiblie : mais quand la cicatrisation est longtemps à se faire, il arrive que la vue s'obscurcit davantage.

511. Les fistules difficiles à guérir sont celles qui se forment dans les parties cartilagineuses et non charnues ; elles ont beaucoup de profondeur et de sinuosités ; elles rendent sans cesse une matière ichorcuse, et présentent des carnosités à leur orifice. Les plus faciles à guérir sont celles qui s'établissent dans les parties molles, charnues et non nerveuses.

CHAPITRE XXVII.
DES MALADIES PROPRES AUX DIFFÉRENTS ÂGES.

512. Les maladies qui ne se déclarent pas avant la puberté sont; la péripneumonie, la pleurésie, la podagre (goutte), la néphrite, les varices des jambes, le flux de sang, le carcinome (cancer) non constitutionnel, les exanthèmes farineux non congénitals, les fluxions sur la moelle, les hémorroïdes, le chordapsus non constitutionnel. On ne doit craindre aucune de ces maladies avant la puberté. Mais depuis l'âge de quatorze ans jusqu'à quarante-deux, la nature engendre toutes sortes de maladies dans le corps. Ensuite, depuis ce dernier âge jusqu'à soixante-trois aiis, on n'a pas d'écronclles : il ne se forme pas de pierre dans la vessie s'il n'en existait pas; il n'y a pas de fluxion sur la moelle, ni de néphrite si elles ne procèdent pas d'un âge antérieur, ni d'hémorroïdes, ni de flux de sang s'ils n'existaient pas auparavant. On est exempt de ces maladies jusqu'à la dernière vieillesse.

CHAPITRE XXVIII.
DES MALADIES DES FEMMES.

513. Chez les femmes, quand les eaux s'écoulent avant l'accouchement, c'est mauvais.

514. Des aphtes à la bouche chez les femmes prêtes d'accoucher, ce n'est pas avantageux ; le ventre deviendra-t-il humide?

515. Quand les douleurs se portent des cavités iliaques sur les intestins grêles, dans les maladies de long cours suite d'avorto.nent et de purgations [puerpérales] insuffisantes, c'est pernicieux.

516. Les écoulements [les lochies] arrivant d'abord en abondance et avec impétuosité à la su de d'accouchement ou d'avortement, et se supprimant ensuite, c'est fâcheux. Chez les femmes qui sont dans ce cas, le frisson est très nuisible, de même que les perturbations du ventre: surtout si l'hypocondre est douloureux.

517. Chez les femmes prêtes d'accoucher. les douleurs de tête  accompagnées de pesanteur et de spasmes, sont en général suspectes.

518. Les femmes qui, par suite [de dérangements] dans leurs purgatîons, sont prises de douleurs intenses aux parties supérieures et aux intestins grêles, de relâchement du ventre, d'un peu d'anxiété, tombent dans le cataphora vers la crise, sont abattues comme à la suite d'une déplétion des vaisseaux, et sont prises de sueurs et de refroidissements. Chez la plupart il survient, après une rémission, des récidives qui les tuent promptement.

519. La respiration suspirieuse, avec une colliquation que rien ne justifie, chez les femmes prêtes d'accoucher, les fait avorter.

520. Chez les femmes, de la douleur au ventre après l'accouchement, amène un écoulement purulent.

521. Chez les femmes qui sont dans un état de torpeur, qui sont brisées avec faiblesse surtout dans les mouvements, qui sont tourmentées vers la crise, qui ont de l'anxiété, et qui suent abondamment, un relâchement du ventre, c'est mauvais.

522. Il est avantageux que les purgatîons sexuelles ne s'arrêtent pas; car il en résulterait, je pense, des attaques d'épilepsie, et chez quelques femmes, des cours de ventre qui se prolongent, chez quelques autres, des hémorroïdes.

523. Chez, les femmes prêtes d'accoucher, une douleur de l'hypocondre est mauvaise : chez elles le relâchement du ventre est également, mauvais ; chez elles le frisson est encore mauvais, chez ces femmes, la douleur du ventre est moins mauvaise, si elles rendent des selles limoneuses. Celles qui dans ces circonstances accouchent facilement, se trouvent très mal après l'accouchement.

524. Chez les femmes enceintes qui ont une prédisposition à la phtisie, si le visage devient, rouge, un flux de sang par le nez les délivre de ces rougeurs.

525. Les femmes chez lesquelles les évacuations blanches qui suivent l'accouchement se supprimant avec lièvre, il survient de la surdité et une douleur aiguë au coté, tombent dans un transport pernicieux.

526. Chez les femmes prêtes d'accoucher, des humeurs acrimonieuses présagent pour les suites de l'accouchement, des souffrances causées par des matières blanches irritantes. De telles purgations durcissent la matrice: dans ce cas le hoquet est suspect .

527. La tension aux pieds et aux lombes, par suite [de la rétention ] des purgations sexuelles, est un signe de suppuration interne. Il en est. de même des selles visqueuses, fétides, douloureuses ; la suffocation se surajoutant à ces symptômes est également un signe de suppuration.

528. Les duretés douloureuses de l'utérus, que l'on sent dans le ventre, sont promptement mortelles.

529. Chez les femmes prêtes d'accoucher, des écoulements douloureux accompagnés d'aphtes sur les [parties génitales], c'est funeste; chez elles, un flux de sang, c'est très mauvais.

530. Les femmes chez lesquelles, le ventre étant météorisé, il survient de la rougeur aux parties génitales, en même temps qu'il se fait par ces organes un flux précipité de matières blanches, meurent au milieu d'une fièvre de long cours.

531. Les menstrues apparaissant au début d'un spasme, quand il ne survient point de fièvre, le font cesser.

532. Des urines ténues, présentant de petits nuages suspendus dans leur milieu, présagent du frisson.

533. Si un flux de sang arrive le quatrième jour [d'une maladie], il présage de la chronicité ; le ventre se relâche et les jambes enflent.

534. Chez les femmes prêtes d'accoucher, des douleurs de tête avec, car «s et pesanteur, sont suspectes : peut-être même sont elles exposées à tomber dans un certain état spasmodique.

535. Les femmes prises de douleurs cholériformes avant l'accouchement, sont, il est vrai, facilement délivrées : mais si elles ont la fièvre, c'est un signe de mauvais caractère, surtout si elles ont le pharynx malade, on si quelque signe de mauvaise nature se mêle à la fièvre.

536. Les eaux faisant éruption avant l'accouchement, c'est suspect.

537. Chez les femmes prêtes d'accoucher, un flux d'humeurs acrimonieuses au pharynx, c'est funeste.

538. Être pris de frisson avant l'accouchement, et accoucher sans douleur, c'est dangereux.

539. Chez les femmes prèles d'accoucher, des flux accompagnés d'aphtes, c'est funeste; quand elles ont eu des spasmes, de la prostration et après cela du refroidissement, elles sont rapidement prises de la chaleur fébrile; chez les femmes près d'accoucher il survient ainsi, à la vulve des tumeurs semblables à celles qui se forment au scrotum dans le cas d'orthopnée. Ces tumeurs indiquent-elles que la femme accouchera de deux enfants? Ces tumeurs ne produisent-elles pas un état spasmodique?

540. La respiration suspirieuse dans les fièvres, expose [les femmes grosses ] à l'avortement.

541. Chez les femmes prises [dans les fièvres] de lassitude pénible, de frissonnements, de pesanteurs de tête, les menstrues font éruption.

542. Les femmes qui sont engourdies au toucher, dont la peau est aride et qui ne sont pas altérées, qui ont des purgations sexuelles abondantes, sont attaquées de suppurations internes.

543. Quand des matières blanches s'échappent subitement après un avortement, s'il y a quelque déchirure, et un transport à la cuisse, le tremblement est fâcheux.

544. Les aphtes à la bouche relâchent le ventre chez les femmes prêtes d'accoucher.

545. Les femmes qui pendant leur grossesse ont eu quelque maladie, sont prises de frisson avant l'accouchement.

546. La prostration avec torpeur est fâcheuse quand elle arrive a la suite de l'accouchement; elle amène du délire; cependant elle n'est pas pernicieuse, elle présage des lochies abondantes.

547. Les femmes en travail qui ont ou de la cardialgie sont promptement délivrées.

548. [Dans les fièvres] les frissonnements, les lassitudes pénibles, les pesanteurs de tête, les douleurs de cou, font apparaître les menstrues. Si cela arrive vers la crise avec une petite toux, il survient du frisson.

549. Chez les jeunes filles qui ont des accidents orthopnéiques, il se forme du pus dans les seins lorsqu'elles sont grosses. Si les menstrues paraissent au commencement [de la grossesse], c'est mauvais.

550. La manie résout les fièvres aiguës avec trouble de l'esprit et cardialgie non bilieuse.

551. Un vomissement de sang rend les femmes stériles aptes à concevoir.

552. Les menstrues abondantes dissipent les nuages de la vue.

553. Chez les femmes qui sont prises de douleurs aux seins à la suite d'une fièvre, un crachement de sang non caillebotté dissipe les souffrances.

554. Dans les affections hystériques, sans fièvre, les spasmes cèdent aisément, comme il arriva chez Dorcas.

555. Chez les femmes qui, à la suite de frissons, ont de la fièvre avec lassitude, les règles sont au moment de paraître; dans ce cas, une douleur au cou est un signe d'hémorragie nasale.

CHAPITRE XXIX.
DES VOMISSEMENTS.

556. Le vomissement le moins désavantageux est un mélange [exact] de phlegme et de bile, pourvu qu'il ne soit pas trop abondant. Les vomissements les moins mélangés sont les plus mauvais.  Un vomissement porracé, un noir, un livide, c'est funeste. Si le même sujet vomit des matières de toutes les couleurs, le cas est funeste  , mais le vomissement livide et de mauvaise odeur présage une prompte mort. Le vomissement rouge est mortel, surtout, s'il se fait avec des efforts douloureux.

557. Ceux qui éprouvent des nausées sans vomir, et qui ont des paroxysmes sont en mauvais état . Il en est de même de ceux qui éprouvent de violentes secousses sans vomir.

558. De petits vomissements bilieux [c'est mauvais], surtout s'il s'y joint de l'insomnie.

559. A la suite d'un vomissement noir, la surdité ne nuit pas.

560. Des vomissements peu abondants, fréquents, bilieux, sans mélange et qui se succèdent promptement, c'est mauvais, surtout avec des selles putrides abondantes  et une douleur intense aux lombes.

561. A la suite d'un vomissement, de l'anxiété, la voix retentissante, les yeux comme pulvérulents, sont des signes de manie. Les malades dont la manie a été violente meurent aphones.

562. Il est mauvais que celui qui éprouve de la soif pendant un vomissement;, cesse d'être altéré.

563 C'est surtout dans les cas d'insomnie avec anxiété que se forment les parotides.

564. Chez, ceux qui ont des nausées, la suppression des selles avec perturbations du ventre, dorme promptement lieu à des exanthèmes analogues aux piqûres de moucherons, et le dépôt se fait par un larmoiement des yeux.

565. Pendant un vomissement sans mélange, le hoquet, c'est mauvais ; un spasme c'est également mauvais. Il en est de même dans le cas de superpurgation sous l'influence des médicaments purgatifs.

566. Ceux qui dont près de vomir salivent auparavant.

567. Un spasme, après l'ellébore, c'est pernicieux.

568. Dans toute purgation surabondante, le refroidissement avec sueur, c'est pernicieux; ceux qui, eu pareil cas, vomissent et sont altérés, sont dans un mauvais étal; mais ceux qui ont des nausées et des douleurs aux lombes, ont le ventre relâche.

569. Sous l'influence de l'ellébore, une purgation composée de matières très rouges, noires, est funeste ; la prostration après de pareilles évacuations, c'est mauvais.

570. Sous l'influence de l'ellébore, vomir des matières rouges, spumeuses, en petite quantité, soulage ; toutefois l'ellébore produit des duretés, et doit être proscrit dans les vastes suppurations internes. Les malades qui vomissent de pareilles matières sont surtout ceux qui ont des douleurs à la poitrine, qui ont do petites sueurs au milieu de frissons, et dont les testicules enflent; quand ce vomissement a lieu, les malades ont un retour de frisson et leurs testicules désenflent.

571. Les fréquents retours de vomissements avec le même état de choses, amènent des vomissements noirs vers la crise; les malades sont même pris de tremblements.

CHAPITRE XXX.
SIGNES TIRÉS DES SUEURS. — DES URINES.

572. La sueur la meilleure est celle qui dissipe la lièvre dans un jour critique; elle est avantageuse aussi, celle qui soulage: la sueur froide, bornée à la tête et au cou, est suspecte; car elle présage chronicité et danger.

573. La sueur froide dans nue lièvre aiguë est mortelle, et dans une fièvre plus bénigne, elle présage la chronicité.

574. De la sueur apparaissant en même temps que la fièvre dans une maladie aiguë, c'est suspect,

575. L'urine qui, dans une fièvre, dépose un sédiment blanc et homogène, présage une prompte délivrance ; [elle présage] aussi une prompte délivrance, celle qui.de trouble qu'elle était, devient aqueuse et présente une matière grasse [ à sa surface ] ; l'urine rougeâtre , et qui a un sédiment également rougeâtre et homogène, si elle paraît telle avant le septième jour, délivre le septième jour; mais si elle ne prend ce caractère qu'après le septième jour, elle présage plus de durée ou une vraie chronicité [ dans la maladie]. L'urine qui, le quatrième jour, prend un nuage rougeâtre, délivre le septième, si les autres signes sont convenables ; mais l'urine ténue, bilieuse, présentant à peine un sédiment visqueux, et celle qui change [ souvent ] en mieux et en pis, présagent de la chronicité; si cet état se prolonge, ou s'il se passe du temps avant que la crise arrive, le cas n'est pas sans danger.

576. Des urines constamment aqueuses et blanches, dans les maladies chroniques, deviennent difficilement critiques et ne sont pas rassurantes.

577. Des nuages blancs dans les mines, s'ils gagnent le fond, sont avantageux ; des nuages rouges ou noirs, on livides, sont fâcheux.

578. Sont dangereuses dans les maladies aiguës, les urines bilieuses qui ne sont pas un peu rouges, celles qui déposent un sédiment blanc semblable à de la grosse farine , celles dont la couleur et le sédiment varient, surtout dans le cas de fluxions qui partent de la tête. Sont encore dangereuses les urines qui, de noires qu'elles étaient, deviennent ténues et bilieuses; celles dont le sédiment est dispersé; celles qui, contenant des matières floconneuses, déposent un sédiment un peu livide et bourbeux. Par suite les malades n'ont-ils pas l'hypocondre douloureux, le droit je pense? ou même ne deviennent-ils point verdâtres, et ne se développe-t-il pas chez eux des parotides douloureuses ? En pareil cas, si le ventre se lâche promptement et abondamment, c'est pernicieux.

579. Les urines qui arrivent à coction subitement, sans motif rationnel, et pour peu de temps, sont suspectes; en général, tout ce qui, dans les maladies aiguës, arrive à coction sans motif rationnel, est suspect ; sont également suspectes les urines très rouges qui présentent une efflorescence énigineuse.  - L'urine rendue blanche (incolore) et diaphane est funeste, surtout chez les phrénetiques. Elle est encore funeste, celle qui est rendue aussitôt après qu'on a bu, surtout chez les pleurétiques et les péripneumoniques: elle est également funeste, l'urine oléagineuse rendue avant un frisson ; elle l'est aussi, celle qui, dans les maladies aiguës, est rendue avec, une couleur verdâtre, et qui ne conserve pas cette couleur.

580. Sont pernicieuses les urines déposant un sédiment noir et noires elles-mêmes : chez, les enfants, les urines ténues sont plus mauvaises que les urines épaisses. [Sont également pernicieuses] les urines qui tiennent en suspension des matières gruineuses séminiformes, et celles qui sont rendues avec douleur; il est encore pernicieux que l'urine s'échappe sans qu'on s'en aperçoive. Dans les cas de péripneumonie, l'urine cuite au début et s'atténuant au quatrième jour est pernicieuse.

581. Chez les pleurétiques, des urines pleines de sang et troubles, avec un sédiment très varié, sans mélange, entraînent le plus ordinairement la mort en quatorze jours. Sont encore promptement mortelles chez les phrénétiques les urines poracées donnant un dépôt noir, furfuracé. Dans le causas avec caioché, l'urine très blanche est très mauvaise.

582. L'urine crue .qui persévère longtemps dans cet état quand les autres signes salutaires existent, indique un dépôt et de la souffrance dans les régions sous-diaphragmatiques; mais [ce dépôt se fait] à la hanche s'il y a des douleurs vagues aux lombes, avec ou sans fièvre. L'urine qui, au moment de l'émission, lient, en suspension une matière grasse, déliée, présage une fièvre .[brûlante avec colliquation] ; l'urine sanguinolente, au début d'une maladie, est un signe de chronicité; l'urine trouble, accompagnée de sueurs, présage une récidive ; l'urine blanche comme celle des bêtes de somme, présage de la céphalalgie; l'urine avec pellicule amène un spasme; l'urine qui dépose un sédiment semblable à de la salive ou bourbeux, annonce un frisson ; celle avec suspensions semblables à des toiles d'araignées, est un indice de colliquation.  Les petits nuages noirs, dans les fièvres erratiques, présagent une fièvre quarte; mais les urines-incolores qui présentent des énéorèmes noirs, avec insomnie et trouble, annoncent le phénétis ; les urines de couleur cendrée, avec dyspnée, présagent une hydropisie.

583. L'urine aqueuse ou troublée par des corpuscules hérissés de petites pointes et friables, indique que le ventre se relâchera: l'urine devenue plus épaisse de ténue qu'elle était, indique-t-elle que des sueurs vont paraître ? Celle qui est écumeuse à sa .superficie indique une sueur qui a eu lieu.

584. Dans les fièvres tierces avec horripilation, des suspensions noires semblables à de petits nuages, indiquent un frissonnement irrégulier. Les urines avec pellicule et celles qui déposent quand il y a de l'horripilation, annoncent des spasmes.

585, L'urine qui dépose un sédiment avantageux et qui tout à coup n'en dépose plus, indique un travail interne et un changement; mais celle qui dépose un sédiment qui [tantôt] est trouble [et tantôt] limpide, présage du frisson pour le temps de la crise, peut-être même un changement [de la maladie] en fièvre tierce ou quarte.

586. Chez les pleurétiques, l'urine un peu rouge et qui donne un dépôt uniforme, présage une crise salutaire ; il en est de même de l'urine légèrement verdâtre qui a des efflorescences écumeuses et qui donne un dépôt blanc et épais ; mais l'urine très rouge, efflorescente et donnant un dépôt verdâtre uniforme et pur, présage, une maladie très longue, pleine de perturbations, se changeant ou une autre, mais non funeste. L'urine blanche (incolore ), aqueuse, donnant un dépôt farineux, roux, indique un travail interne et du danger ; celle qui est verdâtre, et qui dépose un sédiment farineux, présage chronicité et danger.

587. Dans le cas de parotides, l'urine qui arrive à coction promptement et pour peu de temps est suspecte ; se refroidir en même temps, c'est mauvais.

588. La rétention d'urines, surtout avec céphalalgie, a quelque chose de spasmodique; dans ce cas, la résolution des forces avec un état soporeux est fâcheuse, mais non funeste. Les malades n'ont-t-il pas un peu de délire ?

589. L'invasion subite d'une douleur néphrétique, avec suppression des urines, présage un flux d'urines chargées de graviers ou épaisses.

590. Chez les vieillards les tremblements [sont habituels] dans les fièvres, et, quand ils surviennent de celte manière, des graviers sortent parfois [avec les urines.

591. La rétention d'urines avec pesanteur au bas-ventre, indique le plus souvent qu'il y aura de la strangurie, sinon une autre maladie qui est habituelle.

592. Dans l'iléus, la rétention d'urines tue rapidement.

593. Dans la fièvre, l'urine présentant des matières épaisses et irrégulièrement suspendues, indique une rechute ou des sueurs.

594. Dans les lièvres de long cours, modérées, sans type régulier, des urines ténues indiquent nue affection de la rate.

595. Dans une fièvre, la variation dans l'étal des urines prolonge la maladie.

596. Rendre son urine sans en avertir, c'est plus pernicieux ; dans ce cas, les malades ne rendent-ils pas des mines semblables à celles dont on aurait agité le sédiment?

597. Chez les fébricitants des urines d'abord peu abondantes et troubles, puis un flux copieux d'urines ténues, procure du soulagement. Or, ce. flux arrive surtout chez ceux dont les urines ont présenté un sédiment dès le début [de la maladie], ou peu après.

598. Les malades chez, lesquels les urines déposent promptement, sont bientôt jugés.

599. Chez les épileptiques, les urines extraordinairement ténues et crues, sans qu'il y ait eu de réplétion, présagent un accès, surtout si le malade ressent quelque souffrance à l'acramion ou au cou, ou au dos, ou s'il survient un spasme, ou si tout sou corps est engourdi, ou s'il a eu des songes pleins de troubles.

600. Tout ce qui paraît en petite quantité, flux de sang, urines, matières du vomissement, excréments, c'est absolument mauvais ; c'est très mauvais si ces phénomènes se succèdent à de petits intervalles.
Iannis Rastapopoulos
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Message par Iannis Rastapopoulos Lun 21 Sep - 17:10

CHAPITRE XXXI,
SIGNES TIRES DES SELLES.


601. Les excréments sont très bons s'ils sont mous, liés, un peu fauves, s'ils n'exhalent pas une trop mauvaise odeur, et: s'ils snnl rendus à l'heure accoutumée, en quantité proportionnée à celle des aliments; ils doivent s'épaissir aux approches de la crise. II est avantageux qu'il sorte des lombrics quand la maladie tend à la crise.

602. Dans les maladies aiguës, les excréments spumeux, enveloppés débile, sont mauvais. Sont également mauvais les excréments très blancs  ; mais ils sont encore plus mauvais s'ils ressemblent à de la farine délayée et à des matières pourries. Le carus en pareil cas, c'est mauvais, aussi bien que des selles teintes de sang, et une vacuité des vaisseaux que rien ne justifie.

603. Quand le ventre resserré laisse échapper, par la force des remèdes, des excréments petits, noirs, semblables à des crottes de chèvre, s'il survient une épistaxis abondante, c'est mauvais.

604. Des excréments visqueux sans mélange ou blancs, sont suspects. Sont également suspects les excréments très fermentés et un peu plhegmatiques. C'est encore funeste, que des selles venant à la suite de tranchées donnent un dépôt un peu livide, purulent et bilieux.

605. Rendre par les selles, un sang rutilant, c'est mauvais, surtout s'il existe de la douleur.

606. Les excréments spumeux et teints de bile à l'extérieur sont suspects; à la suite on devient icténque.

607. Sur des selles bilieuses, une efflorescence écumeuse, c'est mauvais, surtout chez un individu qui a souffert antécédemment des lombes, ou qui a été pris de délire.

608. Les selles ténues, spumeuses, donnant un dépôt séroso-bilieux, sont funestes; sont également funestes les selles purulentes. Les selles noires et sanguinolentes sont funestes avec fièvre et en tout autre cas. Les excréments de couleurs variées et foncées sont suspects : ils sont d'autant plus mauvais que leur couleur est plus redoutable, à moins qu'il n'en soit ainsi par suite d'une potion purgative; auquel cas il n'y a point de danger, si du reste les évacuations ne sont pas trop abondantes. Des excréments grumeleux et mous sont encore suspects dans une fièvre. Il en est de même s'ils sont secs, friables, décolorés, et surtout si le ventre se relâche. S'il y a eu auparavant des selles noires, ils tuent.

609. Des selles liquides, rendues abondamment à de petits intervalles, c'est mauvais, car d'un côté elles produiront du mal, des insomnies, et de l'autre elles entraînent bientôt la résolution des forces.

610. Les excréments humides, un peu grumeleux, avec refroidissement général et fièvre, sont suspects. Dans ce cas des frissons resserrent la vessie et le ventre. Mais des selles très aqueuses, et qui restent telles dans le cours des maladies aiguës, c'est mauvais, surtout si le malade n'est pas altéré.

611. Des excréments très rouges dans le dévoiement, c'est suspect. Sont également suspects les excréments très follement teints en vert, ou blancs, ou spumeux ou aqueux. Les excréments petits et visqueux, homogènes, verdâtres, sont encore mauvais. Chez ceux qui sont pris de coma, de torpeur, des excréments liquides, c'est très mauvais ; il est mortel de rendre beaucoup de sang caillebotté., comme aussi des excréments blancs et liquides, avec météorisme du ventre.

612. Des selles noires comme du sang, avec lièvre et sans fièvre, c'est funeste ; ton! ce qui est varié est funeste. Tout ce qui est fonce en couleur est funeste.

613. Les selles qui finissent par devenir spumeuses et sans mélange, annoncent chez tous les malades un paroxysme, mais surtout, chez ceux qui sont dans un état spasmodique : à la suite il s'élève des tumeurs vers les oreilles. Celles qui d'abord très liquides deviennent ensuite consistantes, sans mélange, stercoreuses, présagent la prolongation de la maladie. Ces selles très rouges pendant, la fièvre, présagent le délire : mais les blanches et stertoreuses sont fâcheuses dans l'ictère [il en est. de même] des excréments liquides qui par le repos prennent une feinte rouge foncé.

614. Chez ceux qui ont une hémorragie, des excréments visqueux mélangés de noir, c'est un signe de mauvais caractère, surtout chez les sujets très pâles.

615. Des selles très blanches dans la fièvre, ne présagent pas une bonne crise.

616. Les perturbations du ventre suivies de selles fréquentes mais peu abondantes tirent les joues, mais elles dissipent les érythèmes survenus à la face.

617. Des selles stertoreuses, rendues avec effort, indiquent un mauvais état du ventre; mais devenues subitement phlegmatiques avec douleur mordicante au cardia, elles présagent une dysenterie, peut-être même une douleur des lombes. En pareille circonstance la tension du ventre, qui expulse par la force des remèdes des selles liquides et se tuméfie bientôt, indique on état spasmodique. Dans ce cas, avoir du frisson, c'est pernicieux.

618. Ceux qui ont des selles noires sont pris de sueurs froides.

619. Chez ceux dont le ventre se trouble dès le début [de la maladie], et dont les urines sont peu abondantes, mais qui après quoique temps ont le ventre sec et qui rendent en grande quantité des urines ténues, il survient des dépôts aux articulations.

620. Se lever à de courts intervalles pour aller à la selle, donne de l'horripilation et même une sorte de frisson; quand les excréments sont suspects, il est très fâcheux qu'ils commencent à le devenir au quatrième jour.

621. Se lever à de courts intervalles, pour rendre des selles visqueuses et ne présentant que peu de matières exrémentitielles. ou même temps que l'hypocondre et le côte sont douloureux, .c'est un présage d'ictère. Si les évacuations se .suppriment, les malades deviendront verdâtres; je pense aussi qu'ils auront une hémorragie.. Des douleurs aux lombes, chez, les sujets pris de celte hémorragie, font rendre un sang rutilant. [ Dans ce. cas ], devenir brûlant avec carus, et céphalalgie, c'est pernicieux.

622. Les selles visqueuses, bilieuses, produisent plus qu'autre chose des dépôts autour des oreilles.

623. Toutes les fois que concurremment avec des selles liquides, il s'élève des tumeurs douloureuses, c'est mauvais; mais si le ventre se resserre sans que rien de nouveau se soit manifesté, il sera lâche bientôt et c'est un signe rie plus mauvais caractère. En pareil cas des vomissements sont funestes et présentent un caractère de malignité.

624. Chez ceux dont le visage est enflamme et rouge et qui rendent des selles fétides abondantes et très rouges, il faut s'attendre à un violent délire,

625. La teinte sale de la peau indique un état de souffrance du ventre. C'est surtout en pareil cas qu'on rend des espèces de lambeaux charnus, purulents et rouges.

626. Des ardeurs survenant à la suite d'une évacuation de matières bilieuses, molles, stercoreuses, font naître des parotides.

627. La surdité fait cesser les selles bilieuses, et les selles bilieuses font cesser la surdité.

628. Les herpès qui, siégeant au-dessus de l'aine se répandent sur les flancs et sur le pénis, indiquent un mauvais état du ventre.

629. La résolution des forces qui dissipe la douleur, humecte beaucoup le ventre.

630. Les suppurations douloureuses au .siège troublent le ventre.

631. Sont mortels les excréments gras, tes noirs, les liquides avec mauvaise odeur, les bilieux qui contiennent quelque chose d'analogue à une purée de lentilles, ou de pois, qui présentent quelque chose de semblable à des caillots de sang rutilant, qui ont une odeur analogue aux selles des nouveau-nés; il eu est de même des excréments variés, et de ceux qui persistent longtemps dans le même état. Sont variés les excréments composés de matières sanguinolentes, de matières semblables à des raclures noires porracées, qui sortent ensemble ou successivement. Elles présagent également la mort, toutes les évacuations qui se font sans que le malade le sente.

632. Chez un malade dont la déglutition est difficile, dont la respiration est brisée par la toux, des éructations entrecoupées et même retenues à l'intérieur, indiquent un état de souffrance du ventre ; des selles très rouges, érugineuses le quatrième jour, c'est également funeste, et ces selles sanguinolentes font tomber dans le coma.  A la suite, les sujets meurent dans les spasmes, après avoir rendu des selles noires.

633. Répétition littérale du n° 618.

634. Un relâchement du ventre subit et sans motif appréciable, chez les sujets attaqués de consomptions chroniques avec aphonie et tremblement, c'est pernicieux.

635. Les déjections alvines, ténues, noires, et accompagnées de frissons, sont plus avantageuses que les précédentes; elles apportent surtout du soulagement [quand le malade est] dans la période de la vie qui précède la fleur de l'âge.

636. Chez tous les malades, les prurits présagent des selles noires et un vomissement de matières grimeuses. Les tremblements avec sensation mordicante et douleur de tête, présagent des selles noires. Mais elles sont précédées de vomissements, et c'est après ces vomissements que ces matières noires sont attirées vers le bas.

637. Les malades qui ont un paroxysme après des perturbations du ventre, aux approches de la crise, rendent des selles noires.

638. Après un cours de ventre chez des individus qui vomissent, qui sont bilieux, qui ont du dégoût, une sueur abondante avec défaillance lue le malade.

639. Sous l'influence d'une potion purgative, rendre à plusieurs reprises dans une perirrhée un sang ténu et appauvri, c'est suspect.

640. Les duretés douloureuses au ventre, dans les lièvres avec frissonnements et dégoût, si le ventre s'humecte un peu pour .me purgation, n'arrivent pas à suppuration.

641. Dans le cours d'une fièvre le trouble du ventre avec des selles salsugineuses (acres) ne sont pas ordinaires dans l'état comateux et dans la torpeur.

642. A la suite d'une diarrhée liquide, quand les malades en proie à une lassitude pénible, à de la céphalalgie, à de l'altération, à de l'insomnie, sont délivrés de ces accidents par l'apparition d'un exanthème très rouge, on doit craindre la marne, s'ils ont de la difficulté à respirer, quand ils deviennent verdâtres, ils respirent facilement et sont hors de danger, si le ventre se lâche. (Prorrh. 38.)

643. Les selles brûlantes rendues avec effort, indiquent que le ventre est. en mauvais état.

644. Chez les personnes bilieuses, des perturbations du ventre amenant de petites évacuations fréquentes, rendues avec effort, composées de petites mucosités, produisent de la douleur au petit intestin, et de la difficulté dans l'émission des urines : par suite ces malades tombent dans l'hydropisie.

645. Le tremblement de la langue est, chez quelques malades, le présage d'un relâchement copieux du ventre.

646. Chez les individus en proie à une chaleur brûlante, et qui suent en même temps qu'ils ont des déjections alvines, la fièvre redouble.

647. A la suite d'un relâchement du ventre, du refroidissement avec sueur, c'est suspect.

648. A la suite d'un relâchement du ventre, du sang s''échappant des gencives, c'est mortel.

649. L'apparition de selles pures dissipe une fièvre aiguë avec sueur.
Iannis Rastapopoulos
Iannis Rastapopoulos

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